L’accord sur le nucléaire iranien entre le refus des contestataires et leurs paris voués à l’échec

Par Akil Cheikh Hussein
Au-delà du discours protocolaire, les Etats-Unis et leurs alliés espèrent utiliser l'accord sur le nucléaire iranien entre l'Iran et les 5+1 comme un début d'un processus de normalisation susceptible de devenir un moyen pour atteindre les objectifs qui n'ont pas été atteints par les guerres multiformes lancées contre l'Iran depuis la victoire de la Révolution islamique.
L'Iran et ses amis sont contents suite à l'accord conclu dernièrement au sujet du dossier nucléaire. Ses adversaires ne le sont pas moins en dépit des symptômes de colère qui ont marqué les positions des Israéliens, des Saoudiens et de plusieurs membres du Congrès américain. En effet, on constate chaque jour que cette colère est feinte pour des raisons en liaison avec le chantage visant à obtenir de la part de la Maison blanche des consolations et des compensations face à l'unanimité presque totale des pronostics selon lesquels l'accord conduira à un changement sensible des rapports de forces régionales au profit de l'Iran et de l'axe de la Résistance.
Considérations puériles
La question pressante qui se pose au milieu de tout ce torrent de réflexions sur les acquis économiques et politiques que l'Iran commencera à en cueillir les fruits dès le moment où l'accord prendra effet, porte sur les acquis que l'accord représentera aux Etats-Unis, principale partie signataire engagée dans une lutte ardente contre l'Iran depuis l'ouverture de ce dossier il y a dix ans.
Sachant que l'accord entrera en vigueur une fois l'obstacle que représente le Congrès américain sera franchi.
N'est-il pas impensable que les Etats-Unis se jettent dans ce pénible processus de négociation pour en sortir les mains vides et, pour plus de malheur, avec des mains iraniennes pleines d'acquis?
Le désir «personnel» d'Obama de ne pas quitter la Maison blanche sans faire un exploit nécessaire pour éterniser son nom dans l'histoire des présidences étasuniennes suffit-il, par exemple, pour justifier un accord qui est tellement profitable au régime iranien? Surtout que ce régime est celui qui est visé par les Etats-Unis et leurs alliés qui ont utilisé tous les moyens possibles pour le renverser durant les quatre décennies passées depuis le coup douloureux, et qui peut être fatal, qu'a représenté pour les projets hégémoniques dans la région et au monde la victoire de la Révolution islamique en Iran.
Ou encore, les considérations puériles que colportent ceux dont les trônes chancellent sous le poids du progrès que réalise la République Islamique sur tous les plans, considérations avec lesquelles on explique ce dont on accuse Obama en matière de faiblesse, de négligence, de lâcheté, de manque de sérieux et de loyauté vis-à-vis des intérêts des Etats-Unis … suffisent-elles pour expliquer l'attitude d'Obama par son appartenance, en tant que Barak «Hussein» Obama, au chiisme?
Un coup d'œil rapide sur le discours en vigueur chez les protestataires, occidentaux, israéliens et arabes, contre l'accord, montre au contraire que cet accord n'est pas aussi mauvais pour eux.
Changement d'attitude
Ces derniers jours, on a entendu en «Israël» des acteurs politiques et militaires qui ont fait l'éloge de l'accord et mis Netanyahu en garde contre l'approfondissement du différend avec Obama. Certains de ces acteurs ont exprimé des avis selon lesquels «Tel-Aviv» pourrait au moins réaliser des gains sur le plan militaire grâce à l'accord. Il va de soi que ces gains seraient des aides militaires et des garanties sécuritaires que Washington fournirait à «Tel-Aviv» pour apaiser la colère qu'elle a manifestée contre l'accord et ses signataires.
Nous avons entendu des voix analogues dans les pays du Golfe. Les Emirats Arabes Unis ont envoyé des messages au Président iranien Hassan Rouhani le félicitant pour «l'accord nucléaire historique». De son côté, le Qatar a exprimé son soutien à l'accord. Quant au royaume saoudite, il peut prendre une attitude pareille du moment où il se sent rassuré que l'avenir du régime n'est pas menacé.
On voit donc que ce n'est pas l'accord lui-même qui irrite les adversaires de l'Iran dans la région. Même pour Obama lui-même, le nucléaire est un problème inexistant si on le considère sous l'angle de la bombe que l'Iran ne cherche pas à en disposer.
Pour les adversaires de l'Iran, de Washington au plus petit Etat gouverné par un cheikh du Golfe, en passant par l'Occident, l'entité sioniste et les Arabes sionisants, le véritable problème n'a rien à voir avec le nucléaire et une éventuelle intention iranienne de posséder une arme nucléaire.
Le véritable problème est dans les options politiques de l'Iran. Options qui ne se contentent pas de l'action pour un Iran indépendant qui tient à servir les intérêts de son peuple, mais qui tient en plus à aider et à soutenir les causes de la résistance et de la libération dans la région et au monde avec, en premier lieu, la cause du peuple palestinien.
En fait, nous trouvons dans chaque coin du discours en vigueur chez les Occidentaux, les Israéliens et les Arabes qui contestent l'accord, nous trouvons l'espoir de voir cet accord réussir à enclencher ce qu'ils appellent «l'avènement d'un nouvel Iran». Ils s'attendent à ce que l'accord soit un levier de la chute du régime en place que toutes les formes de guerres militaires, économiques et politiques n'ont pas réussi à le renverser depuis la victoire de la Révolution islamique.
Ce «nouvel Iran» est en un mot l'Iran d'avant la Révolution islamique. L'Iran du Chah qui faisait partie intégrante de l'axe de l'hégémonie hostile aux aspirations des peuples épris de liberté et de dignité.
Ce qui regorge de misère et d'insolence dans les espoirs de ces ratés est leur manière de jouer les intelligents en considérant que l'Iran est divisé entre un courant réformiste qui, prétendent-ils, veut mettre l'accord sur le nucléaire au service du retour de l'Iran à son époque de «sagesse» sous le Chah, et un courant conservateur qui, prétendent-ils, veut détruire toute possibilité de progrès et de prospérité en Iran et dans la région.
Source: french.alahednews
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