L’abolition de la discrimination raciale visant les Noirs aux USA restée lettre morte
Par Akil Cheikh Hussein
L'acquittement du policier américain qui a tué le jeune Noir, Michael Brown, suscite une vague de colère et de violence partout aux Etats-Unis. La cause des Noirs et la pérennité de la ségrégation raciale constituent une blessure saignante qui peut participer à tracer la carte future des Etats-Unis.
A la différence des preuves et des arguments discursifs les plus persuasifs, les faits concrets se distinguent d'une incomparable éloquence quant à prouver la validité ou l'invalidité d'une cause.
Au moment où un état de forte ébullition frappait les Etats-Unis suite à la colère suscitée parmi les Noirs américains après le verdict rendu par le tribunal qui a innocenté le policier «blanc», Darren Wilson, qui a tué par balles en août dernier à Ferguson en Floride-Sud un jeune Noir, Michal Brown, a eu lieu un crime semblable qui est encore plus horrible que celui commis par le policier Wilson.
Un nouveau crime
Samedi après-midi, des policiers américains ont tiré sur tamir Rice, un enfant noir de 12 ans
pendant qu'il jouait à un pistolet en plastique sur une aire de jeux à Cleveland, dans l'Etat de l'Ohio au nord des Etats-Unis. L'enfant est décédé suite à ses blessures le lendemain à l'hôpital.
Les deux événements sont, comme beaucoup d'autres événements semblables, très ordinaires dans les conditions des tensions raciales aux Etats-Unis, tensions qui ont perdu un peu de leur acuité après l'abolition de la ségrégation aux années soixante du siècle dernier, mais qui se sont renouvelées aux années quatre-vingt-dix, dans la mesure où la loi concernant cette abolition était restée lettre morte.
Le policier Wilson avait justifié le fait d'avoir tiré six balles sur Brown en croyant que ce dernier portait une arme, alors que tous les témoins affirmaient qu'il avait levé ses bras en l'air signifiant ainsi qu'il était prêt à se rendre.
Légitime défense
Pourtant, et après trois mois de délibérations, le procureur général du tribunal de Saint-Louis, Robert McCulloch, a annoncé que le policier Darren Wilson ne sera pas inculpé suite aux conclusions des jurés affirmant qu'il a agi en légitime défense.
Dès l'annonce du verdict, les rues de Ferguson ont été le théâtre d'un vaste mouvement de protestation qui s'est étendu à quelque 170 villes et localités partout aux Etats-Unis, de Washington et New York à Los Angeles et San Francisco.
La répression policière était là pour répondre à ce mouvement. Des centaines de Noirs ont été arrêtés et les manifestants ont répliqué en incendiant des immeubles et des voitures de la police et en brisant des vitres de banques et de magasins commerciaux.
Plusieurs jours de troubles et de chaos puis le calme recommence à régner progressivement. Pourtant rien ne dit qu'il sera permanent car le problème qui dure depuis des siècles, c'est-à-dire depuis la traite des Noirs et la déportation de millions de Noirs africains qu'on obligeait de travailler en esclaves dans les fermes des colons blancs, ne parait pas facile à résoudre dans des conditions où les autorités et la société américaines continuent de traiter les Noirs comme une catégorie indésirable.
Royalistes plus que le roi
Il est vrai que les lois ayant aboli l'esclavage et la discrimination raciale ont introduit des changements qui ont donné aux Noirs le droit à la citoyenneté et ont permis à certains d'entre eux d'accéder à des postes supérieurs. Mais cela ne fut qu'une façon de contourner la cause des Noirs : Les élites chanceuses ont conservé leur statut d'esclaves ou de royalistes plus le roi en servant avec zèle les politiques de l'hégémonie américaine à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis. On le constate dans les politiques et les positions de figures comme Barak Obama, Condoleezza Rice, Suzan Rice et tant d'autres.
Quant aux autres, le commun des mortels parmi les Noirs, il ont été «neutralisés» et éloignés de leurs cause juste en les amenant à abandonner, consciemment et inconsciemment, leur identité en tant qu'humains possédant une histoire, une culture, des aspirations et une destinée propre pour épouser une identité qui a fait d'eux un peuple dont tous les individus sont "doués" dans des domaines comme la musique, la danse et un mode vestimentaire plus ou moins caractéristique. Le bas niveau de leurs revenus intervient quant à lui pour faire des jeunes Noirs un produit propice pour rejoindre les gangs de délinquants dans les rues et les quartiers isolés géographiquement, mais ouverts à toutes les formes d'adaptation peu normales.
Le meurtre de Michael Brown, de Tamir Rice et tant d'autres Noirs américains peut être considéré comme un cas individuel. Mais le processus de «Normalisation» imposé à la majorité écrasante des Noirs américains est un véritable génocide d'un peuple entier qui se voit privé des constituantes matérielles et morales de son existence.
Cependant, les réactions à leur mort, surtout dans les conditions de l'injustice qui prend la forme de la légitime défense, prouvent que les masses noires sont toujours capables de se mettre en colère. Cette colère est susceptible provoquer un réveil qui permettrait aux Etats-Unis de se sauver d'eux-mêmes et de sauver le monde des méfaits de cet Etat américain qui a poussé l'humanité au bout du gouffre.
Source : Al-Ahednews
L'acquittement du policier américain qui a tué le jeune Noir, Michael Brown, suscite une vague de colère et de violence partout aux Etats-Unis. La cause des Noirs et la pérennité de la ségrégation raciale constituent une blessure saignante qui peut participer à tracer la carte future des Etats-Unis.
A la différence des preuves et des arguments discursifs les plus persuasifs, les faits concrets se distinguent d'une incomparable éloquence quant à prouver la validité ou l'invalidité d'une cause.
Au moment où un état de forte ébullition frappait les Etats-Unis suite à la colère suscitée parmi les Noirs américains après le verdict rendu par le tribunal qui a innocenté le policier «blanc», Darren Wilson, qui a tué par balles en août dernier à Ferguson en Floride-Sud un jeune Noir, Michal Brown, a eu lieu un crime semblable qui est encore plus horrible que celui commis par le policier Wilson.
Un nouveau crime
Samedi après-midi, des policiers américains ont tiré sur tamir Rice, un enfant noir de 12 ans
pendant qu'il jouait à un pistolet en plastique sur une aire de jeux à Cleveland, dans l'Etat de l'Ohio au nord des Etats-Unis. L'enfant est décédé suite à ses blessures le lendemain à l'hôpital. Les deux événements sont, comme beaucoup d'autres événements semblables, très ordinaires dans les conditions des tensions raciales aux Etats-Unis, tensions qui ont perdu un peu de leur acuité après l'abolition de la ségrégation aux années soixante du siècle dernier, mais qui se sont renouvelées aux années quatre-vingt-dix, dans la mesure où la loi concernant cette abolition était restée lettre morte.
Le policier Wilson avait justifié le fait d'avoir tiré six balles sur Brown en croyant que ce dernier portait une arme, alors que tous les témoins affirmaient qu'il avait levé ses bras en l'air signifiant ainsi qu'il était prêt à se rendre.
Légitime défense
Pourtant, et après trois mois de délibérations, le procureur général du tribunal de Saint-Louis, Robert McCulloch, a annoncé que le policier Darren Wilson ne sera pas inculpé suite aux conclusions des jurés affirmant qu'il a agi en légitime défense.
Dès l'annonce du verdict, les rues de Ferguson ont été le théâtre d'un vaste mouvement de protestation qui s'est étendu à quelque 170 villes et localités partout aux Etats-Unis, de Washington et New York à Los Angeles et San Francisco.
La répression policière était là pour répondre à ce mouvement. Des centaines de Noirs ont été arrêtés et les manifestants ont répliqué en incendiant des immeubles et des voitures de la police et en brisant des vitres de banques et de magasins commerciaux.
Plusieurs jours de troubles et de chaos puis le calme recommence à régner progressivement. Pourtant rien ne dit qu'il sera permanent car le problème qui dure depuis des siècles, c'est-à-dire depuis la traite des Noirs et la déportation de millions de Noirs africains qu'on obligeait de travailler en esclaves dans les fermes des colons blancs, ne parait pas facile à résoudre dans des conditions où les autorités et la société américaines continuent de traiter les Noirs comme une catégorie indésirable.
Royalistes plus que le roi
Il est vrai que les lois ayant aboli l'esclavage et la discrimination raciale ont introduit des changements qui ont donné aux Noirs le droit à la citoyenneté et ont permis à certains d'entre eux d'accéder à des postes supérieurs. Mais cela ne fut qu'une façon de contourner la cause des Noirs : Les élites chanceuses ont conservé leur statut d'esclaves ou de royalistes plus le roi en servant avec zèle les politiques de l'hégémonie américaine à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis. On le constate dans les politiques et les positions de figures comme Barak Obama, Condoleezza Rice, Suzan Rice et tant d'autres.
Quant aux autres, le commun des mortels parmi les Noirs, il ont été «neutralisés» et éloignés de leurs cause juste en les amenant à abandonner, consciemment et inconsciemment, leur identité en tant qu'humains possédant une histoire, une culture, des aspirations et une destinée propre pour épouser une identité qui a fait d'eux un peuple dont tous les individus sont "doués" dans des domaines comme la musique, la danse et un mode vestimentaire plus ou moins caractéristique. Le bas niveau de leurs revenus intervient quant à lui pour faire des jeunes Noirs un produit propice pour rejoindre les gangs de délinquants dans les rues et les quartiers isolés géographiquement, mais ouverts à toutes les formes d'adaptation peu normales.
Le meurtre de Michael Brown, de Tamir Rice et tant d'autres Noirs américains peut être considéré comme un cas individuel. Mais le processus de «Normalisation» imposé à la majorité écrasante des Noirs américains est un véritable génocide d'un peuple entier qui se voit privé des constituantes matérielles et morales de son existence.
Cependant, les réactions à leur mort, surtout dans les conditions de l'injustice qui prend la forme de la légitime défense, prouvent que les masses noires sont toujours capables de se mettre en colère. Cette colère est susceptible provoquer un réveil qui permettrait aux Etats-Unis de se sauver d'eux-mêmes et de sauver le monde des méfaits de cet Etat américain qui a poussé l'humanité au bout du gouffre.
Source : Al-Ahednews
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