La Résistance palestinienne applique la doctrine de combat du Hezbollah

Par Samer R. Zoughaib
L’agression israélienne contre la bande de Gaza est entrée dans sa troisième semaine, sans que l’ennemi ne parvienne à enregistrer la moindre réalisation politique et militaire. Il est tenu en échec par des mouvements de résistance efficaces, déterminés et bien organisés, qui se sont largement inspirés, sur tous les plans, de la riche expérience du Hezbollah, dans sa longue lutte contre l’entité sioniste.
Ni les massacres sauvages perpétrés par les Israéliens, ni la formidable puissance de feu déployée par l’armée ennemie, n’ont réussi à briser la volonté des Palestiniens. Aussi bien la population que les combattants affichent une inébranlable détermination à résister à la machine de guerre israélienne, qui a déjà fauché près de 720 civils, dont plus de la moitié de femmes, d’enfants et de personnes âgées, a déplacés 100000 habitants et anéanti des quartiers résidentiels.
Cette force, la Résistance la tire de ses méthodes de combat, largement inspirés des tactiques du Hezbollah, qui font désormais école dans le monde entier.
Bien que les roquettes étaient présentes à grande échelle aux mains de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans ses différentes guerre contre «Israël», c'est le Hezbollah qui a transformé cette arme en pièce-maitresse de son arsenal de dissuasion. En effet, les lance-roquettes multitubes (orgues de Staline) équipaient avec abondance les unités de l'OLP au Liban, mais ils étaient intégrés dans le dispositif militaire, copié du modèle des armées classiques. Les roquettes étaient tirées pour faire des barrages d'artillerie, afin de ralentir la progression de l'ennemi et bombarder ses concentrations de troupes. Le Hezbollah a introduit de profonds changements dans la doctrine militaire, en utilisant les roquettes pour contrebalancer l'aviation israélienne, envoyée pour frapper l'intérieur du territoire libanais, prenant pour cible l'infrastructure et la population civile. C'est désormais le «front intérieur» de l'ennemi qui est la cible privilégiée des roquettes, utilisées pour frapper les installations militaires et les sites industriels stratégiques, au cœur d'«Israël». Cette nouvelle doctrine a été mise en œuvre la première fois lors de la guerre de juillet 1993. C'était la première fois qu'une agression israélienne était mise en échec malgré l'utilisation massive et meurtrière de l'aviation. Trois an plus tard, en 1996, «Israël» récidivait et était de nouveau tenu en échec. L'effet dissuasif de cette arme a été consacré par les «Arrangements d'avril», qui interdisaient formellement que les civils soient pris pour cible par les deux parties lors d'un conflit. De la sorte, la suprématie aérienne israélienne était pratiquement neutralisée. Pendant toutes ces années, le Hezbollah a considérablement développé son arsenal, en augmentant ses stocks de roquettes ainsi que leur portée. Lors de la guerre de juillet 2006, «Israël» a cru pouvoir gagné la guerre en utilisant massivement son aviation. Mais une nouvelle fois, l'arme dissuasive du Hezbollah a rétabli l'équilibre, en frappant des cibles «à Haïfa est bien plus loin que Haïfa», comme l'a promis le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah.
Transfert de savoir-faire aux Palestiniens
Les mouvements de résistance palestiniens ont rapidement saisi l'importance de cette arme de dissuasion et ont commencé leur programme de développement. Le Hezbollah les a aidé en leur transmettant son savoir-faire militaire et technologique, au niveau de l'amélioration de la portée et de la précision des roquettes et des techniques de stockage, de déploiement et de démantèlement rapide des projectiles.
Aujourd'hui, les roquettes de la Résistance palestinienne ont paralysé tout «Israël», ont provoqué la suspension des vols des compagnies aériennes internationales et ralenti
l'activité économique. Et comme le Hezbollah, les Brigades Ezzeddine al-Qassam et les Brigades al-Qods ont pris toute une série de mesures pour garder secret l'emplacement des lance-roquettes et ont construit des entrepôts souterrains pour les stocker. Elles ont adopté des créneaux spéciaux pour les tirs -par exemple quand aucun avion ne survole Gaza- et se sont employées à leurrer «Israël» avec de fausses rampes de lancement de roquettes.
Le Hezbollah a également profondément changé la doctrine classique de la guérilla. Celle-ci était basée sur le principe «hit and run», qui signifie surprendre l'ennemi, lors d'une embuscade, par exemple, le frapper et disparaitre. Le méthode du Hezbollah est sensiblement différente et beaucoup plus meurtrière. L'ennemi est entrainé vers des sites bien déterminés, où il est ensuite attaqué par les résistants qui lancent contre lui des assauts répétés, à courtes distances, pour l'anéantir. C'est exactement ce qui s'est produit lors de la célèbre bataille de Bint-Jbeil, en 2006, au cours de laquelle l'ennemi israélien, encerclé sur une colline, a eu des dizaines de morts et de blessés. Il a été contraint de se retirer, sans avoir atteint ses objectifs.
Le Hamas, le Jihad islamique et les autres mouvements de résistance ont parfaitement assimilé cette méthode de combat et l'ont appliqué lors de la bataille de Chajaïya, où la brigade d'élite Golani a perdu 13 hommes et des dizaines de blessés, dimanche 20 juillet.
Le Hezbollah s'est aussi fixé comme objectif de neutraliser les tanks lourds israéliens, notamment les Mirkava III et IV. Il a pour cela introduit dans son arsenal des missiles antichars sophistiqués de type Kornet. Grâce à ses deux charges HEAT (acronyme de High Explosive Anti-Tank) en tandem (donc l'une derrière l'autre), ce missile peut se jouer des blindages réactifs en percutant ceux-ci avec sa charge de tête puis en s'attaquant à l'armure de la cible avec la seconde charge. Le RPG 29, également en tandem, a aussi fait son apparition. Ce fut une surprise totale pour l'ennemi, qui a perdu des dizaines de tanks, lors des batailles de Wadi al-Houjair et la plaine de Khiyam.
Une «Gaza souterraine»
Après le succès enregistré par le Hezbollah, la résistance palestinienne a introduit ces armes et formé des unités pour leur maniement.
Et ce n'est pas tout. Après le retrait israélien du Liban-Sud, en 2000, le Hezbollah a construit un système de combat souterrain à vocation offensive et défensive. Ce complexe de tunnels, de bunkers et de galeries, qui s'étend sur des kilomètres, lui sert aussi de bases de départ pour mener des embuscades, ainsi que de zones de lancement pour tirer des missiles et des roquettes.
Le Hamas et le Jihad ont fait de même. Le réseau de tunnels et de galeries est tellement dense et développé, qu'un responsable militaire, cité sous couvert d'anonymat,
mercredi, par les agences de presse, a parlé d'une «Gaza souterraine».
Tout au long de sa longue expérience, le Hezbollah s'est attelé à identifier les points faibles de l'ennemi. La capture de soldats israéliens en est l'un d'eux. La Résistance palestinienne l'a aussi compris et elle s'efforce de prendre des prisonniers, comme cela s'est produit à Chajaïya, lorsqu'elle a capturé Shaul Aaron. Elle a également appris à gérer ce dossier, à l'instar du Hezbollah: ne fournir aucune information sur le prisonnier sans contrepartie.
Le commandant de la Brigade Kfir de l'armée israélienne, le colonel Asher Ben-Lulu, affirmait, en décembre 2013, que «le Hezbollah est l'ennemi le plus intelligent face à Israël, aussi bien au niveau des renseignements que des méthodes et de la doctrine de combat... Il dispose d'un réseau de tunnels souterrains, de combattants aguerris et de moyens de combat très sophistiqués». Selon l'officier israélien, «le Hamas essaie d'imiter le Hezbollah mais il n'a pas atteint les mêmes capacités au niveau des moyens militaires, des combattants ou des méthodes de combat».
Il est clair que le colonel Ben-Lulu n'était pas bien informé. La Résistance palestinienne a globalement assimilé les méthodes de combat du Hezbollah et elle est en train de les mettre en application.
Source: french.alahednews
L’agression israélienne contre la bande de Gaza est entrée dans sa troisième semaine, sans que l’ennemi ne parvienne à enregistrer la moindre réalisation politique et militaire. Il est tenu en échec par des mouvements de résistance efficaces, déterminés et bien organisés, qui se sont largement inspirés, sur tous les plans, de la riche expérience du Hezbollah, dans sa longue lutte contre l’entité sioniste.
Ni les massacres sauvages perpétrés par les Israéliens, ni la formidable puissance de feu déployée par l’armée ennemie, n’ont réussi à briser la volonté des Palestiniens. Aussi bien la population que les combattants affichent une inébranlable détermination à résister à la machine de guerre israélienne, qui a déjà fauché près de 720 civils, dont plus de la moitié de femmes, d’enfants et de personnes âgées, a déplacés 100000 habitants et anéanti des quartiers résidentiels.
Cette force, la Résistance la tire de ses méthodes de combat, largement inspirés des tactiques du Hezbollah, qui font désormais école dans le monde entier.

Bien que les roquettes étaient présentes à grande échelle aux mains de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans ses différentes guerre contre «Israël», c'est le Hezbollah qui a transformé cette arme en pièce-maitresse de son arsenal de dissuasion. En effet, les lance-roquettes multitubes (orgues de Staline) équipaient avec abondance les unités de l'OLP au Liban, mais ils étaient intégrés dans le dispositif militaire, copié du modèle des armées classiques. Les roquettes étaient tirées pour faire des barrages d'artillerie, afin de ralentir la progression de l'ennemi et bombarder ses concentrations de troupes. Le Hezbollah a introduit de profonds changements dans la doctrine militaire, en utilisant les roquettes pour contrebalancer l'aviation israélienne, envoyée pour frapper l'intérieur du territoire libanais, prenant pour cible l'infrastructure et la population civile. C'est désormais le «front intérieur» de l'ennemi qui est la cible privilégiée des roquettes, utilisées pour frapper les installations militaires et les sites industriels stratégiques, au cœur d'«Israël». Cette nouvelle doctrine a été mise en œuvre la première fois lors de la guerre de juillet 1993. C'était la première fois qu'une agression israélienne était mise en échec malgré l'utilisation massive et meurtrière de l'aviation. Trois an plus tard, en 1996, «Israël» récidivait et était de nouveau tenu en échec. L'effet dissuasif de cette arme a été consacré par les «Arrangements d'avril», qui interdisaient formellement que les civils soient pris pour cible par les deux parties lors d'un conflit. De la sorte, la suprématie aérienne israélienne était pratiquement neutralisée. Pendant toutes ces années, le Hezbollah a considérablement développé son arsenal, en augmentant ses stocks de roquettes ainsi que leur portée. Lors de la guerre de juillet 2006, «Israël» a cru pouvoir gagné la guerre en utilisant massivement son aviation. Mais une nouvelle fois, l'arme dissuasive du Hezbollah a rétabli l'équilibre, en frappant des cibles «à Haïfa est bien plus loin que Haïfa», comme l'a promis le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah.
Transfert de savoir-faire aux Palestiniens
Les mouvements de résistance palestiniens ont rapidement saisi l'importance de cette arme de dissuasion et ont commencé leur programme de développement. Le Hezbollah les a aidé en leur transmettant son savoir-faire militaire et technologique, au niveau de l'amélioration de la portée et de la précision des roquettes et des techniques de stockage, de déploiement et de démantèlement rapide des projectiles.
Aujourd'hui, les roquettes de la Résistance palestinienne ont paralysé tout «Israël», ont provoqué la suspension des vols des compagnies aériennes internationales et ralenti

Le Hezbollah a également profondément changé la doctrine classique de la guérilla. Celle-ci était basée sur le principe «hit and run», qui signifie surprendre l'ennemi, lors d'une embuscade, par exemple, le frapper et disparaitre. Le méthode du Hezbollah est sensiblement différente et beaucoup plus meurtrière. L'ennemi est entrainé vers des sites bien déterminés, où il est ensuite attaqué par les résistants qui lancent contre lui des assauts répétés, à courtes distances, pour l'anéantir. C'est exactement ce qui s'est produit lors de la célèbre bataille de Bint-Jbeil, en 2006, au cours de laquelle l'ennemi israélien, encerclé sur une colline, a eu des dizaines de morts et de blessés. Il a été contraint de se retirer, sans avoir atteint ses objectifs.
Le Hamas, le Jihad islamique et les autres mouvements de résistance ont parfaitement assimilé cette méthode de combat et l'ont appliqué lors de la bataille de Chajaïya, où la brigade d'élite Golani a perdu 13 hommes et des dizaines de blessés, dimanche 20 juillet.
Le Hezbollah s'est aussi fixé comme objectif de neutraliser les tanks lourds israéliens, notamment les Mirkava III et IV. Il a pour cela introduit dans son arsenal des missiles antichars sophistiqués de type Kornet. Grâce à ses deux charges HEAT (acronyme de High Explosive Anti-Tank) en tandem (donc l'une derrière l'autre), ce missile peut se jouer des blindages réactifs en percutant ceux-ci avec sa charge de tête puis en s'attaquant à l'armure de la cible avec la seconde charge. Le RPG 29, également en tandem, a aussi fait son apparition. Ce fut une surprise totale pour l'ennemi, qui a perdu des dizaines de tanks, lors des batailles de Wadi al-Houjair et la plaine de Khiyam.
Une «Gaza souterraine»
Après le succès enregistré par le Hezbollah, la résistance palestinienne a introduit ces armes et formé des unités pour leur maniement.
Et ce n'est pas tout. Après le retrait israélien du Liban-Sud, en 2000, le Hezbollah a construit un système de combat souterrain à vocation offensive et défensive. Ce complexe de tunnels, de bunkers et de galeries, qui s'étend sur des kilomètres, lui sert aussi de bases de départ pour mener des embuscades, ainsi que de zones de lancement pour tirer des missiles et des roquettes.
Le Hamas et le Jihad ont fait de même. Le réseau de tunnels et de galeries est tellement dense et développé, qu'un responsable militaire, cité sous couvert d'anonymat,

Tout au long de sa longue expérience, le Hezbollah s'est attelé à identifier les points faibles de l'ennemi. La capture de soldats israéliens en est l'un d'eux. La Résistance palestinienne l'a aussi compris et elle s'efforce de prendre des prisonniers, comme cela s'est produit à Chajaïya, lorsqu'elle a capturé Shaul Aaron. Elle a également appris à gérer ce dossier, à l'instar du Hezbollah: ne fournir aucune information sur le prisonnier sans contrepartie.
Le commandant de la Brigade Kfir de l'armée israélienne, le colonel Asher Ben-Lulu, affirmait, en décembre 2013, que «le Hezbollah est l'ennemi le plus intelligent face à Israël, aussi bien au niveau des renseignements que des méthodes et de la doctrine de combat... Il dispose d'un réseau de tunnels souterrains, de combattants aguerris et de moyens de combat très sophistiqués». Selon l'officier israélien, «le Hamas essaie d'imiter le Hezbollah mais il n'a pas atteint les mêmes capacités au niveau des moyens militaires, des combattants ou des méthodes de combat».
Il est clair que le colonel Ben-Lulu n'était pas bien informé. La Résistance palestinienne a globalement assimilé les méthodes de combat du Hezbollah et elle est en train de les mettre en application.
Source: french.alahednews
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