Nucléaire: Un accord avec les Etats-Unis est à portée de main si l’enrichissement et la levée des sanctions sont garantis

Par AlAhed avec agences

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a estimé mercredi 11 juin qu'un accord avec les Etats-Unis visant à garantir le «maintien de la nature pacifique» du programme nucléaire de Téhéran était «à portée de main» dès lors que le droit de l’Iran à l’enrichissement de l’uranium sera reconnu et que les sanctions anti-iraniennes seront levées.

Ces remarques partagées sur le réseau social X survient alors que le sixième cycle de négociations nucléaires indirectes entre l'Iran et les Etats-Unis doit avoir lieu dimanche prochain à Mascate, la capitale d'Oman.

Le président américain Donald Trump «est entré en fonction en disant que l'Iran ne devrait pas avoir d'armes nucléaires. Cela correspond de fait à notre propre doctrine et pourrait devenir le principal fondement d'un accord», a dit M. Araghchi.

A propos de la reprise des discussions dimanche, le ministre a indiqué qu'«il est clair qu'un accord garantissant la poursuite de la nature pacifique du programme nucléaire iranien est à portée de main - et qu'il pourrait être conclu rapidement».

Abbas Araghchi a toutefois souligné qu'un résultat «mutuellement bénéfique» dépendrait de deux conditions : «la poursuite du programme d'enrichissement de l'Iran, sous la pleine supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique, et la levée effective des sanctions» américaines.

Ce poste a été publié à la veille d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), alors que l’agence, dans son dernier rapport, a prétendu que l’Iran a considérablement accru son stock d’uranium enrichi jusqu’à 60 %, seuil proche des 90 % nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire.

L’AIEA estime qu’au 17 mai, l’Iran disposait de quelque 408,6 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, soit une augmentation de 133,8 kilogrammes par rapport au rapport précédent publié en février.

Téhéran a dénoncé le caractère «politique» et «déséquilibré» du rapport de l’agence nucléaire de l’ONU, soulignant qu’il a été rédigé sous la pression de certains pays européens.

Depuis le 12 avril, l’Iran et les États-Unis ont tenu cinq cycles de négociations indirectes, sous la médiation du Sultanat d’Oman, en vue de parvenir à un accord en remplacement de l’accord nucléaire de 2015, déraillé après le retrait unilatéral des États-Unis en 2018.

Au cours de la dernière décennie, l’Iran a à maintes reprises prouvé le caractère pacifique de son programme nucléaire, comme en témoignent plus d’une dizaine de rapports de l’AIEA.