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Comment la manœuvre iranienne a piégé «Israël» ?

Comment la manœuvre iranienne a piégé «Israël» ?
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Par Abdel Bari Atwan – Al Ray

Après des jours d'agression «israélienne» et de riposte iranienne immédiate par des missiles et des drones kamikazes, on peut constater une suprématie iranienne sur les plans militaire et moral.

En effet, c'est la première fois dans l'histoire du conflit arabo-islamo-«israélien» que des missiles atteignent chaque recoin de la Palestine occupée, causant d'importants dégâts humains, matériels et structurels, ainsi que d'immenses incendies, faisant des dizaines de morts et de blessés, voire plus.

Si l'on veut s'assurer de cette vérité, il suffit de scruter les traits de Benjamin Netanyahu, le «Premier ministre israélien», ces jours-ci : des traits pâles et renfrognés, que ce soit lors de ses rares apparitions publiques ou caché dans son abri souterrain.

L'homme qui rugissait comme un lion après ses victoires sur les enfants de Gaza est maintenant abattu, débitant des expressions insignifiantes sur des victoires chimériques et imminentes qui ne se sont pas réalisées, et qui pourraient ne jamais se réaliser, compte tenu des réalités sur le terrain et des frappes continues et précises des missiles et drones iraniens sur les objectifs «israéliens».

Il est peut-être révélateur de noter que près de cinq millions de colons « israéliens», pour la première fois en 76 ans, se sont réfugiés dans des abris anti-bombes, dans des tunnels de métro et de trains. Cela donne une image claire des résultats des deux premiers jours de la guerre et des scénarios de défaite attendus.

De fait, si les résultats des guerres se mesurent à l'ampleur des destructions sur les champs de bataille, dans les villes et les villages, ainsi qu'au nombre de morts, alors la mort d'un «Israélien» équivaut à cent dans le camp iranien ou plus, en raison du nombre de la population de l'Iran qui approche les cent millions d'habitants. Il s'agit donc d'une question de proportion. «Israël» est un petit pays, «construit» à partir d'immigrants, qui pourraient fuir vers leurs pays d'origine en grand nombre si la guerre se prolonge, que les frappes continuent et que la destruction dans le sud de «Tel-Aviv» se répète dans d'autres régions.

Les destructions causées par les missiles balistiques iraniens dans la ville de «Bat Yam», au sud de «Tel-Aviv», lors de la première nuit de bombardement, n'ont été observées que dans la bande de Gaza et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des dizaines d'immeubles résidentiels ont été complètement détruits, et ce, pour la première fois dans l'histoire de l’entité «israélienne».

Cela confirme plusieurs vérités :

1-Précision des missiles : Les missiles iraniens ont atteint leurs cibles avec une grande précision, et les défenses terrestres «israéliennes» n'ont pas réussi à les intercepter.

2-Efficacité des premières frappes : Cette première salve de missiles iraniens, bien que moins avancés, a été précise et efficace. On peut s'interroger sur l'impact lorsque des missiles plus puissants, comme les Fattah, avec leurs ogives explosives, seront utilisés.

3-Incapacité de protection : L'entité d'occupation n'est plus en mesure de protéger ses colons et de leur garantir la sécurité, contrairement à la croyance antérieure selon laquelle il pouvait mettre fin aux guerres dès la première offensive.

4-Avancée nucléaire : La fabrication d'armes nucléaires par l'Iran pourrait avoir déjà commencé. Après la première minute de l'agression israélienne, 400 kilogrammes d'uranium enrichi à des niveaux élevés étaient disponibles, et les cerveaux nucléaires sont prêts monter les ogives, dans un contexte de légitimité juridique en place.

Il est évident de constater que les deux premiers jours de la guerre ont prouvé que l’Iran s'était bien préparé, ses forces étant à un niveau de mobilisation très élevé.

Ces forces ont établi un ensemble d'objectifs dans la profondeur «israélienne», répartis sur toutes les régions. Cela explique les frappes dans le nord de la Galilée, à «Tel-Aviv», Haïfa, le golfe d'«Eilat», Bissan, et il est à prévoir que le réacteur de Dimona dans le Néguev sera bientôt frappé, ainsi que toutes les installations nucléaires qui en dépendent.

En plus, le décideur iranien et ses conseillers ont démontré une habileté politique et militaire sans précédent en incitant «Israël» à frapper en premier, initiant ainsi la guerre. La réponse iranienne s'inscrit dans le cadre de la légitime défense et de la riposte à l'agression. Cela signifie que l'institution iranienne n'a pas été prise au dépourvu par l'attaque «israélienne» ; au contraire, elle était prête sur tous les fronts et a quasiment réussi à contrecarrer l'attaque dès le premier round, avant qu'«Israël» n'atteigne aucun de ses objectifs, dont le principal était la destruction des installations nucléaires iraniennes, qui, selon tous les rapports des observateurs militaires occidentaux, sont restées intactes, à l'exception de quelques dommages mineurs au réacteur de Natanz.

Le fait que Donald Trump, le courtier imprévisible, cherche à mettre fin à cette guerre le plus rapidement possible en sollicitant l'aide de divers dirigeants, comme le sultan omanais Haitham ben Tariq, l'émir qatari Tamim ben Hamad Al- Thani, et en suppliant le président russe Vladimir Poutine d'intercéder auprès de l'Iran pour accepter un cessez-le-feu et revenir aux négociations nucléaires, signifie que l’Iran a gagné la guerre, du moins le premier round. Le président américain, qui avait donné le feu vert à Netanyahu pour tirer le premier missile, a réalisé qu'«Israël» était en route vers la destruction, voire l'extinction, si la guerre se poursuivait, et qu'il souhaitait le sauver.

La prolongation de la guerre n'effraiera pas le décideur iranien, qui n'en a pas peur et pourrait même la considérer comme un atout. L'Iran est une grande puissance régionale avec une forte résilience, ayant déjà connu plusieurs guerres, comme la guerre irako-iranienne qui a duré huit ans, sans jamais capituler ni lever le drapeau blanc, malgré la force de l'adversaire et la jeunesse de ses dirigeants et de son régime islamique.

L'intervention du Pakistan en tant qu'État nucléaire, et son annonce de soutenir l'Iran, tout en appelant le monde islamique à faire de même et à ne pas laisser l'Iran seul, ainsi qu'à rompre immédiatement les relations avec l'entité sioniste, est une démarche d'une grande importance. Cela représente un soutien moral, et peut-être militaire, qui renforcera la position iranienne et pourrait transformer le conflit en une guerre religieuse si l'autre partie le veut également.

Tout cessez-le-feu obtenu par une intervention américaine pourrait signifier une victoire pour l'Iran et une défaite pour l'entité d'occupation «israélienne». Cela pourrait également marquer un retour puissant du monde islamique et constituer une étape cruciale vers l'établissement de l'État palestinien, avec Netanyahu et ses complices condamnés comme des criminels de guerre. Les jours à venir nous le diront.

 

 

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