noscript

Please Wait...

Entre les objectifs ambitieux et les complexités de la réalité: L’avantage de l’Iran est plus marqué

Entre les objectifs ambitieux et les complexités de la réalité: L’avantage de l’Iran est plus marqué
folder_openPresse arabe access_time depuis 7 jours
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par Ali Haidar – AlAkhbar

La guerre contre l'Iran ne se décide pas seulement selon les frappes, mais aussi sur les fronts intérieurs et dans les calculs complexes de Washington et de «Tel-Aviv», entre l'ambition militaire et les contraintes de la réalité.

En effet, depuis le déclenchement de la guerre «israélo»-américaine contre l'Iran, il est évident que ce qui se déroule dépasse le cadre de l'engagement militaire traditionnel, prenant une forme plus complexe au sein d'une équation stratégique où les calculs tactiques s'entrelacent avec les intérêts régionaux et internationaux. L'ardeur à trancher se heurte ainsi aux contraintes de la réalité géopolitique.

Bien que les frappes «israéliennes» visant le cœur de l'Iran montrent un avantage en matière de renseignement soutenu par une large coopération occidentale et régionale, elles révèlent également des voies semées d'embûches, susceptibles d'influer de manière substantielle sur le cours de cette guerre. Celle-ci ne sera pas décidée uniquement sur les champs de bataille, mais également au sein des fronts intérieurs et dans les équilibres de pouvoir et de la légitimité populaire.

Le front intérieur: un facteur décisif

Le front intérieur, tant en Iran que chez ses adversaires, est un facteur décisif dans la détermination de l'orientation de la guerre, de sa durée et de ses conséquences politiques et militaires. La position de l'administration américaine et sa réelle disposition à s'engager directement dans les opérations restent soumises à des considérations internes et à une stratégie complexe, rendant la décision d'élargir le conflit extrêmement délicate.

Ainsi, il est essentiel de ne pas réduire le cours de l'affrontement à sa seule dimension militaire, mais d’examiner la situation dans le cadre d'un réseau complexe de variables politiques, sociales et stratégiques.

Dans ce contexte, «Israël», accompagné des États-Unis, comprend que le front intérieur iranien n'est pas simplement un terrain de soutien traditionnel, mais qu'il constitue un axe vital pour la capacité du régime à résister et à affronter, surtout en ce qui concerne la cohésion populaire et l'appartenance nationale et religieuse, qui renforcent l'unité face à la menace extérieure.

L’identité iranienne, mêlant nationalisme et appartenance religieuse et historique, joue un rôle majeur dans la mobilisation de la conscience collective et la résistance aux pressions extérieures, ce qui pourrait compliquer les calculs des décisions que Washington et «Tel-Aviv» envisagent.

De plus, les conséquences de cette confrontation, quel que soit son dénouement, ne se limiteront pas à l'Iran, mais auront des répercussions sur l'avenir de toute la région pour les décennies à venir.

Cohésion interne conditionnelle

«Israël» considère l'Iran non pas comme un adversaire traditionnel, mais comme une menace stratégique existentielle, en raison de son programme nucléaire avancé, de ses capacités balistiques croissantes et de son soutien étendu aux forces de résistance, ainsi que de sa position radicale contre l'occupation israélienne de la Palestine. Cela engendre une sorte de consensus politique au sein de l'entité «israélienne», où les principaux partis et institutions de sécurité et militaires s'accordent sur la nécessité de neutraliser le «danger iranien» comme une priorité absolue ; un accord renforcé par un discours médiatique et officiel mobilisateur, bénéficiant d'un soutien américain complet.

Cependant, la cohésion du front intérieur «israélien», bien qu'elle semble solide à l'heure actuelle, reste conditionnelle à ce que la guerre ne se transforme pas en un conflit d'usure prolongé. Si l'Iran parvient à résister et à continuer de cibler le cœur d'«Israël», notamment les infrastructures vitales dans les grandes villes, ce fait pourrait ouvrir la voie à des fractures internes croissantes en «Israël», se transformant avec le temps en pressions effectives sur le décideur.

Le facteur américain

Le facteur américain reste le plus influent dans la définition des perspectives de cette guerre. Le président Donald Trump, qui a déclaré que l'objectif de mettre fin au programme nucléaire iranien était une priorité stratégique, place les États-Unis dans une position de partenaire direct, tant en termes de soutien opérationnel que dans le cas où «Israël» échouerait à atteindre ses objectifs. Cependant, toute intervention américaine directe est entourée de calculs délicats ; Washington, bien qu'il soit désireux d'empêcher Téhéran de développer un programme nucléaire civil, est conscient des dangers d'une escalade vers un conflit régional étendu, qui pourrait entraîner une crise économique et sécuritaire mondiale touchant ses priorités stratégiques et intérieures.

Ainsi, les États-Unis avancent sur un fil tendu : entre le désir de trancher et la crainte de s'engager. Cette situation souligne la complexité de la position américaine, qui pourrait basculer d'un soutien indirect à une implication directe dans un moment critique, si les paris de «Tel-Aviv» échouaient.

Redéfinir la carte régionale

En fin de compte, cette guerre redéfinit la géographie politique de la région, ainsi que les rôles des puissances qui y jouent un rôle actif, à commencer par «Israël», qui se retrouve aujourd'hui face à une équation difficile: atteindre ses objectifs stratégiques sans se laisser entraîner dans un conflit qui dépasse ses capacités et ses alliances.

Le plus grand défi pour toutes les parties est de trouver un équilibre entre de grandes ambitions et des réalités complexes sur le terrain, où les intérêts se chevauchent et les priorités s’opposent. Ce paysage n'est pas régi uniquement par la force militaire, mais aussi par la capacité à interpréter les transformations et à évaluer les résultats, afin d'éviter de glisser vers le scénario le plus dangereux pour chaque partie, en particulier pour «Tel-Aviv» et Washington.

Quant à la République islamique, elle se trouve en position de défense de ses droits, de son indépendance et de son avenir, ce qui constitue l'un des principaux éléments de sa force face à l'écart militaire et technologique avec le camp occidental américain.

 

 

 

Comments

//