L’industrie du crime dans les prisons de la CIA

Par Akil Cheikh Hussein
Un grand bruit a éclaté suite au scandale lié à ce qu'on a appelé la torture qu'on a fait subir aux prisonniers durant les interrogatoires sur les attentats du 11/9. La torture n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt: Ce qui s'est passé et qui passe toujours est la fabrication à partir d'une «matière brute jihadiste» de ce qu'on peut considérer comme des armées américaines dont la tâche est la mise en application des plans hégémoniques américains les plus ignobles.
Nul doute que la reconnaissance d'une partie de la vérité relève d'un genre de mensonge qui peut être plus dangereux que la dissimulation de la vérité toute entière, et ce dans la mesure où reconnaître un acte de vol peut viser la dissimulation d'un
meurtre. Dans la mesure également où une telle reconnaissance suivie de repentance peut conduire à récompenser le criminel et l'entourer d'une auréole de vénération et de sainteté.
C'est dans ce sens que des mass médias arabes parmi les plus connus ont manifesté leur respect et leur admiration vis-à-vis des déclarations du président Obama dans lesquelles il a dit: «Lorsque nous commettons une erreur, nous la reconnaissons». Son discours portait sur le scandale représenté par ce qu'on a appelé «Le programme secret de la torture qu'exerce la CIA».
Au-delà de la torture
Ce programme a fait l'objet d'un rapport dont des extraits ont été rendus publics, le 9 décembre 2014, par Dianne Feinstein, présidente de la Commission des Renseignements dans le Sénat américain.
Le rapport comprend notamment cette partie de la vérité destinée à dissimuler ses parties beaucoup plus importantes: Les extraits du rapport sont publiés dans 525 pages sur les 6000 pages du rapport lui-même. Pour le préparer, la Commission du Sénat a dû examiner quelques 6 millions de documents de la CIA.
Les 525 pages déclassifiées du rapport ont fait l'objet d'une lecture critique par Thierry Meyssan, auteur français et fondateur du Réseau Voltaire. Il y ressort qu'un grand nombre de paragraphes, de phrases et de mots sont effacés par la censure. Les extraits ne portent que sur 119 cas sur les 80 mille personnes arrêtées et séquestrées après les attentats du 11 septembre 2001 dans le but affiché de les interroger au sujet de ces attentats.
Quoi qu'il en soit, le peu d'informations disponibles dans les extraits suffisent pour donner une idée de la dimension diabolique des pratiques des autorités américaines et surtout de ceux de leurs agences de renseignement.
Il est vrai que le programme en question renseigne sur les moyens et techniques de torture utilisés à Guantanamo et dans les dizaines de prisons secrètes de par le monde. Il est vrai aussi que ces moyens et techniques sont suffisamment sadiques et criminels au point d'être largement condamnés et considérés, à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis, comme des crimes de guerre que les autorités américaines devraient suivre en justice ceux qui en sont responsables.
Il est vrai surtout que la torture fait l'objet de la polémique qui a éclaté aux Etats-Unis sur l'efficacité ou l'inutilité de la torture quant à extorquer des informations et à empêcher que d'autres attentats soient commis.
Rien ne prouve l'implication d’Al-Qaïda dans les attentats du 11/9
Mais ce qui n'est pas vrai est l'incrimination de la torture et le fait de faire abstraction de ce qui la surpasse en ignominie: Ce qui a été présenté comme étant un programme de torture ne visait pas à extorquer des informations et des aveux mais plutôt à «implanter» chez les détenus des informations avant de les extorquer comme si elles étaient des aveux, puis de les mettre au service de politiques qui conviennent le plus aux plans hégémoniques des Etats-Unis.
Les extraits montrent par exemple que toutes les informations extorquées des détenus au sujet de l'implication ou pas d’Al-Qaïda dans les attentats du 11/9 ont été entièrement exclues et remplacées par d'autres qui ne sont que des faux témoignages prouvant leur responsabilité des attentats. Il s'ensuit que tout ce qui a été présenté par les autorités américaines comme informations concernant les attentats et l'implication d’Al-Qaïda, y compris celles données dans ce sens par les détenus, sont complètement fausses. Surtout dans les conditions de l'absence d'indices objectifs à cet égard.
Des machines-monstres
Et ce n'est pas tout. On ne se contentait pas de cette «implantation» d'informations: On allait plus loin jusqu'à refaire, «re-fabriquer», la personne en la transformant au moyen du fameux «Conditionnement» en une machine dépourvue de discernement, de libre arbitre, et de volonté qui n'agit que conformément au bon vouloir de ses fabricants. Une sorte d'homme machine ou plutôt de machine-monstre.
On sait que le conditionnement est une technique utilisée en psychologie expérimentale pour provoquer chez les individus des situations et des comportements bien déterminés. Et il ressort des extraits du rapport de la commission du Sénat que les superviseurs qui enquêtaient avec les détenus n'étaient pas formés pour pratiquer des interrogatoires car, justement, ils étaient des experts en psychologie et plus précisément dans cette technique de conditionnement.
Tous ces constats permettent de poser des questions telles: Si la Commission a pu mettre en évidence tout ce scandale criminel en se penchant sur les enquêtes dont tous les détails restent inconnus avec seulement 119 des détenus, quelle serait alors la taille du scandale lié à la totalité des interrogatoires avec 80 mille personnes qui ont fait l'objet du conditionnement? Quel genre de machines-monstres a-t-on fait de ces personnes? Quelles sont les tâches qu'ils sont destinés à accomplir?
Ne trouvons-nous pas une partie de la réponse dans les comportements répréhensibles de «Daech» et autres groupes extrémistes?
Source: french.alahednews
Un grand bruit a éclaté suite au scandale lié à ce qu'on a appelé la torture qu'on a fait subir aux prisonniers durant les interrogatoires sur les attentats du 11/9. La torture n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt: Ce qui s'est passé et qui passe toujours est la fabrication à partir d'une «matière brute jihadiste» de ce qu'on peut considérer comme des armées américaines dont la tâche est la mise en application des plans hégémoniques américains les plus ignobles.
Nul doute que la reconnaissance d'une partie de la vérité relève d'un genre de mensonge qui peut être plus dangereux que la dissimulation de la vérité toute entière, et ce dans la mesure où reconnaître un acte de vol peut viser la dissimulation d'un

C'est dans ce sens que des mass médias arabes parmi les plus connus ont manifesté leur respect et leur admiration vis-à-vis des déclarations du président Obama dans lesquelles il a dit: «Lorsque nous commettons une erreur, nous la reconnaissons». Son discours portait sur le scandale représenté par ce qu'on a appelé «Le programme secret de la torture qu'exerce la CIA».
Au-delà de la torture
Ce programme a fait l'objet d'un rapport dont des extraits ont été rendus publics, le 9 décembre 2014, par Dianne Feinstein, présidente de la Commission des Renseignements dans le Sénat américain.
Le rapport comprend notamment cette partie de la vérité destinée à dissimuler ses parties beaucoup plus importantes: Les extraits du rapport sont publiés dans 525 pages sur les 6000 pages du rapport lui-même. Pour le préparer, la Commission du Sénat a dû examiner quelques 6 millions de documents de la CIA.
Les 525 pages déclassifiées du rapport ont fait l'objet d'une lecture critique par Thierry Meyssan, auteur français et fondateur du Réseau Voltaire. Il y ressort qu'un grand nombre de paragraphes, de phrases et de mots sont effacés par la censure. Les extraits ne portent que sur 119 cas sur les 80 mille personnes arrêtées et séquestrées après les attentats du 11 septembre 2001 dans le but affiché de les interroger au sujet de ces attentats.
Quoi qu'il en soit, le peu d'informations disponibles dans les extraits suffisent pour donner une idée de la dimension diabolique des pratiques des autorités américaines et surtout de ceux de leurs agences de renseignement.
Il est vrai que le programme en question renseigne sur les moyens et techniques de torture utilisés à Guantanamo et dans les dizaines de prisons secrètes de par le monde. Il est vrai aussi que ces moyens et techniques sont suffisamment sadiques et criminels au point d'être largement condamnés et considérés, à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis, comme des crimes de guerre que les autorités américaines devraient suivre en justice ceux qui en sont responsables.
Il est vrai surtout que la torture fait l'objet de la polémique qui a éclaté aux Etats-Unis sur l'efficacité ou l'inutilité de la torture quant à extorquer des informations et à empêcher que d'autres attentats soient commis.
Rien ne prouve l'implication d’Al-Qaïda dans les attentats du 11/9
Mais ce qui n'est pas vrai est l'incrimination de la torture et le fait de faire abstraction de ce qui la surpasse en ignominie: Ce qui a été présenté comme étant un programme de torture ne visait pas à extorquer des informations et des aveux mais plutôt à «implanter» chez les détenus des informations avant de les extorquer comme si elles étaient des aveux, puis de les mettre au service de politiques qui conviennent le plus aux plans hégémoniques des Etats-Unis.
Les extraits montrent par exemple que toutes les informations extorquées des détenus au sujet de l'implication ou pas d’Al-Qaïda dans les attentats du 11/9 ont été entièrement exclues et remplacées par d'autres qui ne sont que des faux témoignages prouvant leur responsabilité des attentats. Il s'ensuit que tout ce qui a été présenté par les autorités américaines comme informations concernant les attentats et l'implication d’Al-Qaïda, y compris celles données dans ce sens par les détenus, sont complètement fausses. Surtout dans les conditions de l'absence d'indices objectifs à cet égard.
Des machines-monstres
Et ce n'est pas tout. On ne se contentait pas de cette «implantation» d'informations: On allait plus loin jusqu'à refaire, «re-fabriquer», la personne en la transformant au moyen du fameux «Conditionnement» en une machine dépourvue de discernement, de libre arbitre, et de volonté qui n'agit que conformément au bon vouloir de ses fabricants. Une sorte d'homme machine ou plutôt de machine-monstre.
On sait que le conditionnement est une technique utilisée en psychologie expérimentale pour provoquer chez les individus des situations et des comportements bien déterminés. Et il ressort des extraits du rapport de la commission du Sénat que les superviseurs qui enquêtaient avec les détenus n'étaient pas formés pour pratiquer des interrogatoires car, justement, ils étaient des experts en psychologie et plus précisément dans cette technique de conditionnement.
Tous ces constats permettent de poser des questions telles: Si la Commission a pu mettre en évidence tout ce scandale criminel en se penchant sur les enquêtes dont tous les détails restent inconnus avec seulement 119 des détenus, quelle serait alors la taille du scandale lié à la totalité des interrogatoires avec 80 mille personnes qui ont fait l'objet du conditionnement? Quel genre de machines-monstres a-t-on fait de ces personnes? Quelles sont les tâches qu'ils sont destinés à accomplir?
Ne trouvons-nous pas une partie de la réponse dans les comportements répréhensibles de «Daech» et autres groupes extrémistes?
Source: french.alahednews
Comments
