L’Iran dit qu’il n’y a pas encore de «plan» pour renouer le dialogue avec Washington

Par AlAhed avec AFP
L'Iran a affirmé jeudi 26 juin qu'aucun «plan» n'existait encore pour une reprise des négociations sur le nucléaire avec les Etats-Unis, contrairement à ce qu'avait annoncé Donald Trump après le cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre entre Téhéran et «Israël».
Un sixième cycle de négociations sur le programme nucléaire de l'Iran, prévu le 15 juin via la médiation du sultanat d'Oman, a été annulé en raison de la guerre déclenchée deux jours plus tôt par l'agression «israélienne» contre l'Iran.
«Les spéculations sur la reprise des négociations ne doivent pas être prises au sérieux», a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à la télévision d'Etat.
«Je voudrais dire clairement qu'aucun accord ou arrangement n'a été conclu en vue de commencer de nouvelles négociations. Il n'y a pas encore de plan pour commencer des négociations», a-t-il insisté.
Le président américain avait évoqué mercredi une reprise prochaine des négociations. «Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord», avait-il dit.
Téhéran, qui a réaffirmé ses «droits légitimes» à développer un programme nucléaire civil et dément vouloir se doter de l'arme atomique, s'était dit prêt à reprendre les discussions avec Washington sur un accord encadrant son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions frappant son économie.
Un précédent accord conclu entre l'Iran et les grandes puissances en 2015 afin d'encadrer le programme nucléaire de l'Iran était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump.
«Gifle cinglante»
Jeudi, le leader de la Révolution islamique d’Iran, l'imam sayyed Ali Khamenei, a relativisé l'impact des frappes menées dimanche à l'aube par les Etats-Unis, en soutien à «Israël», sur les sites nucléaires de son pays, dans sa première apparition publique depuis la fin de la guerre mardi.
Les Etats-Unis «n'ont rien gagné de cette guerre», a-t-il affirmé, ajoutant que «la République islamique l'avait emporté et, en représailles, infligé une gifle cinglante au visage de l'Amérique».
Il a estimé que le président américain avait «exagéré» l'impact des frappes, selon lui «nullement importantes».
Après avoir déjà affirmé mercredi que le programme nucléaire iranien avait été retardé de «plusieurs décennies» par ces bombardements, M. Trump a assuré jeudi que «rien n'a été évacué» des sites visés avant les frappes.
«Cela prendrait trop de temps, serait trop dangereux et serait très lourd et difficile à déplacer», a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.
D'après des experts, il est possible que l'Iran ait anticipé l'attaque américaine en évacuant ses quelque 400 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%.
Selon un document secret-défense dévoilé mardi par CNN, les frappes auraient scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains, retardant le programme iranien de seulement quelques mois.
«Israël» avait lancé le 13 juin une agression aérienne massive sur l'Iran, dans l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire.
Selon un bilan officiel iranien, les frappes «israéliennes» ont tué au moins 627 civils et fait plus de 4.870 blessés. L'Iran a riposté par des tirs de missiles et de drones, qui ont fait 28 morts en «Israël».
Après un vote mercredi du Parlement iranien en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA, le Conseil des Gardiens, en charge d'examiner la législation en Iran, a approuvé jeudi le texte de loi, qui doit être transmis à la présidence pour ratification finale.
«Il n'y a pas de doute sur l'application de cette loi», et «désormais notre relation et coopération avec l'Agence va prendre une autre forme», a affirmé M. Araghchi.
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