Des pourparlers entre la Syrie et «Israël», sous médiation des Émirats arabes unis

Par AlAhed avec agences
Le président syrien Ahmed al-Sharaa a confirmé mercredi soir que des pourparlers indirects sont en cours entre Damas et «Tel Aviv». Cette révélation a été faite lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron à Paris. «Ces échanges visent à calmer la situation et à empêcher toute perte de contrôle», a déclaré al-Sharaa, confirmant ainsi les informations publiées plus tôt par l'agence Reuters.
Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, les Émirats arabes unis ont ouvert un canal discret de communication entre «Israël» et la Syrie. Ces échanges indirects portent principalement sur des questions de sécurité, de renseignement, et sur des mesures de renforcement de la confiance entre Damas et «Tel Aviv», ont précisé trois sources — une directement impliquée, une responsable sécuritaire syrienne, et un agent de renseignement régional. Le dispositif, facilité par les Émirats arabes unis, inclut également d’anciens responsables du renseignement «israélien». Les pourparlers ont commencé quelques jours après la visite du président syrien aux Émirats, le 13 avril.
Récemment, le nouveau président syrien, Ahmad al-Sharaa, a fait savoir qu’il envisageait une adhésion aux «accords d’Abraham». Le mois dernier, le membre républicain du Congrès américain Marlin Stutzman, qui a rencontré le président syrien, a déclaré dans une interview accordée au site «israélien» «i24NEWS» que ce dernier s’était dit «ouvert à rejoindre les accords d’Abraham, ce qui améliorerait leurs relations avec Israël, d’autres pays du Moyen-Orient et naturellement avec les États-Unis». Il a ajouté qu’une négociation était nécessaire.
D’après Stutzman, les Syriens posent trois conditions pour rejoindre les accords : L’arrêt des frappes israéliennes en territoire syrien, la garantie de l’intégrité territoriale de la Syrie et un arrangement concernant la présence militaire «israélienne» dans les zones syriennes. Selon ce même rapport, le président syrien n’a pas exigé un retrait «israélien» du plateau du Golan.
Le président Sharaa tente d’apparaître comme un partenaire non hostile vis-à-vis d’«Israël». Il a multiplié les gestes symboliques, comme la rencontre avec des représentants de la communauté juive et l’arrestation de deux membres du Jihad islamique palestinien, en rupture avec les positions traditionnelles de la Syrie. Dans une lettre adressée au département d’État américain, le ministère syrien des Affaires étrangères a même affirmé que la Syrie «ne permettra pas de devenir une source de menace pour aucune partie, y compris Israël».
Cette initiative intervient dans un climat explosif. La semaine dernière, «Israël» a mené plusieurs frappes sur le sol syrien, dont l’une à moins de 500 mètres du palais présidentiel à Damas. Bien qu’il soit difficile de savoir si le mécanisme de dialogue secret a été utilisé depuis ces frappes, les sources évoquent également une médiation parallèle et informelle menée par d’autres canaux diplomatiques. «Israël» a justifié ses opérations comme une réponse aux menaces visant les Druzes syriens, une minorité religieuse présente dans plusieurs pays du Levant.
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