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Des terroristes du 11-Septembre financés par Riyad, selon un rapport américain

Des terroristes du 11-Septembre financés par Riyad, selon un rapport américain
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  Par Samer R. Zoughaib

Le président Barak Obama a écourté sa visite d’importance stratégique en Inde, le 26 janvier, pour se rendre en Arabie saoudite à la tête d’une délégation bipartisane de 30 membres, afin de présenter ses condoléances pour la mort du roi Abdallah ben Abdel Aziz. Cet empressement a choqué de nombreux observateurs et journalistes, qui n’ont pas manqué de souligner que l’administration américaine n’avait même pas pris la peine d’envoyer un représentant de haut rang pour participer à la marche de la République, à Paris, en signe de solidarité avec la France après l’attentat contre Charlie hebdo.

Cette affaire montre vers qui vont les sentiments de Washington, ce qui n’est pas du goût de certains pays, qui se sentent aujourd’hui trahis par ces préférences. C’est ce qui ressentent beaucoup de Français, et c’est ce qui explique, sans doute, la raison pourDes terroristes du 11-Septembre financés par Riyad, selon un rapport américain
laquelle le quotidien «Le Figaro» a publié, le 2 février, un article intitulé «11 Septembre: ces 28 pages qui menacent l'axe Washington-Riyad», évoquant les relations entre certains terroristes saoudiens ayant participé aux attentats de septembre 2001, et des membres du gouvernement et de la famille royale saoudienne.  

Le mystère de ces 28 pages n’est pas nouveau, mais il a été propulsé sur le devant de la scène en janvier, grâce à une campagne lancée par des sénateurs et d’anciens élu, pour demander la déclassification de ce document, qualifié de compromettant pour l’Arabie saoudite.   

Ces 28 pages sont tirées du rapport d’enquête publié par les comités de renseignements des deux chambres du Congrès, intitulé «Enquête conjointe sur les activités de la communauté du renseignement avant et après les attaques terroristes du 11-Septembre 2001». A partir de la page 369 de ce rapport, le texte est recouvert de noir et la censure coure sur les 28 pages suivantes. L’administration de George W. Bush, lequel est connu pour ses relations étroites avec les dirigeants saoudiens, a invoqué la «sécurité nationale» pour justifier cette censure.

Participation saoudienne directe

Interrogé par Le Figaro, l’ancien sénateur de Floride, Bob Graham, lâche une véritable bombe. Voilà ce qu’il a dit: «Ce rapport montre la participation directe du gouvernement saoudien dans le financement du 11-Septembre. Nous savons au moins que plusieurs des 19 kamikazes ont reçu le soutien financier de plusieurs entités saoudiennes, y compris du gouvernement. Le fait de savoir si les autres ont été soutenus aussi par l'Arabie saoudite n'est pas clair, car cette information a été cachée au peuple américain. On nous dit que cela ne peut être fait pour des raisons de sécurité nationale, mais c'est exactement le contraire».

Dès 2002, l’ancien sénateur, aujourd’hui à la retraite, avait réclamé la déclassification de ces pages, laissant entendre qu’elles apportaient la preuve de l’implication de gouvernements étrangers dans les attentats du 11-Septembre. Dans une interview accordée au journaliste Gwen Ifill sur la radio publique américaine (PBS), Bob Graham, alors membre du comité des renseignements du Sénat, affirmait: «J’ai été surpris par les preuves que des gouvernements étrangers étaient impliqués et avaient facilité les activités d’au moins quelques uns des terroristes aux Etats-Unis.»

Depuis cette époque, M. Graham a fait de cette affaire sa préoccupation prioritaire. Il y a quelques mois, il a été rejoint par des membres du Congrès, qui ont exercé leur droit de consulter l’intégralité du rapport d’enquête, y compris les 28 pages censurées. La lecture se fait dans une chambre insonorisée du Congrès, selon des conditions très strictes (interdiction de prendre des photos etc…) et en présence d’agents de la sécurité. Il s’agit notamment des congressman Walter Jones (Républicain, Caroline du Nord), Tom Massie (Kentucky), et Stephen Lynch (Démocrate, Massachussetts).

Le journaliste Justin Raimondo a écrit, en août 2014, un long article traduit en français et publié sur le site alternatif «Arrêt sur l’info». Selon lui, après avoir consulté les 28 pages, le congressman Walter Jones a dit: «J’étais absolument choqué par ce que j’ai lu. Ce qui était tellement surprenant était que ceux dont je pensais que nous pouvions leur faire confiance m’ont vraiment déçu… Ce n’est pas en lien direct avec la sécurité de l’Etat en soi; il s’agit plus des relations que nous entretenons. L’information est essentielle pour que notre politique étrangère aille de l’avant et devrait donc être accessible au peuple américain. Si les pirates du 11-Septembre ont eu une aide extérieure –particulièrement d’un ou plusieurs gouvernements– la presse et le public ont le droit de savoir ce que notre gouvernement a fait ou non pour amener les auteurs devant la justice. »

Campagne pour la déclassification

Bob Graham a donc été rejoint dans son combat par les élus Jones et Lynch. A la mi-janvier, l’affaire est revenue sur le devant de la scène à l’occasion d’une conférence de presse tenue au sénat par l’ancien sénateur.  Quelques jours auparavant, MM. Jones et Lynch avaient présenté une résolution HR 428 appelant à la déclassification des pages top secret et ont écrit à Barak Obama pour lui demander d'agir.

«Publier est important précisément pour notre sécurité nationale, explique Graham au Figaro. Les Saoudiens savent ce qu'ils ont fait, ils savent que nous savons. La vraie question est la manière dont ils interprètent notre réponse. Pour moi, nous avons montré que quoi qu'ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaïda, puis plus récemment dans l'appui économique et idéologique à l'Etat islamique. C'est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d'extrémisme qui a frappé Paris», affirme Graham.

Un autre élu américain qui a lu le document a confié à l’hebdomadaire The New Yorker que «les preuves du soutien du gouvernement saoudien pour les événements du 11-Septembre étaient très dérangeantes».

En plus de ces responsables politiques, les familles des victimes du 11-Septembre continuent de mettre la pression, dans l’espoir que le rôle de l’Arabie saoudite sera enfin reconnu, ce qui leur permettra d’être indemnisées. L’un des avocats des familles, Sean Carter, a déclaré au New Yorker: «Nous affirmons que des associations caritatives établis par le gouvernement du royaume saoudien pour propager l'idéologie radicale wahhabite ont servi de sources majeures de financement et de soutien logistique à Al-Qaïda, pendant toute la décennie qui a mené au 11-Septembre». Selon l'hebdomadaire, «deux des kamikazes qui ont commis les attentats de New York et de Washington auraient été financés et hébergés à San Diego, en Californie, par une personne en contact permanent avec la section du ministère des Affaires islamiques basée à Los Angeles».

Source: french.alahednews

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