Nucléaire: Le «pire scénario» serait que l’Iran sorte du TNP, selon Macron

Par AlAhed avec AFP
Le «pire scénario», après les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes, serait que l’Iran sorte du traité de non-prolifération (TNP), a affirmé jeudi soir le président français Emmanuel Macron.
Ce serait «une dérive et un affaiblissement collectif», a déclaré le président français devant la presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
Selon lui, les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes «ont une efficacité réelle».
Pour «préserver le traité de non-prolifération», il a annoncé son intention de parler «dans les prochains jours» avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, à commencer par le président américain, Donald Trump, avec lequel il s’est entretenu jeudi.
Appel Trump-Macron après les tensions du G7
Macron et Trump se sont entretenus jeudi «pour évoquer la situation en Ukraine et au Proche-Orient», lors d’un appel téléphonique qui survient une dizaine de jours après des tensions publiques entre les deux dirigeants au sommet du G7.
C’est le président des Etats-Unis qui a appelé son homologue français «en marge du Conseil européen» réuni à Bruxelles, a précisé la présidence française.
«Ils ont décidé de rester en étroite coordination sur ces dossiers», a ajouté la même source.
Emmanuel Macron, qui affiche volontiers une certaine complicité avec Donald Trump, et assure lui parler plusieurs fois par semaine, avait été publiquement critiqué à la mi-juin par le milliardaire républicain.
Ce dernier avait quitté prématurément le sommet du G7 au Canada, et le Français avait expliqué que l’Américain allait travailler à «un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran», alors en pleine guerre.
«Volontairement ou pas, Emmanuel ne comprend jamais rien», avait taclé Donald Trump, assurant que son départ n’avait «rien à voir avec un cessez-le-feu» mais était lié à quelque chose de «beaucoup plus gros».
Cinq jours plus tard, les Etats-Unis bombardaient trois sites du programme nucléaire iranien, avant d’obtenir un cessez-le-feu entre «Israël» et l’Iran.
Le président français avait ensuite affirmé qu’il prévoyait de rencontrer «en tête à tête» son homologue américain mardi ou mercredi à La Haye, où s’est tenu un sommet de l’OTAN, mais l’entretien bilatéral n’a pas eu lieu, alimentant les spéculations sur une brouille durable.
Paris exhorte Téhéran à reprendre «sans délai» la coopération avec l’AIEA
Toujours jeudi, la France a exhorté l’Iran à reprendre la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au lendemain d’un vote du Parlement iranien pour la suspendre.
«Nous attendons de l’Iran qu’il reprenne sans délai la voie du dialogue afin d’aboutir à une solution diplomatique robuste, vérifiable et durable, répondant aux inquiétudes légitimes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien», a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères français.
«Nous sommes déterminés à conclure un accord qui prendra en compte le régime de non-prolifération pour la sécurité et la stabilité régionale, ainsi que les intérêts de sécurité des Européens», a également réagi le porte-parole du Quai d’Orsay.
Plus tôt jeudi, le ministre des affaires étrangères allemand, Johann Wadephul, avait également appelé Téhéran à ne pas suspendre sa coopération avec l’AIEA, ce qui constituerait «un très mauvais signal», selon lui.
Mercredi soir, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, avait fustigé ce vote, affirmant que «la coopération de l’Iran avec [l’Agence], ce n’est pas une faveur, c’est une obligation juridique, pour autant que l’Iran reste un pays signataire du traité de non-prolifération (TNP)».
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