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Gaza: 200 ONG réclament la fin des distributions de la GHF, un «piège mortel»

Gaza: 200 ONG réclament la fin des distributions de la GHF, un «piège mortel»
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Par AlAhed avec AFP

Dans une tribune publiée mardi, plus de 200 ONG ont appelé à la fin du programme de distribution d'aide soutenu par les États-Unis et «Israël» à Gaza, géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soulignant qu’il a causé la mort de 500 personnes et fait près de 4 000 blessés parmi les Palestiniens venus se procurer de la nourriture, en à peine quatre semaines.

Un système «conçu pour entretenir un cycle de désespoir, de danger et de mort». Dans une tribune commune publiée, mardi 1er juillet, plus de 200 ONG ont appelé à mettre fin au système de distribution d'aide à Gaza, soutenu par «Israël» et les États-Unis, dénonçant la mort de centaines de Palestiniens cherchant à se procurer de la nourriture.

Elles y réclament également un retour au mécanisme qui prévalait jusqu'en mars, quand la distribution de l'aide était coordonnée par diverses ONG et agences de l'ONU dans le territoire palestinien affamé, assiégé et dévasté par plus de 20 mois de guerre.

Quatre sites pour deux millions de personnes

Pour les signataires, le système de distribution mis en place n’a d’humanitaire que le nom. Celui-ci est géré depuis fin mai par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une entreprise privée au financement opaque, créée en février 2025 et soutenue par l'administration Trump et le «gouvernement» Netanyahu.

L’organisation fait néanmoins l’objet de lourdes critiques.

Avant le blocus total, imposé de début mars au 20 mai 2025, environ 400 points de distribution d’aide humanitaire étaient accessibles dans la bande de Gaza, gérés principalement par l’ONU (notamment l’UNRWA, qui bien qu'interdite depuis octobre 2024 en entité «israélienne» et dans les territoires occupés, avait continué à y opérer) ainsi que diverses ONG.

Mais depuis la levée partielle du blocus et l’arrivée de la GHF, il n’en existe plus que quatre pour les deux millions de personnes de l’enclave palestinienne: trois dans le sud, un dans le centre de la bande de Gaza et plus aucun dans le nord, partie pourtant la plus durement touchée par les bombardements «israéliens».

«On pourrait considérer qu’il s’agit d’une blague si la situation n’était pas si tragique», dénonce Aitor Zabalgogeazkoa.

Le coordinateur des urgences pour Médecins sans frontières (MSF) à Gaza fustige les conditions déplorables de ces distributions «dégradantes», dont il affirme qu’elles visent avant tout à «humilier les Palestiniens qui cherchent désespérément à se nourrir».

Loi de la jungle

Les ONG déplorent les conditions extrêmement difficiles d’accès aux sites de distribution, localisés dans des zones militarisées contrôlées par «Israël».

«Ils sont accessibles uniquement en coordination stricte avec l'armée israélienne, ce que le citoyen lambda n'a pas la possibilité de faire», déplore Chris McIntosh, conseiller auprès d'Oxfam à Gaza.

Seules des routes spécifiques permettent d’accéder à ces points d’approvisionnement, parfois difficiles à identifier dans le chaos de destruction, d’autant plus que la plupart des distributions ont lieu la nuit et «sans annonce préalable», fustige M. Zabalgogeazkoa.

Une fois sur place, il faut attendre des heures pour espérer obtenir du pain ou de la farine et le résultat est loin d’être garanti car il n’y a pas de véritable «distribution», explique Budour Hassan d’Amnesty International: «chacun se sert, les gens se poussent».

Une description corroborée par Rachael Cummings de Save the Children: «Nous avons vu des gens revenir de ces distributions, certains ramenant un sac de farine, d’autre une large boite… Tout ce sur quoi ils ont pu mettre la main», explique-t-elle. «Certains de ces produits finissent en vente sur de petits stands à des prix exorbitants».

Depuis que la Fondation humanitaire de Gaza gère les distributions, ses opérations ont donné lieu à des scènes chaotiques, qualifiées par certains témoins de massacres.

«Il ne s’agit pas d’un problème de coordination mais d'un piège mortel», accuse Bushra Khalid, de l’organisation Oxfam, reprenant les mots du patron de l'UNRWA Philippe Lazzarini.

«En moins de quatre semaines, plus de 500 Palestiniens ont été tués et près de 4 000 blessés simplement en essayant d'accéder à de la nourriture ou de la distribuer», dénoncent les ONG dans leur tribune.

Et de souligner: «Les forces israéliennes et les groupes armés - dont certains opéraient avec le soutien des autorités israéliennes - ouvrent désormais régulièrement le feu sur des civils désespérés qui risquent tout pour survivre».

«Aujourd'hui, les Palestiniens de Gaza sont confrontés à un choix impossible: mourir de faim ou risquer d'être abattus alors qu'ils tentent désespérément d'obtenir de la nourriture pour nourrir leur famille», fustigent-elles dans leur tribune.

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