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«Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé», encore un livre critique sur la politique de la France…

«Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé», encore un livre critique sur la politique de la France…
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Par Soraya Hélou

La crise syrienne achève sa quatrième année et l'Occident commence à peine à reconnaître la réalité sur le terrain. S'il est clair désormais que la priorité des Etats-Unis n'est plus à faire chuter le régime de Bachar Assad, non pas parce que Washington s'est soudain prise d'amour pour le régime syrien, mais bien parce qu'elle a été incapable de le contraindre à démissionner, la France continue à traîner les pieds. Officiellement, la France est d'ailleurs encore le seul pays à continuer à réclamer la chute du régime. Mais de plus en plus d'analystes, de journalistes et de chercheurs sont en train de contester cette politique et de la critiquer ouvertement. Après Renaud Girard«Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé», encore un livre critique sur la politique de la France… dans le quotidien Le Figaro qui commence à publier des articles critiques sur la politique de la France en Syrie, les reportages réguliers du quotidien catholique La Croix, qui déplore le peu de cas que fait la France du sort des chrétiens de Syrie, il y a eu l'ouvrage de Georges Malbrunot et Christian Cheys not, «Les chemins de Damas» qui démontre, documents à l'appui, les erreurs et l'improvisation du Quai d'Orsay dans la gestion du dossier syrien. Les médias, qui s'alignent sur la politique du Quai d'Orsay n'ont pas beaucoup parlé de ce livre, pour ne pas lui faire de publicité, mais cela ne l'a pas empêché d'afficher un important chiffre de ventes en France ( et au Liban). Un autre ouvrage vient de sortir qui va aussi dans le même sens. Il est écrit par le chercheur français Frédéric Pichon et il a pour titre : «Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé». L'auteur y analyse les raisons qui ont poussé la France en particulier à avoir tout faux en Syrie. Il relève ainsi d'abord la légèreté des responsables qui, voulant cacher l'échec de leurs pronostics en Tunisie et en Egypte (ils n'avaient pas prévu la chute rapide de Ben Ali et de Moubarak), se sont empressés d'annoncer la chute du régime syrien dans les plus brefs délais et ils ont basé leur politique sur cette annonce. Les spécialistes de la Syrie et en particulier les services de renseignements étrangers (DGSE) avaient beau dire aux dirigeants que la Syrie n'est ni l'Egypte, ni la Tunisie et encore moins la Libye, ceux-ci ne voulaient rien entendre et s'engageaient loin dans l'hostilité au régime, sans prendre en considération ni les données objectives, ni les intérêts en jeu. La France qui avait, traditionnellement ses entrées en Syrie et qui s'est longtemps présentée comme la défenseuse des minorités chrétiennes, a perdu ce rôle-là à cause des ses positions extrêmes à l'égard du dossier syrien. Aujourd'hui, les dirigeants français ont bien tenté d'amorcer un changement en envoyant une délégation de la DGSE chez le responsable des renseignements syrien le général Ali Mamelouk, mais ce dernier a poliment refusé de coopérer avec eux, si la France officielle ne décide pas de rétablir ses relations diplomatiques avec le régime syrien. La délégation française est rentrée berdouille, alors que le risque du retour des extrémistes français en France hante les dirigeants de ce pays. Ils auraient donc bien eu besoin de l'aide et de la coopération des services syriens, au moins pour obtenir des informations sur ces extrémistes dont le nombre s'élèverait à quelques centaines.

Aujourd'hui, comme le dit Frederic Pichon, le monde entier reconnaît que le président syrien n'est pas prêt à s'en aller et son départ n'est même plus dans l'intérêt de l'Occident qui n'a pas encore trouvé une relève crédible, la seule alternative au régime d'Assad étant les extrémistes de «Daech» et d'«Al Nosra». Mais si les Américains ont commencé à faire preuve de pragmatisme depuis quelque temps déjà, la France continue à tenir le même langage, prisonnière d'une politique figée et irréaliste et surtout soucieuse de ne pas mécontenter ses nouveaux alliés arabes, à savoir le Qatar et l'Arabie saoudite. Frederic Pichon rappelle pourtant que la politique doit être basée sur les rapports de force. Et, toujours selon l'auteur, l'axe fort dans la région est aujourd'hui, celui qui tourne autour de l'Iran et de ses alliés. Par contre les grands perdants sont l'Arabie saoudite et «Israël». «Faute d'avoir eu une vision politique du conflit, l'Occident et la France en particulier, n'ont pas eu de prise sur les événements», écrit l'auteur qui déplore l'incapacité de la France à maintenir une influence dans de nombreuses régions où elle a longtemps joué un rôle important. Même si, selon lui, la Syrie baassiste n'existe plus, le nouveau pays qui est en train de naître n'aura pas les mêmes relations avec la France...

Source : French.alahednews

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