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Le désaccord entre Obama et Hagel, une conséquence naturelle de la défaite des plans US dans la région

Le désaccord entre Obama et Hagel, une conséquence naturelle de la défaite des plans US dans la région
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  Akil Cheikh Hussein

A partir de maintenant et jusqu'à la fin du second mandat du président Obama, l'administration américaine est acculée à passer deux années d'une difficile cohabitation entre la Maison blanche et les deux chambres du Congrès. La démission du ministre de la guerre, Chuck Hagel intervient pour pousser les Etats-Unis vers davantage de piétinement dans ses crises issues de leur guerre perdue contre la Syrie.

Le «Maitre du Pentagone» n'est pas le seul attribut de Chuck Hagel. Il en a un autre qui est plus important car il est derrière sa sortie (ou le fait de l’avoir poussé à sortir) du Pentagone: Il est le plus haut responsable américain dans le front régional et international qui continue de croire que renverser le régime syrien doit se faire via l'intervention directe de la part des Etats-Unis.

Guerre directe ou guerre indirecte?

Le front en question adopte une position qui part de considérations peu favorables au fait de centrer les frappes de la Coalition internationale sur «Daech», car une telle action peut rendre service au régime syrien. Par conséquent, elle exige l'envoi de forcesLe désaccord entre Obama et Hagel, une conséquence naturelle de la défaite des plans US dans la région
terrestres et l'augmentation du niveau de l'intervention américaine en Syrie.

Il est nécessaire ici de signaler que les allégations parlant de la guerre contre «Daech», qu'elles émanent du front mentionné ou du centre de décision à la Maison blanche, sont peu sérieuses. Les raisons vont de la fabrication de cette organisation terroriste par les cercles qui prétendent la combattre et ne se terminent pas par le soutien multiforme qu'on lui accorde au moment même où certaines de ses positions sont bombardées par les avions de la Coalition.

Quant à la position adoptée par Obama, elle s'inscrit dans le cadre de sa conception concernant la guerre soft ou indirecte dans laquelle Washington pousse ses alliés et ses outils ou même des armées de mercenaires pour mener les guerres d'agression que l'armée américaine lançait pendant ses dernières décennies. Il est clair que ce sont les défaites subies par l'armée américaine et son prolongement qu'est l'armée israélienne qui expliquent, parallèlement à l'intérêt des Etats-Unis orientés vers le Pacifique, l'adoption de cette stratégie.

Il est certain que 40 mois de la guerre américaine contre la Syrie sont maintenant couronnés par l'échec après les paris hâtifs qui s'attendaient à l'effondrement de la Syrie au cours de quelques semaines ou quelques mois. Il est aussi certain que l'argument de l'alliance opposée à Obama a gagné plus de force avec l'émergence de Daech non seulement en tant que poursuite de la guerre indirecte qui s'est avérée inutile, mais surtout en tant qu'organisation entourée d'ambiguïtés susceptibles d'approfondir la crise qui frappe l'axe de l'hégémonie dans la région.

En mettant de côté les prétendues inquiétudes vis-à-vis de la menace que Daech est supposée constituer pour l'Occident et ses alliés dans la région, la première de ces ambigüités est en rapport avec cette situation dans laquelle Washington se voit obligée de former une coalition comprenant 80 Etats pour combattre cette organisation qui est sa propre créature. Que Washington combatte «Daech» ou non, cette entreprise difficile à digérer par l'opinion publique exprime le piétinement qui ne fait qu'annoncer des échecs supplémentaires.

Si Obama pouvait justifier sa stratégie dans la gestion de la guerre contre la Syrie et la région en alléguant qu'elle est la meilleure possible dans les conditions des défaites et des crises qui frappent Washington, ses opposants -dans la région et à l'intérieur les Etats-Unis- l'accusent de lâcheté, d'hésitation et même de connivence avec le régime syrien et d'affaissement face à l'Iran.

Des Etats-Unis en panne

Ils l'accusent surtout de ne pas s'apercevoir de la «puissance des Etats-Unis», ce qui trahit leur désir  de recourir aux moyens que les Etats-Unis sont habitués à utiliser depuis les deux guerres de la Corée et du Vietnam jusqu'aux deux guerres  d'Afghanistan et d'Irak et toutes les formes d'invasions et d'interventions militaires partout dans le monde. Mais il parait que, de leur part, les détracteurs d'Obama ne s'aperçoivent pas du fait que la «puissance des Etats-Unis» ne leur a pas permis de gagner la plupart de ces guerres et que Washington est d'ores et déjà de plus en plus impuissante dans la nouvelle situation internationale et la présence en force sur la scène mondiale de pays comme la Russie, la Chine, l'Iran et autres.

Chuck Hagel fut la seule personnalité sur laquelle Obama pouvait compter pour jeter des ponts de communication et de cohabitation positives avec le Congrès passé aux mains des Républicains lors des élections de mi-mandat qui ont eu lieu le mois dernier.

Avec sa démission, ou sa mise à l'écart, il est certain que les Etats-Unis ne pourront -d'ici jusqu'à la fin du second mandat présidentiel d'Obama- prendre de décisions probantes face aux problèmes avec lesquels ils sont aux prises à l'intérieur et à l'extérieur. L'absence d'entente entre la Maison blanche et le Congrès peut effectivement mettre Washington dans un état de panne synonyme à une sortie de l'histoire. Sortie susceptible de devenir finale après ces deux années de cohabitation difficile, surtout si le nouveau président républicain qui prendra la place d'Obama se laisse conduire par les va-t-en-guerre et les Léviathans des industries militaires.

D'où, les retombées des performances de l'axe de la Résistance dans la région ne se réduisent pas à la seule région. Elles touchent  aussi les plus hautes institutions de l'administration américaine. Hagel ne l'a-t-il pas reconnu en déclarant dernièrement que ce qui l'inquiète n'est pas «la perte de son poste mais plutôt la situation au Moyen-Orient et ses retombées au niveau des Etats-Unis»?

Source: french.alahednews

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