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Le «Plan Erdogan», mort-né dans les conditions des tentatives d’embourbement réciproque de la Turquie et du Nato

Le «Plan Erdogan», mort-né dans les conditions des tentatives d’embourbement réciproque de la Turquie et du Nato
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Par Akil Cheikh Hussein

L'incapacité d'abattre la Syrie a introduit les forces alliées dans un état d'embarras qui commence à se muter en querelles sanguinaires entre les groupes takfiri. Avec les déclarations de Jo Biden, la discorde éclate entre les Etats qui soutiennent le terrorisme dans la mesure où chacun d'eux cherche à pousser ses alliés vers les premières lignes de la confrontation.

Que les Etats-Unis aient sommé Erdogan de lancer son plan prévoyant la création d'une zone tampon en territoire syrien tout au long des frontières turques, ou que ce plan soit pensé et conçu par Erdogan lui-même, cela ne change en rien le fond de la question : L'important est que les deux parties, américaine et turque, sont d'accord sur ce point.

Le plus important ce sont les visées de ce plan : Pour protéger la dite zone tampon, il faut créer aussi une zone d'exclusion aérienne en Syrie qui, selon le général Dempsey, impliquerait le recours à «des attaques aériennes pour mettre hors d'usage le système de défense aérien du gouvernement syrien».

Une nouvelle forme de guerre contre la Syrie

En ajoutant à ces frappes celles menées par les forces de la coalition internationale censées combattre «Daech» contre les sites pétroliers syriens, ainsi que des faits comme :
- L'insistance des Etats-Unis à vouloir renverser le régime syrien et la préparation de ce qu'on appelle une «opposition modérée» à cette fin,
- L'avancée quotidienne par «Daech» sur le terrain malgré le prétendu bombardement aérien et par des missiles balistiques visant ses positions,
- Les déclarations des responsables de «Daech» sur la prochaine ouverture à Istanbul d'un consulat représentant leur organisation et chargé d'accueillir, d'encadrer et d'envoyer des volontaires vers les champs de combats en Syrie et en Irak, et ce malgré la prétendue guerre menée par la Turquie contre «Daech»...

Alors, nous nous rendons compte du fait que ce qui se passe n'est pas une guerre dirigée par les Etats-Unis contre «Daech» mais plutôt une opération de soutien à «Daech» dans le cadre de cette nouvelle modalité de guerre contre la Syrie et l'Irak, en premier lieu, puis, avec le temps, contre les autres pays arabes et musulmans.

Cela explique bien les positions iraniennes et russes sceptiques quant aux objectifs affichés de cette guerre en tant qu'intervention illégale, du point de vue de la loi internationale, dans les affaires intérieures de la Syrie.

Ces positions paraissent être en contradiction avec la position syrienne consentante, ouvertement ou implicitement, vis-à-vis des bombardements. Mais cette contradiction devient une sorte d'un jeu de rôles selon l'avis de certains observateurs qui pensent que le consentement de la Syrie n'est qu'une couverture d'un plan russe, iranien et syrien visant à attirer les Etats-Unis vers le bourbier à la place des «outils» qui, comme «Daech» et les autres groupes terroristes et takfiri que Washington embourbe dans cette guerre, ou comme la Turquie, la Jordanie et autres Etats qu'il cherche à y entrainer.

En vérité, et compte tenu des échecs subis par le projet israélo-américain pendant ces deux dernières décennies, échecs se traduisant par l'incapacité de neutraliser l'Iran, les défaites encaissées en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Liban et à Gaza, mais aussi la montée de la Russie et des Pays du Bricks, Les principaux Etats membres de la coalition, notamment les Etats-Unis et la Turquie, ont pressenti le danger d'un tel enlisement. D'où, l'insistance de chacun d'eux à ne pas participer «seul» à cette guerre, ce qui veut dire, au-delà de l'absence du sentiment de confiance issu de l'action commune, un manque de confiance des alliés les uns aux autres, et un pari de la part de chacun d'eux à faire le maximum possible d'acquis en concurrençant à ne pas prendre place sur les premières lignes dans la confrontation.
C'est ainsi que, malgré le vote dans le parlement turc d'un projet de loi qui autorise l'armée à mener des opérations militaires en Syrie et en Irak, opérations qui resteront inefficaces sans une intervention terrestre, Ankara refuse clairement de s'y aventurer sans la participation de l'Otan dont l'instance dirigeante, les Etats-Unis, insiste à ne participer à aucune attaque terrestre.

Irritation américaine contre les alliés

D'où, nous comprenons la portée des déclarations de Joe Biden affirmant que «la Turquie, l'Arabie Saoudite, les Emirats et autres» ont financé et armé des organisations terroristes en Syrie. Ces déclarations révèlent beaucoup de cynisme, de fourberie et d'abandon des alliés puisque les Etats mentionnés ne pouvaient entreprendre de telles actions sans l'aval de Washington, pour ne pas parler de directives ou d'ordres. Il est clair que Biden exprime ainsi le peu de patience de Washington envers leurs alliés impuissants face à la Syrie (le Congrès américain a récemment appelé les alliés à être patients car -selon lui- le combat contre «Daech» sera très long !). De plus, ces déclarations constituent une pression franche dont le but est de pousser les alliés à mener «seuls», dans les conditions de la prétendue lutte contre «Daech», une guerre terrestre dans le but d'atteindre l'objectif tant et tant recherché, à savoir la neutralisation de la Syrie.

... A part leur conflit avec la Turquie, l'Arabie Saoudite et les autres pays du Golf ne peuvent pas intervenir militairement dans une guerre terrestre en Syrie pour diverses raisons dont la géographie et les insuffisances de leurs armées.

Erdogan craint, surtout dans les conditions actuelles de l'évolution de la situation à Kobané (Aïn al-arab), l'explosion d'une action armée Kurde à l'intérieur même de la Turquie. Cela s'ajoute à sa hantise face à une riposte syrienne et, peut-être, iranienne, et au fait qu'il est soucieux de ne pas s'attaquer à «Daech», le principal cheval de bataille de ses hallucinations ottomanes.

Quant aux Etats-Unis qui cherchent à se retirer hors de la région, ils n'ont plus à leur disposition que la pression hystérique qu'ils exercent sur leurs alliés tout en n'ignorant pas leurs défaillances et leur incapacité ne serait-ce de sauver leurs propres trônes.

Ce sont les prémisses de la victoire éclatante de l'axe de la Résistance et de l'émergence d'une nouvelle ère dans la région et au monde.

Source : Al-Ahednews

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