Aide à Gaza: «Une goutte d’eau dans l’océan» selon l’ONU, 22 pays exigent une «reprise complète et immédiate»

Par AlAhed avec AFP
Les diplomaties de 22 pays ont exigé lundi d’«Israël» une «reprise complète de l’aide à Gaza, immédiatement», demandant qu’elle soit organisée par les Nations unies et les ONG.
L’ONU et les organisations humanitaires «ne peuvent pas soutenir» le nouveau modèle pour la livraison de l’aide à Gaza décidé par le «gouvernement israélien», ont écrit ces pays dans une déclaration commune transmise par le ministère des affaires étrangères allemand.
La population de la bande de Gaza «fait face à la famine» et «doit recevoir l’aide dont elle a désespérément besoin», exhortent les ministères des affaires étrangères de l’Australie, du Canada, du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de l’Allemagne, de l’Islande, de l’Irlande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, du Portugal, de la Slovénie, de l’Espagne, de la Suède et du Royaume-Uni.
Or le «nouveau modèle de distribution» qu’«Israël» vient de décider «met en danger les bénéficiaires et les travailleurs humanitaires, sape le rôle et l’indépendance de l’ONU et de nos partenaires de confiance et lie l’aide humanitaire à des objectifs politiques et militaires», déplorent-ils.
«L’aide humanitaire ne devrait jamais être politisée et le territoire palestinien ne doit pas être réduit ni soumis à un quelconque changement démographique», disent encore les Etats signataires.
C’est «de la poudre aux yeux »
Face à l’annonce d’une reprise limitée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée par «Israël», les ONG Médecins du monde et Médecins sans frontières (MSF) la jugent trop insuffisante pour enrayer «la catastrophe» en cours, après plus de deux mois de blocus.
«C’est de la poudre aux yeux, c’est une façon de dire “oui, on fait rentrer de la nourriture”, mais c’est presque symbolique», dénonce l’ONG Médecins sans frontières.
«C’est mieux que rien», dit la responsable des urgences de MSF, exhortant néanmoins à une reprise de l’aide humanitaire «en quantité», comme pendant la trêve du 19 janvier au 18 mars, où environ 600 camions entraient chaque jour, selon elle.
«Aujourd’hui c’est la panique, la désolation et le flou total», alerte de son côté le président de Médecins du monde.
«On en est à un point de sidération où tout est bon à prendre». Mais «une centaine de camions» par jour pour quelques jours, cela ne permet pas de «répondre aux besoins de toute la population», et la «catastrophe continue», se désole-t-il.
La reprise partielle de l’aide humanitaire par «Israël» est pour le président de Médecins du monde «une rhétorique pour répondre à une pression diplomatique et pas pour répondre à une exigence d’humanité, alors qu’on est au bord de la famine et que l’on a tout un tas d’indicateurs techniques qui sont en faveur, comme le rappelait Amnesty International, d’un génocide en cours».
«Une goutte d'eau dans l'océan»
Plusieurs camions d'aide humanitaire des Nations unies ont été autorisés à entrer lundi 19 mai dans la bande de Gaza pour la première fois depuis le 2 mars.
«Une goutte d'eau dans l'océan», a réagi le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, après l'entrée, selon «Israël», de cinq camions d'aide de l'ONU dans le territoire palestinien.
À propos des camions autorisés lundi, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a souligné qu' «aucune aide n'a été récupérée» du côté de Gaza car il fait «déjà nuit» et en raison des «conditions de sécurité».
«Deux millions de personnes sont affamées» à Gaza, alors que des «tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière», a déploré l'Organisation mondiale de la santé.
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