La mission de la FINUL au Liban-Sud : Fin imminente ou changement ?

Par Donia Chams
La mission de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est de nouveau au cœur des discussions au Liban et dans la région, à l'approche du renouvellement annuel de son mandat en août 2025.
Dimanche, la presse de l’ennemi «israélien» a rapporté que les États-Unis et «Israël» s'étaient mis d'accord sur la fin de la mission de la FINUL dans le sud du Liban.
Ces rapports indiquent que l'administration américaine ne souhaite pas renouveler le mandat de la force onusienne, alors qu’«Israël» prétend que la coordination avec l'armée libanaise est devenue suffisamment efficace pour rendre la présence de la FINUL inutile.
Dans ce contexte, les États-Unis font face à une opposition française, Paris n'étant pas favorable à une cessation complète de l'activité des casques bleus. Sur le plan intérieur, les responsables libanais veulent maintenir la mission de la FINUL, comme l'a affirmé le président de la Chambre, Nabih Berri ayant déclaré qu'il soutenait la force onusienne qu’elle soit juste ou injuste, et que les citoyens du Sud devraient coopérer avec elle.
La première question posée dans ce contexte concerne la capacité légale des États-Unis à mettre fin à la mission de la FINUL au Liban.
De fait, la résolution 1701, datant de 2006 et qui régit le travail de la FINUL, stipule que la mission des forces internationales au Liban nécessite un renouvellement annuel. Et puisque les États-Unis disposent d'un droit de veto, ils peuvent s'opposer au renouvellement de la FINUL, mettant ainsi fin à sa mission si aucun consensus n'est atteint en Conseil de sécurité pour la prolonger d'une année supplémentaire.
Quels seraient les objectifs «israéliens» et américains derrière les récentes menaces ?
L'objectif principal de ces menaces ne serait pas nécessairement de mettre fin à la mission de la FINUL, mais plutôt d'utiliser ces déclarations comme un outil de pression pour modifier radicalement les missions de la FINUL et élargir ses compétences afin d'inclure des opérations d'inspection et d'enquête plus strictes, sans avoir besoin d'accompagnement par l'armée libanaise. Cela lui donnerait une plus grande liberté d’action pour mener des raids, désarmer, surveiller et inspecter.
Rappelons qu’auparavant, des demandes avaient été formulées pour placer les missions de la FINUL sous le «chapitre VII» de la Charte des Nations Unies. Ce chapitre permet au Conseil de sécurité de prendre des mesures coercitives, y compris l'usage de la force, pour faire appliquer ses décisions.
Ainsi, placer la FINUL sous ce chapitre signifierait sa transformation d'une force de maintien de la paix en une force d'imposition de la paix, lui conférant des pouvoirs accrus pour agir contre toute partie violant la résolution 1701, comme le souhaite Washington, mais bien sûr sans se retourner contre «Israël».
En outre, bien que la présence de la FINUL n’empêche pas «Israël» d'élargir ses violations et ses incursions dans les territoires libanais, et qu'elle n'ait pas pour mission fondamentale de défendre le Liban, son absence permet à «Israël» de fausser les faits.
Les «Israéliens» cherchent à éliminer le superviseur neutre afin d'étendre leur liberté de mouvement dans le sud libanais, de violer la souveraineté libanaise et d'accuser le Liban de violer le cessez-le-feu, comme cela se produit depuis novembre dernier.
De surcroit, l'absence de la FINUL et la coordination directe avec l'armée libanaise ouvrent la voie, de facto, à une coordination sécuritaire et militaire qui pourrait conduire à une coordination politique, ce que souhaitent les Américains qui aspirent à un accord de normalisation entre le Liban et «Israël».
Comment le Liban affrontera-t-il ces faits ?
Selon des sources officielles, Beyrouth n'a pas été informée officiellement d'un accord américano-«israélien» pour mettre fin à la mission de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) dans le sud.
Ces sources ajoutent que le Liban travaille à soumettre un message au Conseil de sécurité pour le renouvellement du mandat des casques bleus avec l'aide de la France, pour maintenir la nature de la mission, malgré les pressions.
On rappelle que les Américains et les «Israéliens» exercent des pressions chaque année à l'approche de la date de renouvellement du mandat la force internationale pour modifier ses compétences, alors que les pressions actuelles sont plus sérieuses en raison de la guerre et des développements récents.
Le président américain Donald Trump avait exercé des pressions similaires lors de son premier mandat pour ne pas financer la part que les États-Unis versent à la FINUL, considérant qu'elle n'accomplissait pas sa mission comme il se doit. Un fait qui se répète en 2025.
Les sources officielles rapportent que les Américains enverront une délégation militaire pour effectuer une évaluation de la situation sur le terrain avant de prendre leur décision finale, mais la date de l’arrivée de cette délégation n’est pas encore annoncée.
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