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Crise ukrainienne: Washington érige un mur entre l’Europe et la Russie

Crise ukrainienne: Washington érige un mur entre l’Europe et la Russie
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Par Samer R. Zoughaib

Tout analyste ou géopoliticien indépendant et objectif ne peut que rester perplexe devant l'attitude de l'Union européenne (UE) face à la crise ukrainienne. Au lieu d'apaiser les tensions et de tenter de trouver une solution négociée au conflit, l'Europe a soutenu inconditionnellement les autorités de Kiev, contestées par une partie de la population, provoquant une radicalisation des positions des protagonistes, au risque de déclencher une vaste confrontation armée. Cette attitude est d'autant plus surprenante qu'une nouvelle guerre en Europe (après celles de Yougoslavie et du Kosovo) aurait de graves conséquences sur la stabilité du continent, déjà en proie à une sérieuse crise économique, couplée d'un malaise social; un climat qui favorise la montée des extrémismes dans la plupart des pays européens.
La priorité des membres de l'UE aurait dû être d'encourager les protagonistes ukrainiens auCrise ukrainienne: Washington érige un mur entre l’Europe et la Russie dialogue. Au lieu de cela, ils ont jeté de l'huile sur le feu, en choisissant de soutenir aveuglément un camp contre l'autre, agissant comme s'il n'y avait qu'une seule vérité, refusant d'écouter les autres points de vue.
Que des Etats adoptent des politiques qui desservent leurs intérêts nationaux immédiats et lointains est inimaginable. C'est pourtant ce qu'ont fait les membres de l'UE. Il n'y a aucune explication rationnelle au bellicisme des Etats européens vis-à-vis de la Russie, un grand pays avec qui ils partagent l'histoire et la géographie, mais aussi des perspectives économiques prometteuses et, surtout, un pays dont ils dépendent énergétiquement. La seule explication logique est que l'UE, dépendante politiquement et militairement de l'Otan -donc des Etats-Unis- s'emploie à mettre en œuvre les politiques américaines, même au détriment de ses propres intérêts. En effet, les Etats-Unis ont tout à gagner d'une rupture économique entre la Russie et le reste de l'Europe, alors qu'une intégration de la Russie dans une nouvelle structure économique européenne diminuera considérablement son influence.

Chevènement et Shroëder

C'est en tout cas ce que dénoncent, de plus en plus haut, de nombreuses figures politiques, économiques et intellectuelles européennes. Le sénateur français Jean-Pierre Chevènement n'a pas hésité à qualifier de «coup d'Etat» le renversement du président Viktor Ianoukovitch, le 21 février dernier. L'ancien ministre français de la Défense et de l'Intérieur, et représentant en Russie du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré que «la perception du basculement qui s'est opéré en Ukraine dépend du point de vue où l'on se place». Dès le début du mois de mars, M. Chevènement mettait l'accent sur la nécessité de «faire de l'Europe un continent de paix» et d'éviter «une nouvelle Guerre froide». A l'instar du Kremlin, il affirme que la légitimité des nouvelles autorités ukrainiennes «n'est pas évidente».
L'ancien chancelier allemand Gerhard Shroëder a pour sa part estimé que l'Union européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne, en ayant obligé Kiev à choisir entre l'avenir avec l'UE ou avec la Russie.
Dans une interview accordée au journal Welt am Sonntag, M. Shroëder a regretté que «l'UE ait ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE», a-t-il rappelé.
M. Shroëder va plus loin, en refusant de condamner le rattachement de la Crimée à la Russie. «Le rattachement de la Crimée est contesté sur le plan du droit international, mais c'est maintenant une réalité. La Crimée a décidé par référendum qu'elle voulait être une région russe. Et cela a été appliqué», a-t-il relevé.
Selon des observateurs, ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine est une tentative de l'Otan, menée par les Etats-Unis, de soutenir une guerre civile durable et de séparer la Russie du reste de l'Europe, au moins économiquement. Le géopoliticien français Aymeric Chauprade dénonce ce qu'il appelle «l'édification du mur de Bruxelles», en allusion au Mur de Berlin, qui séparait l'Europe de l'Est et de l'Ouest du temps de la Guerre Froide.
Xavier Moreau, un homme d'affaire français installé en Russie, stigmatise la diplomatie française et l'invite à «remplacer les lobbies idéologiques qui dominent actuellement dans sa politique étrangère par un lobby industriel, bancaire et commercial». «Le lobby atlantiste qui domine sacrifiera sans aucun scrupule les intérêts de la France à ceux des Etats-Unis», a-t-il dit dans une interview à la Voix de la Russie.

Mercenaires américains

Le rôle des Américains dans la crise ukrainienne n'est plus un secret pour personne. Début avril, les Russes avaient révélé une visite discrète à Kiev du directeur de la CIA John Brennan. Une information confirmée par le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.
Plus grave encore, des informations avaient circulé dès mars sur l'arrivée en Ukraine de mercenaires du groupe privé américain Blackwater.
La presse russe s'était également fait l'écho, début avril, de la présence d'une unité deCrise ukrainienne: Washington érige un mur entre l’Europe et la Russie mercenaires de Blackwater, camouflés sous l'uniforme de la Sokol, les forces spéciales ukrainiennes.
La semaine dernière, la presse allemande, dont le journal Bild, a confirmé ces informations, précisant que 400 mercenaires américains de la société Academi (ex-blackwater) seraient arrivés dans l'Est de l'Ukraine pour combattre les partisans de la fédéralisation. Ils seraient notamment impliqués dans une opération punitive contre les insurgés à Slowjansk.
La presse avait également fait état de la manipulation d'extrémistes ukrainiens proches de Pravy Sektor et Svoboda par des puissances étrangères, notamment les Etats-Unis.
Selon les analystes, l'objectif stratégique des Etats-Unis était d'intégrer l'Ukraine dans l'OTAN, pour achever l'encerclement de la Russie, afin de pouvoir concentrer leurs efforts sur la Chine.
Mais la riposte énergique et ferme de Moscou a surpris Washington et ses alliés. Au lieu de plier l'échine devant l'offensive américaine et de tenter de négocier pour limiter les dégâts (comme cela s'est produit dans les Balkans et dans le reste du monde après la chute de l'URSS), Vladimir Poutine a contre-attaqué. Il a réunifié la Crimée à la Russie et soutenu les revendications des habitants de l'Est et du Sud de l'Ukraine. Pas le moins du monde intimidé par les menaces américaines, il a riposté aux sanctions imposées à son pays.
Après l'échec du plan initial, les Etats-Unis sont passés à un autre plan, qui consiste à encourager les autorités de Kiev à poursuivre leurs provocations meurtrières dans l'Est et le Sud du pays, pour pousser la Russie à intervenir militairement et à s'embourber dans une guerre civile à ses frontières directes.
Mais les temps ont changé. La Russie n'a nul besoin d'envoyer son armée pour défendre ses intérêts en Ukraine. Elle a appris des erreurs du passé et bien assimilé les méthodes d'action occidentales. Et à chaque ligne rouge dépassé, une riposte adéquate est donnée. 

Source : Al-Ahednews

 

Comments

person aline

Votre analyse

J'adhère fortement à votre analyse et ne peux que plaindre la vieille Europe...
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