Genève II à Damas: les regards braqués sur le terrain

A Damas, la rue syrienne attend les résultats de la conférence de Genève, avec une indifférence. Nul ne mise sur des résultats immédiats. Tous savent que la durée de la crise est relativement longue et que ce sont les réalisations militaires sur le terrain qui détermineront l’avenir de la Syrie.
Un responsable militaire syrien indique que le ministre des AE, Walid Mouallem, se prononçait lors de l’inauguration de la conférence, au nom des exploits réalisés sur le terrain, entre les dates de la tenue de Genève I et de Genève II.
Il ajoute qu’en l’absence des réalisations de l’armée syrienne et de ses alliés sur le terrain durant l’année dernière, la diplomatie syrienne n’aurait pu faire preuve de telle puissance et fermeté en Suisse. Le ministre Mouallem n’aurait été en mesure de s’adresser au secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avec un ton défiant.
Les medias syriens suivent ce qui se déroule à Genève et transmettent les discours de
certains opposants. Ils diffusent en direct l’allocution du président de la «Coalition nationale syrienne», Ahmad Jarba. Ces faits illustrent la force et la confiance en soi.
Depuis un an, nul ne prévoyait que les écrans syriens diffusent l’image d’un opposant. A l’heure actuelle, la correspondante de l’une des chaines satellitaires syriennes poursuit un opposant syrien, l’interrogeant sur la déclaration des «cinq points», avancée par la délégation officielle dans la conférence. Ces «cinq points» refusés en deux minutes par l’opposition, comme a indiqué Mouallem.
L’histoire de ces points a commencé, selon une source bien informée, de l’accord conclu entre l’ancien émissaire international pour la Syrie, Koffi Annan, et le président Bachar Assad, au milieu de 2012. Plus tard, Annan a été destitué. Assad a haussé le plafond de la position syrienne lors de son discours à l’Opéra, évoquant «l’initiative syrienne» pour le règlement de la crise.
Les évènements ont imposé un nouveau langage. Damas n’avait parlé, avant un an et demi, des wahhabites, ou mis en garde contre leur danger. La capitale syrienne ne parlait pas de la récupération d’Alexandrette, dans son communiqué sur la reprise de tout le territoire syrien occupé. Ce défi lancé à Riyad et Ankara, et aussi à Washington, émane de la force de la position syrienne sur le terrain et des mutations militaires et politiques de l’année dernière.
La délégation syrienne expérimentée est allée à Genève afin de profiter d’une tribune et de briser le siège médiatique imposé autour de la Syrie et ses véritables positions depuis 2011. Ce fut la principale réalisation à Genève II. S’ajoute à cela, la surprise assenée au monde par une délégation syrienne officielle exceptionnelle et professionnelle, selon des sources syriennes bien informées.
Depuis le début de la crise, le cerveau diplomatique syrien suivait le rythme de son homologue américain. Il argumentait, luttait et parfois s’harmonisait avec lui. En effet, Damas a reçu la décision de Washington d’augmenter l’armement de l’opposition, durant la tenue de la conférence, comme étant un indice négatif, reflétant la réticence des Etats-Unis face à une solution politique réaliste. Les Etats-Unis veulent lier le dossier syrien aux différents dossiers de conflit avec Téhéran et Moscou dans la région.
Sur ce, le président américain Barack Obama n’a pas hésité à annoncer depuis quelques jours, l’augmentation de l’armement des rebelles. Un fait qui signifie, selon Damas, la prolongation de la crise. La Syrie estime que la solution débute notamment de ce point. Celui de la cessation du soutien et du financement des groupes armés. Les propos américains ont été une réponse indirecte: pas de solution politique à l’heure actuelle.
A la base de ce qui précède, il est prévu qu’à la suite de cette conférence, les combats se poursuivent de plus belle. Chaque partie tentera d’améliorer ses conditions en prélude au prochain round des négociations, qui portera le nom de Genève III ou autre.
Dans tous les cas, les négociations débutent par les déflagrations des tirs, des obus et le grondement des tanks. Elles sont clôturées par des compromis bâtis sur les équilibres de la force, mais dans des salles climatisées.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Joumhouriya, traduit par l'équipe du site
Un responsable militaire syrien indique que le ministre des AE, Walid Mouallem, se prononçait lors de l’inauguration de la conférence, au nom des exploits réalisés sur le terrain, entre les dates de la tenue de Genève I et de Genève II.
Il ajoute qu’en l’absence des réalisations de l’armée syrienne et de ses alliés sur le terrain durant l’année dernière, la diplomatie syrienne n’aurait pu faire preuve de telle puissance et fermeté en Suisse. Le ministre Mouallem n’aurait été en mesure de s’adresser au secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avec un ton défiant.
Les medias syriens suivent ce qui se déroule à Genève et transmettent les discours de

Depuis un an, nul ne prévoyait que les écrans syriens diffusent l’image d’un opposant. A l’heure actuelle, la correspondante de l’une des chaines satellitaires syriennes poursuit un opposant syrien, l’interrogeant sur la déclaration des «cinq points», avancée par la délégation officielle dans la conférence. Ces «cinq points» refusés en deux minutes par l’opposition, comme a indiqué Mouallem.
L’histoire de ces points a commencé, selon une source bien informée, de l’accord conclu entre l’ancien émissaire international pour la Syrie, Koffi Annan, et le président Bachar Assad, au milieu de 2012. Plus tard, Annan a été destitué. Assad a haussé le plafond de la position syrienne lors de son discours à l’Opéra, évoquant «l’initiative syrienne» pour le règlement de la crise.
Les évènements ont imposé un nouveau langage. Damas n’avait parlé, avant un an et demi, des wahhabites, ou mis en garde contre leur danger. La capitale syrienne ne parlait pas de la récupération d’Alexandrette, dans son communiqué sur la reprise de tout le territoire syrien occupé. Ce défi lancé à Riyad et Ankara, et aussi à Washington, émane de la force de la position syrienne sur le terrain et des mutations militaires et politiques de l’année dernière.
La délégation syrienne expérimentée est allée à Genève afin de profiter d’une tribune et de briser le siège médiatique imposé autour de la Syrie et ses véritables positions depuis 2011. Ce fut la principale réalisation à Genève II. S’ajoute à cela, la surprise assenée au monde par une délégation syrienne officielle exceptionnelle et professionnelle, selon des sources syriennes bien informées.
Depuis le début de la crise, le cerveau diplomatique syrien suivait le rythme de son homologue américain. Il argumentait, luttait et parfois s’harmonisait avec lui. En effet, Damas a reçu la décision de Washington d’augmenter l’armement de l’opposition, durant la tenue de la conférence, comme étant un indice négatif, reflétant la réticence des Etats-Unis face à une solution politique réaliste. Les Etats-Unis veulent lier le dossier syrien aux différents dossiers de conflit avec Téhéran et Moscou dans la région.
Sur ce, le président américain Barack Obama n’a pas hésité à annoncer depuis quelques jours, l’augmentation de l’armement des rebelles. Un fait qui signifie, selon Damas, la prolongation de la crise. La Syrie estime que la solution débute notamment de ce point. Celui de la cessation du soutien et du financement des groupes armés. Les propos américains ont été une réponse indirecte: pas de solution politique à l’heure actuelle.
A la base de ce qui précède, il est prévu qu’à la suite de cette conférence, les combats se poursuivent de plus belle. Chaque partie tentera d’améliorer ses conditions en prélude au prochain round des négociations, qui portera le nom de Genève III ou autre.
Dans tous les cas, les négociations débutent par les déflagrations des tirs, des obus et le grondement des tanks. Elles sont clôturées par des compromis bâtis sur les équilibres de la force, mais dans des salles climatisées.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Joumhouriya, traduit par l'équipe du site