L’«Interview», film ou provocation américaine de la Corée du Nord ?

Une guerre électronique qui peut se muter en un conflit militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Un tel conflit peut devenir nucléaire et impliquer la Russie et la Chine et se transformer en une guerre nucléaire mondiale avec la possibilité de détruire l'humanité toute entière. La cause directe ou l'étincelle qui pourrait provoquer l'incendie universelle en est, à l'unanimité des critiques, un film cinématographique médiocre.
Le film est produit par Sony Pictures connue -c'est là que se manifeste l'élément conspiration provocatrice- par ses étroites relations avec la CIA, et il se termine par l'assassinat du leader nord-coréen. Kim Jong-un par deux journalistes travaillant pour le compte de l'agence de renseignement américaine. Le film comprend également des scènes où l'on tourne Jong-Un en ridicule.
Provoquer une révolution de couleur
Il est clair que l'un des objectifs du film est de briser l'auréole de sainteté avec laquelle les gens entourent leurs chefs en Extrême-Orient. Le fait de la briser détruit donc un lien fort et très efficace quant au soutien de la population à son leader. Par conséquent, la dislocation de cette unité contribue à réaliser les conditions nécessaires pour provoquer une "révolution de couleur" qui entraine la chute du régime en place en Corée du Nord, c'est-à-dire ce régime qui, seul, après l'effondrement du système socialiste mondial, a continué de tenir tête aux politiques américaines et de se procurer une puissance nucléaire et balistique qui lui permettrait de menacer les alliés des Etats-Unis et leurs bases militaires dans la région aussi bien que les côtes orientales des Etats-Unis eux-mêmes.
Depuis l'apparition en juin dernier de la vidéo pour la promotion du film, le ministère nord-coréen des affaires étrangères a envoyé à la Maison blanche une lettre signifiant que le film constitue un "acte de guerre" et qu'il faudrait interdire sa projection. Vers la fin du même mois, Pyongyang a déposé à ce propos une plainte aux Nations Unies. Elle a même menacé de punir, là où ils se trouvaient, ceux qu'elle a appelé les "criminels" qui ont porté préjudice à la personne du Dirigeant et au peuple coréen.
Pourtant, l'administration américaine -qui a parrainé la production du film dans le but de faire monter les tensions en Extrême-Orient et de tester l'aptitude de la Chine à entrer dans une confrontation éventuelle- n'a pas fait attention à ces menaces. On a donc annoncé que la projection du film débutera pendant la nuit de Noël, le 25 décembre dans plus de 2500 salles aux Etats-Unis.
Bombardement électronique
C'est là que commence le bombardement électronique : Vers la fin novembre, Sony révèle que son réseau électronique a subi des attaques conduisant au piratage de films, de documents secrets et des données personnelles concernant 47 mille de ses employés et clients. Du coup, Sony et les salles de cinéma renoncent à la projection du film avant que cette dernière ne se contente de le projeter dans un nombre réduit de salles et sur quelques sites Internet.
Un groupe inconnu de Hackers portant le nom de "Gardiens de la paix" revendique les attaques. Pourtant, Washington accuse Pyongyang qui a nié toute responsabilité en ce qui concerne cette affaire. L'accusation a été indirectement adressée à la Chine dans la mesure où des responsables américains lui ont demandé de fournir son aide pour stopper les activités de piratage menées par Pyongyang. Ce n'est pas pour rien que des informations qui ont suivi des attaques électroniques ayant visé des centrales nucléaires en Corée du Sud ont signalé que ces attaques étaient lancées à partir d'une ville chinoise proche des frontières coréennes.
En vérité, le geste de Washington ressemble plutôt à une menace puisque Pékin a appelé au calme tout en soulignant l'inexistence de preuves susceptibles d'accuser Pyongyang. De plus, Pékin ne peut pas se permettre de coopérer avec Washington sur ce plan du fait que cette dernière a choisi ces moments critiques pour livrer des navires de guerre à Taiwan.
Une défaite américaine
Pour ce qui est des réactions américaines à l'opération de piratage considérée par Obama comme une sorte de sabotage électronique, plutôt qu'un acte de guerre, des politiciens et des mass médias américains ont condamné le désistement de Sony et ont vu dans toute l'affaire une humiliation portée aux Etats-Unis ainsi "défaite dans une première guerre électronique", selon les termes du républicain Newt Gingrich, l'ex-président du parlement US.
Pendant que les responsables américains étudiaient les options d'une riposte, y compris militaire, à l'attaque qu'ils ont considérée comme une atteinte à liberté d'expression et une menace grave portée à la sécurité nationale, des attaques électroniques ont ciblé les connexions internet en Corée du Nord et il était naturel d'en accuser Washington.
Ce qui prouve que l' "Interview" n'est pas un film qui ne dépasse pas les frontières habituelles de la comédie innocente, est le fait qu'il s'inscrit dans le cadre d'une campagne de harcèlement et de provocation visant Pyongyang. Poussée certainement par Washington, l'Assemblée Générale des Nations Unies a voté récemment une résolution appelant à la poursuite de la Corée du Nord devant le Tribunal Pénal International pour des crimes dites contre l'humanité. L'assemblée a également demandé au Conseil de sécurité d'imposer des sanctions à la Corée du Nord en réponse à ce qu'elle a appelé la répression qu'on pratique dans le pays.
La riposte de la Corée du Nord a été très violente. Elle a comparé Obama à un singe dans une forêt tropicale et pris la décision de renforcer ses capacités nucléaires et balistiques, tout en menaçant de bombarder la Maison Blanche, le Pentagone et tous les territoires américains.
C'est ainsi que Washington, décidée, selon de nombreux observateurs, de provoquer des guerres là où elle pourrait dans le monde, parce qu'elle croit que c'est le seul moyen de sortir de ses crises, pousse l'Extrême-Orient au bord d'une guerre dans laquelle ses alliés, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan, en payeront les frais les plus forts.
Source : Al-Ahednews
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