noscript

Please Wait...

achoura2025

 

Terrorisme: les Occidentaux responsables de leurs malheurs

Terrorisme: les Occidentaux responsables de leurs malheurs
folder_openAnalyses access_time depuis 10 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

  Par Samer R. Zoughaib

Le mode opératoire des extrémistes, qui ont abattu 12 personnes lors de l'attaque de la rédaction de Charlie Hebdo, en plein cœur de Paris, montre qu'ils sont des professionnels. Les experts, qui ont commenté les vidéos et analysé les récits des témoins, soulignent que les auteurs de l'attentat sanglant savaient très bien manier les armes, qu'ils étaient rapides et qu'ils ont agi avec sang-froid.

Cet attentat meurtrier est le dernier d'une série d'attaques menées par des extrémistes dans plusieurs pays occidentaux ces derniers mois. A la veille des fêtes de fin d'année, en France, plusieurs incidents troublants ont eu lieu. Le 20 décembre, un homme a été abattu après avoir agressé trois policiers dans le commissariat de Joué-lès-Tours enTerrorisme: les Occidentaux responsables de leurs malheurs
criant «Allah Akbar». Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a reconnu dans un communiqué que «l'attaque ressemble au mode d'action préconisé par le groupe "Etat islamique" (EI ou Daech)». Les jours suivants, deux automobilistes ont foncé sur les passants, à Nantes et à Dijon, faisant un mort et plusieurs blessés. Pour ne pas provoquer un vent de panique, les autorités ont attribué ces actes à des «déséquilibrés», niant l'existence de lien entre les deux incidents.

Quelques jours plus tôt, le 16 décembre un extrémiste nommé Man Haron Monis a pris en otage plus de 30 personnes dans un café à Sydney, en Australie. Il a obligé les clients à plaquer sur une vitre le drapeau de l'organisation terroriste «Etat islamique». Il est mort ainsi que deux otages lors de l'assaut donné par la police.

Le 24 octobre, à New York, un homme décrit comme un intégriste extrémiste a été abattu après avoir frappé deux policiers au bras et à la tête à l'aide d'une hache. La veille, un extrémiste canadien de 32 ans a été tué à Ottawa, après avoir attaqué le siège du Parlement. Un soldat canadien est mort dans l'attaque.


Des cellules dormantes

Cette série d'agressions prouve que les pays occidentaux sont la cible d'une vague terroriste, exactement comme l'avait promis «Daech». Mais si les attaques survenues les dernières semaines de 2014 semblent être l'œuvre de «loups solitaires» (des extrémistes agissant seuls), l'attentat de Paris, lui, a été perpétré par un groupe disposant d'importants moyens logistiques et organisationnels. Il prouve l'existence de cellules dormantes prêtes à frapper à n'importe quel moment.

Les gouvernements occidentaux sont les premiers responsables des malheurs qui frappent leurs pays. Car pendant des années, ils ont encouragé le départ vers la Syrie et l'Irak de milliers d'extrémistes, en pensant pouvoir les instrumentaliser pour servir leurs objectifs obsessionnels de renverser le président Bachar al-Assad et d'affaiblir l'ancien Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Ils ont fermé les yeux lorsque leurs alliés du Golfe et la Turquie ont dépensé des milliards de dollars pour financer l'implantation d'Al-Qaïda, de «Daech» et d'autres groupes extrémistes dans ces deux pays.

Sur un plan plus général, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, ont tout fait pour détruire l'Etat dans ces deux pays, tout en sachant que l'affaiblissement du pouvoir central offre un terrain fertile à l'implantation d'Al-Qaïda. Leur politique irresponsable a permis à cette organisation terroriste et à son enfant monstrueux «l'Etat islamique» de créer de vastes sanctuaires, aussi bien au Levant qu'au Maghreb. Aujourd'hui, ces groupes contrôlent des territoires de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés en Libye, au Sahel, au Yémen, en Syrie et en Irak. Avertis par leurs services de renseignements et par les experts de la gravité de la situation et de l'existence de camps d'entrainement formant des milliers d'apprentis terroristes, les gouvernements occidentaux ont fermé les yeux, se concentrant sur le renversement du président Assad, un objectif qu'il n'ont pas atteint, qu'il soit dit au passage.

Paris, Washington Londres et tous les autres faisaient la sourde oreille lorsque l'ambassadeur de Syrie aux Nations unies, Bachar al-Jaafari, soumettait au Conseil de sécurité des listes détaillées et documentées de centaines de noms de terroristes étrangers, dont des Européens, tués ou emprisonnés en Syrie. Pendant trois ans, ils ont ignoré ces réalités. Ce n'est que le 6 février 2014 que les ministres de l’Intérieur d’Allemagne, des États-Unis, de France, d’Italie, de Pologne et du Royaume-Uni se sont rencontrés pour faire du retour des «jihadistes» européens une question de sécurité nationale. Et ce n’est qu’après cette réunion que la presse française a abordé ce sujet, puis que les autorités ont commencé à réagir. Mais il était trop tard. Les terroristes avaient eu tout le temps nécessaire pour implanter des cellules, composées d'éléments bien entrainés et ayant même eu une expérience sur le terrain en Syrie et en Irak.

Coordination impérative avec Damas

Les Occidentaux ont tendance à donner des chiffres qui ne correspondent pas à la réalité. Selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, il y aurait environ 3000 européens en Syrie et en Irak contre 2000 en juillet. Selon lui, ces combattants viennent pour la plupart de France, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Suède et du Danemark, mais «un peu» viennent aussi d’Espagne, d’Italie, d’Irlande et désormais d’Autriche. Entre 20% à 30% de ces ressortissants ou résidents européens sont rentrés chez eux, a-t-il estimé. Certains ont repris une vie normale, d’autres souffrent de stress post-traumatique tandis qu’une partie radicalisée représente une menace.

Les autorités françaises estiment à un millier le nombre de Français partis rejoindre les groupes terroristes en Irak et en Syrie. Trente-six d’entre eux ont été tués, 185 combattants ont quitté le théâtre des opérations et 118 sont de retour en France.

Mais des sources syriennes bien informées affirment que les vrais chiffres sont de loin supérieurs. Quelque 12000 étrangers, dont une moitié d'Occidentaux, se battent ou sont passés dans les rangs de «Daech».

Après l'attentat contre Charlie Hebdo, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a annoncé son intention de proposer aux Etats membres un nouveau programme de lutte contre le terrorisme «dans les semaines à venir». «Il est encore trop tôt pour annoncer les détails, mais nous allons explorer un certain nombre de pistes», a-t-il précisé.

La Commission veut renforcer la collecte et l'échange d'informations au sein de l'UE, mais tant qu'il n'est pas question d'une coordination renforcée avec le gouvernement syrien, toutes ces mesures seront insuffisantes pour enrayer le phénomène qui a ensanglanté les rues de Paris... et qui risque de frapper ailleurs demain.

Source: french.alahednews

Comments

//