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Le «califat» d’al-Baghdadi: une fabrique multinationale de terroristes

Le «califat» d’al-Baghdadi: une fabrique multinationale de terroristes
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Par Samer R. Zoughaib

Avec la proclamation du «califat» par l'«Etat islamique en Irak et au Levant» (EIIL ou Daech), l'organisation ultra-extrémiste dispose désormais d'un sanctuaire s'étendant, selon ses dires, d'Alep (Syrie), à Diyala (Irak). Dans ce vaste territoire, Daech est en train de former, d'entrainer et d'endoctriner des milliers de combattants originaires de plus de soixante-dix pays. L'humanité est devant la plus grande fabrique multinationale de terroristes de l'Histoire, plus dangereuse que l'Afghanistan des Taliban.
L'Occident assume l'entière responsabilité de l'expansion et du renforcement de cette organisation. Le gouvernement syrien, la Russie, l'Iran, les autres membres des BRICS, et de nombreux responsables politiques et chercheurs occidentaux avaient mis en garLe «califat» d’al-Baghdadi: une fabrique multinationale de terroristesde, dès le début de la crise syrienne, contre tout velléité d'affaiblissement de l'Etat en Syrie, car cela offrirait les conditions idéales pour l'apparition et le développement d'Al-Qaïda et de ses affidés. Mais Paris, Washington, Londres, Ankara et les pétromonarchies du Golfe étaient aveuglés par un seul objectif: renverser le président Bachar al-Assad, à n'importe quel prix. Trois ans après, ils n'ont pas atteint leur but et ils ne l'atteindront jamais. Entre-temps, Daech a pris racine dans une immense région à cheval entre la Syrie et l'Irak.
Tout en reconnaissant -avec beaucoup de retard- le danger que constituent pour la sécurité internationale les volontaires étrangers combattants dans les rangs de Daech, l'Occident tente d'en minimiser la gravité et l'ampleur.
Début 2014, le quotidien allemand Süddeutsche, citant une étude de The International Centre for the Study of Radicalisation, avançait le chiffre de 11000 combattants étrangers en Syrie, dont 1800 Européens de l'Ouest.
Selon cette étude, les Européens de l'ouest constituent 18% du contingent, avec en tête la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas.
Alain Rodier, chercheur au Centre Français de Recherche sur le Renseignement, avance les mêmes chiffres, qu'il présente différemment. Selon lui, 12000 étrangers «seraient passés en Syrie et 3000 seraient actuellement présents sur place».
Les chiffres présentés par les sources occidentales sont, en réalité, bien en deca de la réalité. Cette tendance à vouloir minimiser l'importance du phénomène des «jihadistes étrangers» s'explique par plusieurs facteurs:
- La volonté de ne pas effrayer les opinions publiques occidentales sur un phénomène dont sont responsables leurs gouvernements.
- Le refus de reconnaitre que la situation a atteint une telle gravité qu'une coopération avec les autorités syriennes, pour combattre les extrémistes, devient inévitable.
- La séparation faite entre la Syrie et l'Irak, alors que pour Daech, il s'agit d'un seul et unique théâtre d'opérations. Ce qui signifie que les volontaires étrangers font des va-et-vient permanents entre les deux pays.

50000 combattants, 10000 morts déjà

Selon des sources syriennes bien informées, le nombre de combattants étrangers en Syrie et en Irak serait cinq fois plus important que les chiffres «officiels». Quelques 50000 étrangers ont combattu dans ces deux pays ces trois dernières années, et près de 80% sont encore sur place. Des milliers d'entre eux ont été rejoints par leurs familles.
L'agence de presse américaine, United Press International (UPI), a publié, fin 2013, un bilan des étrangers tués dans les rangs des groupes rebelles syriens, qu'elle a établi grâce à des sources salafistes jordaniennes: 9936. Les morts tunisiens sont les plus nombreux (1902), suivis des Libyens (1807), des Irakiens (1432), des Libanais (828), des Egyptiens (821), des Palestiniens (800) et des Saoudiens (714 morts). Depuis la publication de ce bilan, des centaines d'autres étrangers sont venus grossir ce macabre décompte.
Si tel est le nombre de morts, faut-il s'étonner que celui des vivants soit de loin beaucoup plus important?
Les extrémistes arabes sont les plus nombreux dans les rangs des organisations extrémistes, et plus particulièrement de Daech, qui attire 80% d'entre eux, selon des sources concordantes.
15000 Saoudiens ont combattu sous la bannière de cette organisation et seule une petite minorité a décidé de répondre positivement à l'appel lancé, en mars, par Riyad à ses «jihadistes» pour rentrer au pays.
Par ailleurs, le ministre tunisien de l'Intérieur, Loutfi ben Jeddo, a indiqué qu'il y a environ 2400 combattants tunisiens en Syrie, dont 80% parmi les forces de Daech et 20% avec le Front al-Nosra.
Plusieurs centaines d'autres maghrébins ont également rejoint les rangs de Daech. 412 Marocains et 274 Algériens ont été tués en Syrie, selon le décompte de UPI.

Des Pakistanais et des Chinois

Ceux dont on parle le moins sont les extrémistes pakistanais et chinois partis se battre en Syrie.Le «califat» d’al-Baghdadi: une fabrique multinationale de terroristes
De nombreux commandants du Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP) ont précisé avoir envoyé des militants en Syrie pour combattre le régime. Mohammed Amin, le coordinateur du TTP pour la Syrie, a ainsi affirmé que son organisation avait établi une base en Syrie avec l'aide de vétérans de l'Afghanistan. Le réseau qui se charge d'acheminer les volontaires en Syrie est tenu conjointement par le TTP et par le Laschkar-i-Jangvi (LJ), deux groupes affiliés à Al-Qaïda. Selon al-Jazeera, les Pakistanais se trouvent dans la Katibat al-Mouhajiroun, un groupe composé de volontaires étrangers. Le TTP a également demandé à ses commandants de Mohmand, Bajaur, Khyber, Orakzai et des agences tribales du Waziristan de procéder à des recrutements.
A la mi-juin, Daech a chassé les habitants kurdes du village de Tall Akhdar, dans la province de Raqa. Selon des sources bien informées, l'organisation a installé à leur place son bataillon de volontaire chinois. Il s'agit d'extrémistes Ouïgours, qui ont répondu à l'appel au «jihad» lancé par le site «Shumoukh Al-Islam».
Plus d'un millier de Caucasiens, dont des centaines de Tchétchènes, évoluent aussi dans les rangs de Daech. Les Tchétchènes, de par leur longue expérience, occupent des postes de commandement dans la hiérarchie militaire. L'un des plus importants chefs militaires de l'organisation s'appelle d'ailleurs Abou Omar al-Chichani.

Les contingents européens

Le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, évalue à «plus de 2000 le nombre d'Européens partis ou souhaitant partir combattre en Syrie». Là encore, les chiffres des autorités syriennes, qui sont les mieux informées, diffèrent. Damas parle de quelque 8000 Européens ayant combattu en Syrie, sans être en mesure de préciser le nombre de ceux qui y sont encore.
Après les Arabes, l'Europe occidentale fournit le second plus gros contingent avec en tête l'Angleterre, la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Après l'attaque contre le musée juif de Bruxelles, le président François Hollande a annoncé que «plus de 30 ressortissants français» partis combattre en Syrie y ont trouvé la mort. Quelque 500 français évoluent actuellement dans les rangs de Daech et du Front al-Nosra.
Parce qu'ils ne connaissent pas bien la langue arabe et ne possèdent pas d'expérience militaire, les Européens sont dévolus à des tâches subalternes ou logistiques. Les plus qualifiés se voient proposer une mission de kamikaze, comme cela a été le cas pour Abou Oussama al-Faransi en Irak et Abou-Raheem al-Faransi en Syrie.
En avril dernier, les autorités estimaient entre 200 et 300 le nombre de Britanniques combattant dans les rangs des rebelles. En réalité, ils seraient deux fois plus nombreux et certains sont morts et ont été enterrés sur place.
Un certain nombre d'extrémistes européens ont été rejoints par leurs femmes et leurs enfants en Syrie.
Il y a également des volontaires des Balkans et de certains pays d'Europe de l'Est.
Le recrutement se fait surtout sur Internet. En Belgique, par exemple, la propagande diffusée par le site Sharia4Belgium a conduit plus d'une trentaine de jeunes Belges à rejoindre la Syrie. Le plus célèbre d'entre eux est le boxeur anversois Ezzeddine Kbir Bounekoub.
Il existe aussi Sharia4Australia, Sharia4Spain, Sharia4Italy etc...
L'Etat de Daech est en train de former des terroristes à la chaine, qui, une fois de retour chez eux, sèmeront la mort et la désolation pour servir leur «calife».
Seule une coopération étroite avec le gouvernement syrien, au même titre que celle qui a été mise sur pied avec le gouvernement irakien, peut les arrêter.

L'Occident reconnaitra-t-il ses erreurs avant qu'il ne soit trop tard?

Source : Al-Ahednews

 

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