Bateau pour Gaza: La France réclame le retour de ses ressortissants «dans les plus brefs délais»

Par AlAhed avec AFP
Le président de la République a demandé de permettre le retour des six ressortissants français «dans les plus brefs délais» après que le navire humanitaire qui tentait de rallier la bande de Gaza avec à son bord notamment l’eurodéputée insoumise Rima Hassan a été dérouté par les autorités israéliennes, fait savoir l’Élysée.
«Dès l’arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard» et à leur «rendre visite» dès qu’ils auront rejoint le «territoire» israélien, «en vue de s’assurer de leur situation et de faciliter leur retour rapide en France», déclare de son côté dans un communiqué transmis à la presse le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Deux journalistes, un marin, un militant écologiste et un médecin
Le Madleen, un voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois (Greta Thunberg), espagnol et néerlandais, était parti d’Italie le 1er juin pour «briser le blocus israélien» de l’enclave palestinienne, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d’un an et demi de guerre.
Six Français sont présents sur ce bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté (Freedom Flotilla Coalition), un mouvement pro-Palestinien né en 2010. Rima Hassan, l’eurodéputée LFI proche de Jean-Luc Mélenchon, est la personnalité emblématique du groupe. Autour d’elle, se trouvent deux journalistes, Yanis Mhadi et Omar Faiad, qui travaillent respectivement pour le média en ligne de gauche Blast et la chaîne Al-Jazeera. Plusieurs activistes français sont également du voyage : Pascal Maurieras, un marin encarté à la CGT, Reva Viard, un militant écologiste anti-A69, resté perché 39 jours en 2024 en haut d’un platane pour s’opposer à son abattage, et Baptiste André, présenté comme médecin.
Après une escale en Égypte, il s’était approché de Gaza en dépit des mises en garde d’«Israël», qui avait donné l’ordre à son armée de l’en empêcher. Le navire a été intercepté dans la nuit de dimanche 8 à lundi 9 juin. Les autorités «israéliennes» ont invité ses passagers à «retourner dans leurs pays».
«Exercer notre protection consulaire»
«Dès l'arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard. Notre consulat a demandé à pouvoir leur rendre visite dès lors qu'ils auront rejoint le port d’Ashdod, en vue de s'assurer de leur situation et de faciliter leur retour rapide en France», s'est exprimé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, dans un communiqué.
Le gouvernement indique qu'il avait «mis en garde» et tenté de dissuader les occupants de la mission, parmi lesquels l'eurodéputée Rima Hassan et la militante Greta Thunberg. «Nous avons été en lien avec les autorités israéliennes pour prévenir tout incident», ajoute Paris.
Selon une communication du «ministère des Affaires étrangères israéliens», les douze membres de la mission humanitaire seront ramenés dans leurs pays d'origine, dans un calendrier inconnu à cette heure.
Sur RMC-BFMTV, l'eurodéputée LFi Manon Aubry a appelé le président français Emmanuel Macron, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola et celle de la Commission européenne Ursula von der Leyen à passer à «l'action» pour «demander la libération la plus rapide possible de l'équipage de la Flottille de la liberté, faute de quoi ils auront aussi à rendre des comptes de leur complicité».
Elle a également fustigé «le silence complice et lâche de ceux qui ne font rien face à ce génocide, face à cette arrestation illégale».
Après le communiqué du président de la République, le coordinateur insoumis Manuel Bompard a affiché son insatisfaction. «C’est tout? Donc le président de la République n’a rien d’autre à dire face au blocage illégal d’un bateau d’aide humanitaire et au kidnapping de son équipage?», peut-on lire sur X.
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