Le leadership de Bachar al-Assad confirmé par les urnes

Le président Bachar al-Assad, que l'Occident atlantiste, la Turquie et certains Etats arabes, s'étaient jurés de renverser à n'importe quel prix, dirige toujours la Syrie, trois ans après le début de la guerre. Mardi, il a obtenu le soutien enthousiaste de plusieurs millions de Syriens, lors des premières élections présidentielles pluralistes organisées dans ce pays depuis 50 ans. Faisant fi des menaces des groupes extrémistes d'attaquer les bureaux de vote et ignorant les pressions et les intimidations de nombreux pays, ils sont venus des quatre coins de Syrie et du monde pour exprimer leur appui au président Assad. Dès les premières heures du matin, la foule s'est massée devant les 9000 bureaux de vote installés dans 13 des 14 provinces du pays, à l'exception de celle de Raqqa, occupée par les extrémistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont menacé d'exécuter toute personne qui participerait au scrutin. Des milliers d'émigrés syriens, rentrés spécialement dans leur patrie pour cette occasion, ont pu voter à l'Aéroport international de Damas, après que la plupart des pays européens aient empêché l'organisation des élections dans les ambassades de Syrie sur leurs territoires. Des milliers d'autres, venus du Liban, ont exercé leur droit démocratique au poste frontière de Jdeidet Yabous, malgré les menaces du ministère libanais de l'Intérieur de priver de leur statut de réfugié les Syriens qui se rendraient en Syrie pour voter. Les habitants du Golan occupé par «Israël» ont organisé une élection symbolique, dans la localité de Majdal Chams, pour exprimer leur attachement à leur patrie et leur soutien au président Assad.
Même dans les zones à risque, l'affluence était impressionnante. A Alep ou Deraa, deux villes occupées en partie par les «rebelles», les gens ont voté avec enthousiasme, malgré la chute d'obus tirés près de certains bureaux de vote, faisant des morts et des blessés. Une cinquantaine d'obus de mortier se sont également abattus dans plusieurs quartiers de Damas. Au moins un mort et une dizaine de blessés ont été déplorés.
Un Etat solide et puissant
Ces élections présidentielles, qualifiées de «mascarade» par l'Occident, marquent l'échec des Etats-Unis et de leurs alliés, et montrent que l'Etat syrien reste solide et puissant, malgré les gigantesques moyens militaires, politiques, et médiatiques engagés contre lui par ses ennemis. L'ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, déclarait avec dépit, en janvier dernier: «Je ne sais pas comment Assad va partir, il se peut qu'il ne parte jamais, il ne veut pas partir». Les faits lui ont donné raison.
Bien longtemps avant l'élection, l'Occident et ses auxiliaires turcs et arabes savaient que Bachar al-Assad restait populaire dans son pays. Il y a quelques temps, l'agence de presse britannique Reuters écrivait que près de 70% des Aleppins se rangeaient derrière leur président. La CIA assurait dans ses rapports confidentiels, adressés aux décideurs américains et ébruités par la presse, que le président syrien serait crédité de 75% des intentions de vote. Même dans les camps de réfugiés en Turquie et en Jordanie, pourtant sévèrement encadrés par l'opposition et les services de renseignements occidentaux, le président syrien continuait d'avoir une grande popularité. C'est ce qui explique le refus obstiné des Occidentaux et de l'opposition syrienne de cautionner les élections présidentielles, en leur déniant, d'emblée, toute légitimité.
Cela ne changera toutefois rien à la réalité sortie des urnes. Bachar al-Assad a recueilli les voix de millions de ses compatriotes. En votant pour lui, ces électeurs cautionnent ses choix et soutiennent sa détermination à anéantir les groupes terroristes, qui mettent le pays à feu et à sang avec le soutien explicite de l'Occident.
A travers Bachar al-Assad, les Syriens réaffirment avec force leur attachement à l'Etat, à l'unité, à l'indépendance et à la souveraineté de leur pays. C'est ce qui transparait clairement des témoignages et des commentaires recueillis par les centaines de journalistes étrangers qui ont couvert le processus électoral tout au long de la journée de mardi.
Changement de l'humeur populaire
Cela fait des mois que les experts des questions syriennes évoquent un changement de l'humeur populaire. Déçue par le manque de vision, l'opportunisme et la corruption de l'opposition, choquée par les exactions des extrémistes, révoltée par les appels à l'invasion de son pays par des puissances étrangères, la majorité silencieuse a finalement choisi son camp: celui de l'Etat, incarné, aujourd'hui, par Bachar al-Assad.
La victoire du président Assad s'ajoute aux succès enregistrés sur le terrain par son armée, qui a repris l'initiative depuis des mois face à des rebelles armés et entrainés par les Turcs, les Américains et leurs alliés. Les experts militaires assurent que ce processus est irréversible, en dépit des armes sophistiquées envoyées par les Etats-Unis et d'autres pays aux groupes armés.
De plus, les maigres espoirs de l'opposition de provoquer une intervention militaire américaine directe se sont évaporés, surtout depuis que le président Barak Obama a prôné, dans son discours à l'académie de West Point, la semaine dernière, une politique étrangère moins militaire. «Depuis la seconde guerre mondiale, certaines de nos erreurs les plus coûteuses ne sont pas venues de notre retenue mais de notre volonté de nous précipiter dans des aventures militaires sans penser à toutes les conséquences», a-t-il dit.
Les succès de Bachar al-Assad et de l'armée syrienne sont aussi ceux de l'alliance régionale et internationale à laquelle appartient son pays. La résistance de la Syrie à la guerre mondiale lancée contre elle a été possible grâce au soutien et à la loyauté de ses alliés. Mais cette résistance a aussi permis à la Russie et à l'Iran de jeter les jalons d'un monde multipolaire, non dominé par les Etats-Unis. En refusant de reconnaitre la défaite de son projet en Syrie, l'Occident ne fait que prolonger la souffrance de la population sans que cela n'ait aucun effet sur le cours des événements.
Stopper la guerre en mettant un terme au soutien des groupes extrémistes est devenu un devoir moral. Mais peut-on encore parler de moralité en Occident?
Source : Al-Ahednews
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