Entre le royaume wahhabite et le Hezbollah…

Par Souraya Hélou
Entre le Hezbollah et le royaume saoudien, les relations sont de plus en plus mauvaises. Habitué à traiter avec des parties qui leur sont totalement inféodées, les dirigeants saoudiens ne parviennent pas à avaler les critiques que leur a adressées le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah dans ses discours notamment après le début de l’agression saoudienne contre le Yémen.
Selon les visiteurs libanais en Arabie, c’est même devenu une obsession chez les dirigeants saoudiens qui font pratiquement un amalgame entre l’Iran, Ansarullah et le Hezbollah. Le roi Selmane lui-même aurait d’ailleurs évoqué le Hezbollah devant la délégation gouvernementale libanaise qu’il a reçue récemment dans son palais à Djeddah. Cette délégation était présidée par le Premier ministre Tammam Salam et c’est en s’adressant à lui que le roi Selmane aurait demandé: « que fait donc le Hezbollah en
Syrie ? Il confond peut-être la Syrie et la Palestine ? ». Tout en précisant que les critiques du Hezbollah n’affecteront pas les relations libano-saoudiennes, les dirigeants saoudiens rencontrés par la délégation libanaise auraient clairement fait comprendre à leurs interlocuteurs libanais qu’il n’est pas question de faire actuellement la moindre concession au général Michel Aoun et à son allié le Hezbollah. Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle le ministre de l’Intérieur aurait rapidement décidé de reporter de deux ans l’âge de la retraite du directeur général des FSI, sachant que cette démarche pourrait compliquer encore plus une entente sur un remplaçant au commandant en chef de l’armée et donc contribuer à entraver l’action gouvernementale. Les Saoudiens ne cachent donc plus leur animosité envers le Hezbolalh et leur souhait de le voir affaibli, à n’importe quel prix. L’irritation des Saoudiens contre le Hezbollah avait commencé à apparaître au grand jour à la suite de ses positions au sujet de la révolte à Bahreïn et son appui à ceux qui revendiquent pacifiquement un minimum de partage des pouvoirs. Elle était certes apparue déjà en 2006, lorsque les dirigeants saoudiens avaient qualifié la résistance du Hezbollah contre l’agression israélienne «d’aventure mal étudiée». Mais elle était restée plus ou moins discrète. La colère des dirigeants saoudiens a toutefois atteint son apogée avec les prises de position du Hezbollah au sujet de l’agression contre le Yémen et surtout face au fait qu’en plus de 70 jours de bombardements aériens d’une rare férocité, cette agression n’a atteint aucun de ses objectifs. Les médias saoudiens et les chaînes satellitaires arabes étant pour la plupart financées par l’Arabie et les pays du Golfe en général, ils ne mettent jamais en évidence cette réalité et camouflent le flagrant échec de l’offensive saoudienne par des victoires fictives auxquelles ils font semblant de croire. Dans ce contexte, le Hezbollah et les médias qui lui sont relativement liés sont les seuls à donner un autre son de cloche, mettant ainsi en doute le mensonge véhiculé par les Saoudiens et les médias qui dépendent d’eux. C’est donc une raison de plus, et pas n’importe laquelle, pour les dirigeants saoudiens de détester le Hezbollah et de vouloir son affaiblissement à n’importe quel prix. Bien entendu lorsque le roi Selmane a demandé à ses interlocuteurs si le Hezbollah confond la Syrie avec la Palestine, il ne s’est trouvé personne pour lui dire que lui par contre a totalement oublié la Palestine. Au royaume wahhabite, on ne répond pas au roi, on se contente de lui baiser la main s’il veut bien la tendre, et de hocher la tête en signe d’assentiment. Tout comme les souhaits du roi et des autres dirigeants saoudiens sont des ordres. S’ils disent qu’ils ne veulent pas de solution politique au Liban pour que ne pas «reposer» le Hezbollah et pour le maintenir sous pression dans le but de réduire sa participation aux combats en Syrie aux côtés de l’armée syrienne, leurs interlocuteurs libanais sont obligés d’exécuter, même si cela va à l’encontre de leur propre intérêt et de celui de leur pays. Par exemple, aujourd’hui, le premier perdant dans l’affaiblissement du gouvernement actuel, c’est bien le Courant du Futur, tout comme le principal perdant dans le maintien de la plaie de Ersal ouverte, c’est aussi le Courant du Futur, dont l’influence est ainsi érodée par les courants extrémistes. Mais il n’a pas le choix. Les désirs saoudiens sont des ordres…
Source: french.alahednews
Entre le Hezbollah et le royaume saoudien, les relations sont de plus en plus mauvaises. Habitué à traiter avec des parties qui leur sont totalement inféodées, les dirigeants saoudiens ne parviennent pas à avaler les critiques que leur a adressées le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah dans ses discours notamment après le début de l’agression saoudienne contre le Yémen.
Selon les visiteurs libanais en Arabie, c’est même devenu une obsession chez les dirigeants saoudiens qui font pratiquement un amalgame entre l’Iran, Ansarullah et le Hezbollah. Le roi Selmane lui-même aurait d’ailleurs évoqué le Hezbollah devant la délégation gouvernementale libanaise qu’il a reçue récemment dans son palais à Djeddah. Cette délégation était présidée par le Premier ministre Tammam Salam et c’est en s’adressant à lui que le roi Selmane aurait demandé: « que fait donc le Hezbollah en

Source: french.alahednews
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