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Lutte contre les takfiristes: la position ambiguë du 14-Mars

Lutte contre les takfiristes: la position ambiguë du 14-Mars
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Par Samer R. Zoughaib

Dans son discours du 24 mai dernier, à l'occasion du quinzième anniversaire de la libération du Liban-Sud de l'occupation «israélienne», le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a tendu la main à toutes les forces politiques libanaises afin de lutter, ensemble, contre le danger takfiriste. Au lieu de saisir cette occasion, le Courant du futur et le 14-Mars laissent planer l'ambiguïté sur leur véritable position.

Les propos du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, le 24 mai dernier,Lutte contre les takfiristes: la position ambiguë du 14-Mars s'inscrivent dans la lignée des discours fondateurs. Le leader de la Résistance a procédé à une évaluation détaillée des dangers qui menacent les peuples et les pays de la région, a exprimé des positions claires et précises, a défini des objectifs et a dévoilé les moyens présents et futurs, déployés pour atteindre ces objectifs.
Sayyed Nasrallah a déclaré que les takfiristes de «Daech», du «Front Qaïdiste al-Nosra» et consorts, constituent un danger existentiel, autant que l'entité sioniste, pour toutes les composantes sociocommunautaires du monde arabo-musulman, voire pour l'Humanité entière. De par leurs méthodes barbares, leur violence inouïe, leur refus catégorique d'accepter les différences et leur détermination à anéantir tous ceux qui ne pensent pas comme eux, les takfiristes n'ont pas d'équivalent dans l'histoire de la région. Même ceux qui ont combattu aux côtés de «Daech» mais qui ont refusé de prêter allégeance à son «calife» autoproclamé ont été massacrés, sans autre forme de procès, a souligné Sayyed Nasrallah.

Les takfiristes n'ont pas d'amis

«Daech» est une menace pour le passé, le présent et l'avenir. Il rase le patrimoine archéologique et historique des peuples de la région, détruit le tissu social des pays où il sévit et prend en otage l'avenir des populations tombées sous son joug. Toute coexistence avec cette organisation terroriste et son jumeau Al-Qaïda est impossible.
En partant de ce postulat de base, Sayyed Nasrallah a raisonné ceux qui misent sur les takfiristes pour tenter de renverser en leur faveur les rapports de force politiques au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et dans les autres pays secoués par des crises. Même si leurs intérêts convergent avec ceux des Etats-Unis et d'«Israël», Daech et consorts ont leur propre agenda. Ils finiront par se retourner contre tous ceux avec qui ils coopèrent ponctuellement. Tenter de les ménager sur les plans militaire, politique et médiatique, fermer les yeux sur les crimes barbares qu'ils commettent, faciliter leur approvisionnement en armes et en argent, ne protègera personne du sort funeste que réservent les takfiristes à tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
Sayyed Nasrallah ne tente pas de diaboliser «Daech» et les takfiristes, car leurs crimes abominables parlent d'eux même. En revanche, ceux qui s'efforcent de polir leur image, de minimiser le danger qu'ils représentent, d'embellir leur réputation et de banaliser l'idée du dialogue avec ces fous furieux, leur accordent des circonstances atténuantes, dans l'espoir de les instrumentaliser dans des règlements de comptes politiques.

14-Mars: la même rengaine

Le chef du Hezbollah a donc tendu la main à tous ses partenaires politiques au Liban, leur proposant de faire front commun contre les takfiristes. Il leur a demandé d'examiner en Conseil des ministres la question de l'occupation de la localité de Ersal par les extrémistes (quoi de plus normal). Il a exhorté l'Etat à prendre ses responsabilités sur ce plan et a annoncé que la Résistance et les habitants de la Békaa n'accepteront en aucun cas le maintien des bases takfiristes dans le jurd de Ersal. Il faut rappeler que «Daech», «al-Nosra» et consorts occupent plus de 100 kilomètres carrés du territoire libanais à la frontière Est.
Au lieu de saisir cet appel à l'union sacré face au danger takfiriste, les ténors du 14-Mars ont répété la même rengaine. Samir Geagea a réaffirmé que la tâche de la protection du Liban incombe à la seule armée libanaise. Une telle affirmation montre clairement que la lutte contre les takfiristes ne constitue pas une priorité aux yeux du chef des Forces libanaises. Tout le monde sait que l'armée libanaise n'a ni les moyens ni les effectifs nécessaires pour combattre les extrémistes. Même les armées syriennes et irakiennes, nettement plus nombreuses et mieux équipées, ne parviennent pas, à elles seules, à contenir les groupes takfiristes. Dans ces deux pays, les armées régulières sont soutenues pas des mouvements de résistance populaires. En Syrie il s'agit de l'Armée de défense nationale et en Irak «al-Hachd al-Chaabi». Conscient de cette réalité, Sayyed Nasrallah a souligné l'importance de la formule Armée-peuple-résistance, proposant aux autres pays de la région de la mettre en œuvre chez eux.

Une couverture aux takfiristes

Lutte contre les takfiristes: la position ambiguë du 14-Mars La position de l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, n'est pas différente de celle de M. Geagea. Réagissant à la main tendue par Sayyed Nasrallah, le chef du Courant du futur a déclaré que «la défense du territoire libanais ne relève pas de la responsabilité du Hezbollah, ni à Ersal, ni dans ses environs». «Cela fait des années que nous appelons à la mise en place d'un plan national pour protéger le Liban, mais l'autre camp insiste toujours à nous entraîner de guerre en guerre et cherche à saboter les efforts nationaux en faveur de la paix, a encore dit M. Hariri. Ils veulent dire aux Libanais que leur armée est faible et incapable et que l'armée du Hezbollah et des pasdarans est la seule capable de nous protéger des dangers».
Cette réaction n'est pas digne d'un homme d'Etat censé être responsable de la sécurité de son pays et de son peuple en temps de crise. Il est clair qu'à travers ses propos, Saad Hariri cherche plus à plaire à ses sponsors et bienfaiteurs saoudiens qu'à protéger le Liban du danger takfiriste qui le guette. En introduisant les «pasdarans» dans son discours, il déforme les faits et marque son mépris pour les martyrs libanais qui tombent pour défendre la frontière Est.
Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, une des principales figures du Courant du futur, a emboité le pas à son patron. Selon lui, le Hezbollah «ne veut pas libérer Ersal mais la détruire». Il avait pourtant lui-même affirmé que cette localité était «occupée par les terroristes». De plus, Sayyed Nasrallah a fait une distinction claire entre Ersal et son jurd. S'il a affirmé que la Résistance est déterminée à chasser les takfiristes des hautes montagnes, il a précisé que le cas de la localité relève de la responsabilité de l'Etat.
Il ressort des responsables du 14-Mars que leur véritable position à l'égard des takfiristes n'est pas claire. Au lieu de se réjouir de la perspective de l'anéantissement des extrémistes massés aux frontières du Liban depuis quatre ans, les dirigeants de cette coalition semblent la redouter. En refusant de soutenir les efforts du Hezbollah et à reconnaitre ses sacrifices, ils le désavouent et assurent une couverture à «Daech» et «al-Nosra». Dans leurs discours, le Hezbollah est présenté comme l'agresseur et les takfiristes sur la défensive. N'avaient-ils pas la même position lorsque le Hezbollah consentait d'énormes sacrifices pour libérer le Liban de l'occupation «israélienne»? N'évoquaient-ils pas une «bataille perdue d'avance», «la puissance de l'armée ‘israélienne'», la nécessité de mettre le Liban «à l'abri des représailles» sionistes? Ne dénonçaient-ils pas l'«aventurisme» de la Résistance et son «manque de maturité et de réalisme»?
Lors de la bataille de Qoussair, en 2013, Saad Hariri avait eu la même attitude. Au lieu de fêter la défaite des extrémistes, qui étaient massés face au Hermel, il avait juré que la Résistance signait son «suicide politique et militaire» en s'engageant dans cette bataille. Malheureusement pour lui, ses espoirs n'ont pu être réalisés et les takfiristes ont été écrasés et chassés de cette région. Le même sort attend ceux du Qalamoun et du jurd de Ersal. MM. Hariri, Geagea et leurs amis doivent se préparer, dès aujourd'hui, à une nouvelle déception.

Source : French.alahednews

 

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