Des politiciens libanais avec «Daech»!!

Par Samer R. Zoughaib
Le Liban est confronté à un danger existentiel, comme l'a affirmé, lundi, le député Walid Joumblatt. Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a appelé à l'union sacrée face aux extrémistes qui attaquent l'Armée libanaise, et qu'il a qualifiés de «Huns» et de «Mongols».
Le Premier ministre Tammam Salam a déclaré, après la réunion extraordinaire du gouvernement, lundi, que le pouvoir politique se tient sans réserve derrière l'armée dans sa «mission sacrée». Il a souligné que «le Liban fait face à une agression de la part
de groupes obscurantistes contre sa souveraineté, visant à paralyser l’Etat et ses institutions et à semer le chaos».
Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a pour sa part déclaré que l’Armée libanaise «constitue une ligne rouge» et lui a exprimé son soutien indéfectible «dans sa lutte contre le terrorisme». Il a par ailleurs refusé que les groupes armés prennent l'intervention du Hezbollah en Syrie «comme prétexte pour attaquer l'armée» et «pour violer la souveraineté du Liban».
Peut-il en être autrement face à l'énorme danger que représentent les terroristes de l'«Etat islamique» (EI) et du «Front al-Nosra» pour le modèle libanais, basé sur la diversité, la liberté de culte et la convivialité. Ces valeurs sont honnies par ces organisations obscurantistes, notamment «Daech», qui se livre à un véritable génocide culturel, en persécutant les minorités religieuses et ethniques dans les régions qu'elle contrôle, et en détruisant le patrimoine historique et archéologique.
Détruire le modèle libanais
L'idéologie de l'«EI» et d'«al-Nosra» est basée sur le refus des différences et sur l'élimination de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Le modèle libanais est à l'opposé du leur et sa destruction constitue, pour eux, une priorité. Au vu des agissements qui viennent d'un autre siècle de l'«EI» en Irak et en Syrie, Walid Joumblatt s'est rendu à l'évidence: il est impératif de mettre de côté toutes les divergences
politiques et de resserrer les rangs derrière l'armée pour sauver le Liban.
Mais en dépit de tous ces appels et de la gravité de la situation, «Daech» et consorts continuent de trouver au sein du 14 mars et du Coutant du futur des voix qui justifient leurs actes répréhensibles. Bien que la présence chrétienne au Levant soit directement menacée, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, pense avoir encore le temps et le luxe de manœuvrer, en essayant de tirer des dividendes politiques des événements de Ersal. Le voilà qu'il remet sur le tapis une ancienne revendication, celle de l'élargissement de la résolution 1701 à la frontière libano-syrienne, sous prétexte de vouloir protéger le Liban. Son objectif est, en fait, d'encercler la Résistance et d'entraver sa liberté de mouvement. Le moins que l'on puisse dire est que sa grille de réflexion s'est arrêtée en 2006. Il semble incapable d'assimiler et de comprendre les nouvelles réalités géopolitiques qui ont surgi depuis, et qui ont complètement transformé les données géographiques et démographiques. Le discours de Samir Geagea est d'une légèreté et d'une naïveté consternante. D'autres diront, au contraire, que le chef des Forces libanaises est parfaitement conscient de ce qui se passe dans la région et que dans sa finalité le projet de «Daech» sert son dessein, qui a toujours été de créer un «mini-canton chrétien», dont il prendrait le contrôle... par la force s'il le faut. Dans cette optique, Samir Geagea ne serait pas mécontent de l'affaiblissement de l'armée libanaise.
Des députés contre l'armée
Une armée qui fait l'objet des pires attaques de la part de certains députés du bloc du Courant du futur, notamment Khaled Daher et Mouïn Merhebi. Alors que les martyrs de la troupe tombent sur le champ de bataille face à l'invasion takfiriste de Ersal, ces deux parlementaires accusent l'institution militaire d'être un instrument de l'Iran et d'être inféodée au Hezbollah. Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwaji, est victime d'une insidieuse campagne de dénigrement. Son patriotisme et sa loyauté sont remis en cause par ceux-là même qui se rangent du côté des terroristes multinationaux, leur accordent un soutien politique, moral, médiatique et matériel et justifient leurs horribles crimes.
Mohammad Abdelatif Kabbara, également membre du bloc du futur, tient le même discours, en y ajoutant une forte dose d'exacerbation des tensions communautaires.
Selon le député de Tripoli, ce qui se passe à Ersal est «dirigé contre les sunnites (...) pour servir les buts du Hezbollah».
Assem al-Jarrah nourrit la même campagne de doute et de suspicion à l'égard de l'Armée libanaise. Le député de la Békaa, également membre du bloc du futur, accuse le Hezbollah de participer au bombardement de Ersal. De la sorte, il jette une ombre sur l'action de l'Armée libanaise et contribue à exacerber les tensions communautaires.
Est-ce un hasard que quatre députés du bloc du futur tiennent un discours à l'opposé de la position exprimée par leur chef? Font-ils preuve d'indiscipline et d'insubordination ou s'agit-il, en réalité, d'une répartition des rôles? Si le Moustaqbal se tient réellement aux côtés de l'Armée libanaise dans sa bataille contre les terroristes, pourquoi tolère-t-il ce double langage? Mettre en doute la loyauté de l'armée et soutenir des terroristes qui ont envahi le territoire national ne méritent-il pas des mesures disciplinaires, si ce n'est une expulsion pure et simple du bloc parlementaire?
Que dire de Imad al-Hout, qui s'est demandé «pourquoi cet opposant syrien a-t-il été arrêté» par l'armée, en allusion à Imad Ahmad Jomaa. Mais le député de la Jamaa Islamiya a omis de dire que cet «opposant» est en fait le chef de la brigade «Fajr al-Islam», qui a fait allégeance, récemment, à l'Etat islamique et à son chef Abou Bakr al-Baghdadi (Voir la vidéo suivante: (https://www.youtube.com/watch?v=tQB-pJEBOOg&feature=youtu.be).
Que penser, enfin, de l'ancien député francophone et francophile, Mosbah al-Ahdab, dont les positions extrémistes et empreintes de communautarisme choqueraient nombre de ses amis occidentaux si elles étaient intégralement traduites en français ou en anglais.
On voit bien que l'union sacrée que Tammam Salam, Walid Joumblatt, Nabih Berry et tous les autres dirigeants responsables appellent de leurs vœux est battue en brèche par des politiciens sans scrupules, mus par la haine et la méchanceté. Ne savent-ils pas qu'ils seront les premières victimes de «Daech» et d'«al-Nosra», comme l'a été, lundi soir, le cheikh Salem al-Raféï, pourtant l'un des plus fervents défenseurs de cette mouvance obscurantiste.
Source: French.alahednews
Le Liban est confronté à un danger existentiel, comme l'a affirmé, lundi, le député Walid Joumblatt. Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a appelé à l'union sacrée face aux extrémistes qui attaquent l'Armée libanaise, et qu'il a qualifiés de «Huns» et de «Mongols».
Le Premier ministre Tammam Salam a déclaré, après la réunion extraordinaire du gouvernement, lundi, que le pouvoir politique se tient sans réserve derrière l'armée dans sa «mission sacrée». Il a souligné que «le Liban fait face à une agression de la part

Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a pour sa part déclaré que l’Armée libanaise «constitue une ligne rouge» et lui a exprimé son soutien indéfectible «dans sa lutte contre le terrorisme». Il a par ailleurs refusé que les groupes armés prennent l'intervention du Hezbollah en Syrie «comme prétexte pour attaquer l'armée» et «pour violer la souveraineté du Liban».
Peut-il en être autrement face à l'énorme danger que représentent les terroristes de l'«Etat islamique» (EI) et du «Front al-Nosra» pour le modèle libanais, basé sur la diversité, la liberté de culte et la convivialité. Ces valeurs sont honnies par ces organisations obscurantistes, notamment «Daech», qui se livre à un véritable génocide culturel, en persécutant les minorités religieuses et ethniques dans les régions qu'elle contrôle, et en détruisant le patrimoine historique et archéologique.
Détruire le modèle libanais
L'idéologie de l'«EI» et d'«al-Nosra» est basée sur le refus des différences et sur l'élimination de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Le modèle libanais est à l'opposé du leur et sa destruction constitue, pour eux, une priorité. Au vu des agissements qui viennent d'un autre siècle de l'«EI» en Irak et en Syrie, Walid Joumblatt s'est rendu à l'évidence: il est impératif de mettre de côté toutes les divergences

Mais en dépit de tous ces appels et de la gravité de la situation, «Daech» et consorts continuent de trouver au sein du 14 mars et du Coutant du futur des voix qui justifient leurs actes répréhensibles. Bien que la présence chrétienne au Levant soit directement menacée, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, pense avoir encore le temps et le luxe de manœuvrer, en essayant de tirer des dividendes politiques des événements de Ersal. Le voilà qu'il remet sur le tapis une ancienne revendication, celle de l'élargissement de la résolution 1701 à la frontière libano-syrienne, sous prétexte de vouloir protéger le Liban. Son objectif est, en fait, d'encercler la Résistance et d'entraver sa liberté de mouvement. Le moins que l'on puisse dire est que sa grille de réflexion s'est arrêtée en 2006. Il semble incapable d'assimiler et de comprendre les nouvelles réalités géopolitiques qui ont surgi depuis, et qui ont complètement transformé les données géographiques et démographiques. Le discours de Samir Geagea est d'une légèreté et d'une naïveté consternante. D'autres diront, au contraire, que le chef des Forces libanaises est parfaitement conscient de ce qui se passe dans la région et que dans sa finalité le projet de «Daech» sert son dessein, qui a toujours été de créer un «mini-canton chrétien», dont il prendrait le contrôle... par la force s'il le faut. Dans cette optique, Samir Geagea ne serait pas mécontent de l'affaiblissement de l'armée libanaise.
Des députés contre l'armée
Une armée qui fait l'objet des pires attaques de la part de certains députés du bloc du Courant du futur, notamment Khaled Daher et Mouïn Merhebi. Alors que les martyrs de la troupe tombent sur le champ de bataille face à l'invasion takfiriste de Ersal, ces deux parlementaires accusent l'institution militaire d'être un instrument de l'Iran et d'être inféodée au Hezbollah. Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwaji, est victime d'une insidieuse campagne de dénigrement. Son patriotisme et sa loyauté sont remis en cause par ceux-là même qui se rangent du côté des terroristes multinationaux, leur accordent un soutien politique, moral, médiatique et matériel et justifient leurs horribles crimes.
Mohammad Abdelatif Kabbara, également membre du bloc du futur, tient le même discours, en y ajoutant une forte dose d'exacerbation des tensions communautaires.

Assem al-Jarrah nourrit la même campagne de doute et de suspicion à l'égard de l'Armée libanaise. Le député de la Békaa, également membre du bloc du futur, accuse le Hezbollah de participer au bombardement de Ersal. De la sorte, il jette une ombre sur l'action de l'Armée libanaise et contribue à exacerber les tensions communautaires.
Est-ce un hasard que quatre députés du bloc du futur tiennent un discours à l'opposé de la position exprimée par leur chef? Font-ils preuve d'indiscipline et d'insubordination ou s'agit-il, en réalité, d'une répartition des rôles? Si le Moustaqbal se tient réellement aux côtés de l'Armée libanaise dans sa bataille contre les terroristes, pourquoi tolère-t-il ce double langage? Mettre en doute la loyauté de l'armée et soutenir des terroristes qui ont envahi le territoire national ne méritent-il pas des mesures disciplinaires, si ce n'est une expulsion pure et simple du bloc parlementaire?
Que dire de Imad al-Hout, qui s'est demandé «pourquoi cet opposant syrien a-t-il été arrêté» par l'armée, en allusion à Imad Ahmad Jomaa. Mais le député de la Jamaa Islamiya a omis de dire que cet «opposant» est en fait le chef de la brigade «Fajr al-Islam», qui a fait allégeance, récemment, à l'Etat islamique et à son chef Abou Bakr al-Baghdadi (Voir la vidéo suivante: (https://www.youtube.com/watch?v=tQB-pJEBOOg&feature=youtu.be).
Que penser, enfin, de l'ancien député francophone et francophile, Mosbah al-Ahdab, dont les positions extrémistes et empreintes de communautarisme choqueraient nombre de ses amis occidentaux si elles étaient intégralement traduites en français ou en anglais.
On voit bien que l'union sacrée que Tammam Salam, Walid Joumblatt, Nabih Berry et tous les autres dirigeants responsables appellent de leurs vœux est battue en brèche par des politiciens sans scrupules, mus par la haine et la méchanceté. Ne savent-ils pas qu'ils seront les premières victimes de «Daech» et d'«al-Nosra», comme l'a été, lundi soir, le cheikh Salem al-Raféï, pourtant l'un des plus fervents défenseurs de cette mouvance obscurantiste.
Source: French.alahednews
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