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Discours du secrétaire général du Hezbollah, à l’occasion de la fête de la Résistance et de la Libération

Discours du secrétaire général du Hezbollah, à l’occasion de la fête de la Résistance et de la Libération
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Au nom de Dieu 

Nous célébrons aujourd’hui le vingt-cinquième anniversaire de la fête de la Résistance et de la Libération, cette fête qui a confirmé la place du Liban dans la région et dans le monde, cette fête qui a su renverser la donne et qui a fait passer le Liban du statut de la faiblesse à celui de la force, cette fête qui a permis aux Libanais de vivre dans la dignité, la fierté et la souveraineté sur leur propre terre.

En ce jour, je vais aborder trois sujets :

  1. La fête de la Résistance et de la Libération
  2. La situation actuelle
  3. Les élections municipales

Premièrement, à propos de la fête de la Résistance et de la Libération:
Qu’est-ce qui s’est passé pour que cette grande résistance naisse et réussisse à accomplir cet immense exploit ?

«Israël» a occupé la Palestine, puis il a commencé à agresser le Liban et plusieurs autres pays de la région. Le Liban n’avait d’autre choix que de faire face par la résistance, car son armée n’était pas en mesure de repousser l’ennemi «israélien», et toutes les circonstances internationales étaient en faveur de cet ennemi. Ainsi, la naissance de la résistance a été très naturelle chez ce peuple fier, qui n’accepte ni l’humiliation, ni l’occupation, ni la soumission à cet ennemi.

La résistance palestinienne était d’abord en première ligne, à partir du Liban, et elle était soutenue par des forces nationales et islamiques. Cette résistance a alors commencé à croître directement dans les années 1960 et 1970. L’imam Moussa al-Sadr s’est imposé comme l’imam de la résistance et le chef de ce mouvement résistant dans les années 1970, en fondant le mouvement Amal, le mouvement des déshérités, pour affronter l’ennemi «israélien» de manière organisée à partir de 1974.

Pendant cette période, sous le prétexte de «l’opération Litani» visant à éloigner la résistance palestinienne et libanaise de la frontière, «Israël» a occupé une partie du territoire libanais. En 1978, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 425 dans laquelle il demande à «Israël» de se retirer du territoire libanais. «Israël» n’a pas répondu à cette demande en 1978. Il a même créé ce qu’on appelait alors «l’État du Liban libre» sous sa tutelle, dirigé par le commandant Saad Haddad, le 18 avril 1979. Cette création constituait une première étape dans le but d’annexer une partie du Liban et de préparer l’implantation future de colonies «israéliennes».

Après un certain temps, le nom de la formation a changé pour devenir «l’Armée du Liban libre» en 1980, puis «l’Armée du Liban Sud» en 1984. Tous ces changements de noms, avec Saad Haddad puis d’autres, visaient à s’emparer d’un morceau de terre libanaise, un processus entamé en 1978.

Puis l’invasion «israélienne» de 1982, qui a atteint la capitale Beyrouth a eu lieu. Cette occupation visait à expulser l’Organisation de Libération de la Palestine et les Palestiniens en général du Liban. Leur départ vers Tunis a bien eu lieu, ce qui aurait dû signifier que l’objectif israélien était atteint. Pourtant, «Israël» est resté.

Il a tenté d’imposer l’accord du 17 mai 1983, et cet accord était sur le point d’entrer en vigueur après avoir été adopté par le Parlement libanais. Mais une véritable résistance est apparue-populaire, religieuse, nationale- et elle a réussi, avec le soutien de la Syrie à l’époque, à empêcher le Liban de conclure cet accord humiliant qui aurait donné à «Israël» tout ce qu’il désirait.

La résistance a poursuivi son action, et le Hezbollah a commencé à se structurer officiellement et publiquement à partir de 1982. Il a mené, aux côtés d’autres résistants, des opérations continues, indépendantes, et dans différentes zones du Sud-Liban, là où l’ennemi «israélien» était présent, donc dans les zones occupées.

Sous les coups de la résistance, «Israël» s’est retiré en 1985, soit trois ans après son invasion, pour se cantonner dans le sud du Liban, dans ce qu’on appelait à l’époque la «bande frontalière libanaise». Cette bande frontalière mesurait 1100 km, soit 55 % du Sud-Liban, équivalant à environ 11 % du territoire libanais (10 452 km²).

De 1985 à 2000, date de la libération, cette bande est restée occupée par l’ennemi «israélien», et la résistance était le seul et principal acteur de la confrontation.

De nombreuses voix se sont élevées au Liban, affirmant qu’«on ne peut pas lutter avec un œil contre une alêne», cherchant à décourager les efforts, disant que la résistance ne pouvait pas changer la réalité, et qu’il fallait recourir à la diplomatie et à la politique pour faire sortir «Israël». Mais depuis 1978, avec la résolution 425, «Israël» n’était pas sorti. Au contraire, il avait renforcé sa présence...

Ainsi, il a fallu poursuivre les opérations, accepter les sacrifices,  le sang versé. Le combat, durant cette période, a été un combat réel contre les collaborateurs et l’ennemi «israélien», un combat de proximité, avec des moyens modestes et des capacités simples. La résistance s’est déployée partout, et les gens l’ont soutenue de diverses façons, endurant beaucoup dans ce but. Certains furent emprisonnés dans le centre de détention de Khiam ou dans les prisons de l’entité «israélienne». Mais il y avait une détermination réelle et une volonté sincère de résister pour faire sortir cet ennemi de la terre libanaise. Nous ne pouvions pas lui céder, même si les moyens étaient très inégaux. Mais la volonté de résister était là.

Avec cette volonté, «Israël» a compris qu’il ne serait pas en sécurité sur le sol libanais. Ni «l’Armée du Liban Sud», ni ses chars, ni ses avions, ni ses agressions ne pouvaient lui permettre de rester en tant qu’occupant.

À partir de 1999, les «Premiers ministres d’Israël»- Ehud Barak et Benjamin Netanyahou- ont commencé à évoquer en évoquant le retrait du Sud-Liban dans leurs campagnes respectives pour les élections de 2000.

Ils ont tenté, avant le retrait, de conclure un accord. Le Liban n’a pas coopéré. Ils ont essayé via la Syrie, qui contrôlait alors la scène libanaise, mais la Syrie n’a approuvé aucun accord. Ils ont espéré que certains délais aideraient, mais aucun accord ne fut conclu ni avec le Liban ni avec la Syrie sur la situation libanaise.

Et finalement «Israël» s’est retiré avant la date prévue, achevant son retrait le 24 mai, et c’est ainsi que le 25 mai a été proclamé le jour de la libération.

«Israël» s’est retiré de nuit, laisser derrière lui ses collaborateurs, sans même les prévenir. Lorsque les jeunes résistants et les habitants sont entrés dans les postes et les casernes, ils ont parfois trouvé la nourriture encore chaude — preuve que ceux qui mangeaient ne s’attendaient pas à une débandade aussi rapide. «Israël» n’a même pas informé ses agents de son départ, et il s’est ensuite vanté d’avoir quitté ses positions sans que les résistants le sachent, protégeant ainsi ses soldats.

C’est une victoire immense pour la résistance, une réalisation éclatante pour ce peuple noble, combattant, généreux et prêt au sacrifice, qui a réussi à briser «Israël». C’était d’ailleurs la première victoire et le premier retrait israélien d’une terre occupée, sans condition ni accord.

Aucun accord n’a donc été signé. Même les tentatives d’«Israël» pour obtenir un accord détourné ont été rejetées. L’ONU et le Conseil de sécurité ont refusé d’envoyer des forces de maintien de la paix sans entente préalable. Aucun accord n’a été conclu.

«Israël» a parié que s’il se retirait le 25 mai (ou même avant), des problèmes surgiraient entre les résistants et la population, il y aurait des règlements de comptes internes ou des conflits confessionnels entre musulmans et chrétiens. Il prévoyait donc des assassinats, des troubles, des complications internes.

Mais il n’y a pas eu une seule gifle ! Les résistants ont livré les collaborateurs capturés à l’État libanais pour qu’ils soient jugés. Ils sont allés rassurer les familles, leur disant qu’ils ne leur demandaient rien, qu’ils ne tenaient pas les proches pour responsables des actes des collaborateurs, même s’ils les soutenaient. Ceux qui ont fui ont été laissés. Il n’y a pas eu de sang versé, ni de troubles, ni de conflits confessionnels ou sectaires dans la zone frontalière.

Le Conseil de sécurité a attendu environ un an avant de décider d’envoyer des forces de l’ONU. C’est la preuve que le retrait israélien unilatéral a laissé le Sud sans forces internationales pendant un an, dans une tentative de pression sur la résistance et sur l’État libanais, afin d’imposer des solutions favorables à «Israël». Mais face à l’échec de cette démarche, le Conseil de sécurité a fini par envoyer les forces internationales.

Ceci est une immense réalisation pour les résistants.

Le jour de la libération, qui est devenu la fête de la libération, a changé le cours de la région, politiquement, culturellement, et au niveau du jihad. Cette date nous a fait passer de la frustration à l’espoir, de la soumission à la résistance, de l’humiliation à la fierté, de la défaite à la victoire.

« Et, en vérité, Notre parole a déjà été donnée à Nos serviteurs les messagers (171), qu’ils seraient certainement les vainqueurs (172), et que Nos soldats auraient certainement le dessus. »
(Coran, Sourate 37, versets 171–173)

Qu’avons-nous reçu grâce à la bénédiction que constitue cette victoire ?
La résistance est passée d’un projet susceptible de réaliser la libération et la victoire à une pierre angulaire stable du Liban fort et de l’avenir.
Autrement dit, au début, la résistance était une idée qui pouvait réussir ou échouer, qui pouvait aboutir à des réalisations ou non. Mais avec la fête de la résistance et de la libération, avec l’expulsion d’«Israël» sans aucune condition ni accord, après 22 années d’occupation, il n’est plus possible désormais de débattre de l’importance de la résistance et de son rôle.

La résistance a forgé la libération du Liban.
La résistance a forgé l’indépendance du nouveau Liban.
La résistance a donné au Liban la force, la stature et un rôle important dans la région.
C’est la résistance qui a contraint toutes les puissances étrangères à comprendre qu’on ne peut traiter avec le Liban que sur un pied d’égalité.
C’est un accomplissement immense.
La résistance et la libération, la fête de la résistance et de la libération, marquent le début d’une phase totalement différente de la précédente.
Auparavant, nous parlions de l’importance de la résistance ; mais après la fête de la résistance et de la libération, la résistance est devenue un élément fondamental de la structure du Liban, car le problème de l’ennemi «israélien» continue de se poser et cet ennemi poursuit ses agressions.

Tout le mérite de ce qui s’est passé, de la libération, de l’exploit, de la victoire, revient d’abord à Dieu.
Comme l’a dit le maître des martyrs de la nation, sayed Hassan Nasrallah, à Bint Jbeil dans le discours dit de la victoire :

«Cette victoire est une victoire divine.»

C’est effectivement une victoire divine, parce qu’un petit nombre a triomphé face à un grand nombre, parce que les croyants ont triomphé des égarés, des infidèles, et de ceux qui se sont éloignés de Dieu, parce que la justice a triomphé de l’injustice...
Une telle victoire nécessite donc un soutien divin, sans parler des choses invisibles que nous ne connaissons pas, mais dont nous avons ressenti la présence à travers les opérations exceptionnelles de la résistance menées dans le Sud du Liban et qui ont abouti à cette grande victoire.

Le mérite revient à celui qui a lancé la résistance, l’imam Moussa al-Sadr, l’imam de la résistance au Liban, ainsi qu’aux chefs qui ont porté cette foi et cette inspiration. Je cite ainsi :

  • Cheikh Ragheb Harb.
  • L’ancien secrétaire général sayyed Abbas Moussaoui.
  • Le chef militaire hajj Imad Moughniyeh, artisan des deux victoires,
  • Et le joyau éclatant de la résistance, devenu un emblème pour tous les résistants et les hommes libres du monde, sayyed Hassan Nasrallah, qui a porté la résistance, l’a dirigée vers ses victoires, vers sa stature, et en a fait  un modèle pour toute la région.

C’est la première fois que nous célébrons la fête de la résistance et de la libération  sans que sayyed Hassan soit parmi nous.
C’est une douleur dans les cœurs, mais aussi un sentiment de sérénité, car il nous observe depuis le Ciel et car nous poursuivons notre engagement, par la grâce de Dieu.

Il convient ici de saluer les martyrs, les blessés et les prisonniers qui se sont sacrifiés, les familles qui les ont soutenus, ainsi que tous ceux qui ont contribué à la résistance : l’armée, le peuple et la résistance, tous sont concernés par cette réalisation et cette libération grandiose.

Je ne peux pas oublier, dans les derniers instants, le martyr Ahmad Yahya Abou Dahr, devenu martyr le 24 mai, après avoir été touché par un obus le 21 mai, et qui a dit avant de mourir :

«Merci à Dieu qui m’a montré les deux belles choses : la victoire et le martyre.»
Il a vu la victoire avec le retrait d’«Israël», puis il est mort en martyre.

Ce sont ces exemples sublimes qui ont conduit à la libération, qui nous ont permis de vivre une telle fierté.

Je dois ici remercier le Président résistant, le Général Émile Lahoud, qui a su apporter un soutien concret et une aide réelle à la résistance, ainsi que toutes les facilités qui ont mené à cette victoire.
Je remercie également l’ancien Premier ministre Sélim El-Hoss, qui avait dit clairement :

«Le mérite de ce grand exploit réalisé par le Liban en libérant sa terre de l’occupation, revient à la résistance valeureuse et au peuple libanais qui s’est rangé derrière elle.»

Il a été courageux, clair, un véritable soutien de la résistance.

Aujourd’hui, je dois adresser une mention spéciale au commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haikal, qui a publié un communiqué exprimant son patriotisme, ainsi que  celui de l’armée, en précisant sa place et son rôle.
Il a dit :

«C’est une occasion historique avec ses réalisations. La libération est une réalisation nationale.»

A lui et à tous les autres, je confirme :

Nous resterons toujours attachés à cette équation : l’armée, le peuple, et la résistance, pour construire l’avenir et la libération.

Cinq leçons peuvent être tirées de la fête de la résistance et de la libération :

  1. La résistance est née d’une nécessité face à l’agression, car le Liban ne peut rester sans réagir face à cet ennemi.
    La résistance est la solution naturelle lorsque l’armée n’est pas capable, et elle est le soutien de l’armée lorsque celle-ci est capable.
  2. La résistance a transporté le Liban de la faiblesse à la force.
  3. Elle s’est révélée être le seul choix pour la libération.
  4. «Israël» a perdu toute capacité d’expansion au Liban.
    Il ne peut plus grignoter du territoire ni s’étendre au Liban, même s’il mène plusieurs  attaques.
  5. L’ère des victoires, inaugurée par celle de mai 2000, a constitué un tournant dans la Palestine occupée, où la résistance armée a repris, a accompli des miracles, a désorienté l’ennemi et l’a mis sur la voie de sa disparition, si Dieu le veut.

La fête de la résistance et de la libération est la base de tout ce qui a suivi.
Ainsi, aujourd’hui, lorsque je vois à la télévision une sœur, privée de la vue à cause de l’attaque des bipeurs, dont le mari est un martyr et qui a deux fils, parler avec courage, force, détermination et patience, et dire :

«Je suis prête à donner plus, que puis-je encore donner ? Je suis prête.»
Et elle est satisfaite de son sort, malgré les souffrances.
Quelle femme extraordinaire !
Et comme elle, il y en a tant d’autres dans notre société, qui donnent, sacrifient, offrent et continuent de le faire.

Lorsque Hadi, cet enfant de 11 ans, dit :

«Nous vous promettons toujours et à jamais de poursuivre sur ce chemin», alors qu’il a été blessé par un bipeur. Il a même perdu un œil et plusieurs doigts, et il parle avec courage et fermeté, dessinant l’avenir sur la voie de la résistance...

Sachez que ce peuple généreux et fier, ces familles qui soutiennent la résistance, ces gens qui se sont dressés à mains nues face à l’ennemi «israélien», ceux qui élèvent leurs enfants dans la force, la fierté, la foi et la piété, ceux-là ne peuvent jamais être vaincus, et la victoire les accompagnera toujours.

Deuxièmement : Quelle est notre situation aujourd’hui ?

La résistance continue. Elle est le choix du peuple, le choix de ceux qui croient en elle. La résistance est un choix, un peuple, une volonté.

A ceux qui posent la question: «La résistance va-t-elle durer oui ou non ?» Nous répondons : Elle restera. Et même si vous ne la voulez pas, elle restera. Elle restera par le sang, par les sacrifices. Elle restera avec fierté, avec honneur.
Elle restera avec les martyrs, les blessés, les prisonniers. Elle restera avec les familles pures, croyantes et nobles. Elle restera avec les enfants qui aspirent à être en première ligne pour défendre la dignité et la patrie.

Ceux qui ont ce lien avec Dieu, la terre et l’honneur, ne seront jamais vaincus, et la victoire les accompagnera toujours. Cette résistance, si nous devons encore la définir, est une résistance défensive. Elle est refus de l’occupation, le refus de la soumission. La résistance est un choix.
Parfois, elle combat et dissuade, parfois elle tient bon et empêche, parfois encore elle patiente et reste prête.

La résistance ne signifie pas qu’il faut tirer tous les jours. La résistance est un mode de vie, une direction. L’arme est un outil, utilisé au moment opportun, de manière appropriée, selon une évaluation de la situation et du bénéfice qu’on peut en tirer. Ainsi, la résistance est un acte de volonté du peuple et un choix.

Face à l’agression «israélienne», l’État libanais a conclu un cessez-le-feu indirect avec l’entité «israélienne». L’État libanais s’est engagé, et nous aussi, en tant que résistance, nous nous sommes engagés entièrement. Mais il y a eu jusqu’à présent 3 300 violations «israéliennes». Ce n’est pas une ou deux violations, c’est une agression.
Nous continuons aujourd’hui à subir l’agression «israélienne».

De notre côté, nous avons entièrement respecté l’accord.

C’est pourquoi aujourd’hui, tout le monde doit savoir qu’il ne faut plus rien nous demander !
Qu’«Israël» se retire, qu’il cesse son agression, qu’il libère les prisonniers, qu’il respecte tous ses engagements prévus dans l’accord, et après cela, nous verrons.

Et ici, les Etats-Unis assument la responsabilité de la situation actuelle, car ils parrainent la poursuite de l’agression, comme ils l’ont fait depuis le début, ici, à Gaza, et partout.

L’État doit agir avec plus de fermeté.
Qu’il les interpelle ! Qu’il les fasse taire ! Qu’il leur crie au visage ! Le Liban doit être fort, confiant, libre pour ses enfants et pour son peuple. N’ayez peur de rien. Que peuvent-ils vous faire si vous élevez la voix ? Si vous vous adressez  au Conseil de sécurité ? Si vous écrivez à tous les pays ? Si la diplomatie libanaise se mobilise ?
Si le Conseil des ministres, à chaque réunion, hausse le ton ? Si chaque responsable bouge et se mobilise? C’est ce qui doit se passer pour les terrasser les «Israéliens» sous le poids des positions et des pressions. L’État est responsable.

Troisième partie

Nous l’avons dit et nous le répétons : si l’État échoue dans son rôle- alors qu’il a encore l’opportunité de faire des réalisations- d’autres options existent. Ne me demandez pas lesquelles, mais sachez que la résistance ne tolère pas l'injustice et elle ne se rend pas. Aujourd’hui, elle fait preuve de patience et laisse à l’État l’initiative de la confrontation. Cela prend du temps, nous laissons faire, mais il faut que les choses bougent.

Les martyrs de cette phase sont les premiers à avoir combattu, qu’ils soient du peuple en général  ou directement de la résistance. Les blessés aussi. Tous les dégâts actuels sont dus à la poursuite de l’agression. Pour nous, la guerre avec l’entité israélienne n’est pas encore terminée, car celle-ci ne respecte aucun engagement. Nous saluons ceux qui continuent à se sacrifier. Si «Israël» croit qu’en utilisant sa puissance militaire, il va nous pousser à reculer, il se trompe lourdement : cela ne fera que renforcer notre détermination, notre fermeté et notre volonté.

Regardez ce qui se passe au Yémen : malgré la puissance américaine, les États-Unis n’ont pas pu poursuivre leur guerre, ils se sont retirés face à des hommes valeureux qui ont agi pour Gaza, la Palestine, la dignité arabe, islamique et humaine. Regardez les habitants de Gaza : cela fait 20 mois qu’ils offrent leur sang, qu’ils endurent les destructions et les massacres. «Israël» mène une guerre génocidaire, barbare, soutenue par les Etats-Unis avec une sauvagerie sans précédent. Mais malgré tout, il n’atteint pas ses objectifs.

Même certains opposants «israéliens» comme Golan, Barak, Olmert ou d’autres du «Likoud» disent : Netanyahou affame les gens, les tue, mais ne remporte rien. Mais où est le monde ? Les États-Unis laissent faire...C’est dangereux, très dangereux.

Pour nous, «Israël» tombera. La vérité finira par triompher. Vous me demandez quand ? Je ne sais pas. Mais cette oppression, cette injustice ne peuvent pas durer. «Israël» peut tomber de l’intérieur, par ses divisions, ou à cause de l’émergence d’une nouvelle force résistante. Peut-être qu’un jour, les États-Unis ne seront plus en mesure de soutenir cette entité. Nous ne savons pas comment cela se produira, mais nous savons que l’injustice ne peut pas durer éternellement.

Les États-Unis, au Liban, vont trop loin : ils violent notre souveraineté. Qu’ils cessent leur arrogance, leurs pressions sur les responsables libanais. S’ils pensent qu’ils peuvent nous faire céder aux conditions israéliennes par la pression, je leur dis : ce que vous n’avez pas obtenu par la guerre, vous ne l’obtiendrez pas par la menace. Quelles que soient les pertes, nous n’abandonnerons jamais. Nous n’avons que deux options : la victoire ou le martyre. Et nous sommes prêts aux deux. La menace, la reddition, la soumission ? Cela n’existe pas pour nous.

Nous sommes les enfants de l’Imam Hussein  qui a tout donné pour ce en quoi il croit. Et nous sommes les enfants du maître des martyrs de cette nation, sayyed Hassan Nasrallah. Rien ne pourra nous faire reculer. Dieu dit dans Son Livre:

«Combien de prophètes, avec eux de nombreux dévots, ont combattu sans faiblir, sans fléchir, sans se soumettre. Et Dieu aime ceux qui supportent et qui sont endurants.»

Le résultat viendra, par la patience. Je vous le dis: personne ne peut déplacer le Liban de sa terre, et personne ne peut y déraciner la résistance. Elle est mêlée au sol, au sang des martyrs, au blé, à l’arbre, à la rose, au peuple. C’est une partie intégrante de l’identité du Liban. Et elle doit rester pour que le Liban subsiste.

Nous conseillons au président Trump : voici votre chance historique de vous libérer du fardeau «israélien». «Israël» allait vous faire perdre la guerre au Yémen, mais vous avez eu l’intelligence de vous retirer. Aujourd’hui, laisser «Israël» continuer à Gaza et au Liban est une perte d’opportunité stratégique pour vous. «Israël» va à la ruine. Arrêtez-le ! C’est vous qui lui donnez encore l’élan.

La poursuite de l’agression contre le Liban menace sa stabilité. Et que cela soit bien clair : soit tout le Liban est stable, soit il ne l’est pas du tout. Il n’y aura pas de stabilité partielle. Et la reconstruction est la première base de stabilité. Elle doit commencer. L’Irak, par la voix de son Premier ministre, a exprimé sa volonté de nous aider à reconstruire. L’Iran aussi, avec le Guide suprême et son peuple généreux, nous soutient. Mais l’État libanais doit lancer le processus, même symboliquement. Plusieurs pays sont prêts à aider, à condition que le Liban fasse le premier pas.

Le gouvernement libanais doit accélérer le processus, il n’a plus d’excuse. Le pays progressera avec notre collaboration. Nous faisons partie de toutes les réalisations positives. Si certains bloquent l’action sous des pressions étrangères, nous leur disons : nous construirons le Liban par notre propre volonté.

Un Liban fort est dans l’intérêt de tous, même des pays arabes et occidentaux. Personne ne peut nous faire du chantage en matière de stabilité ou de reconstruction. Notre décision restera souveraine.

Troisième partie : les élections municipales et locales

Dès le départ, nous avons insisté pour que ces élections se déroulent à temps, malgré les agressions contre le Sud et les zones frontalières. Car nous voulons un État fort, un peuple actif, tourné vers le développement et la construction.

Grâce à Dieu, la participation a été importante. En voyant les voitures monter de Beyrouth au Sud vendredi, j’ai revu les images de mai 2000, lors de la libération. Ce peuple est toujours à l’avant-garde : dans les élections, dans la confrontation, dans l’attachement à la terre.

J’adresse ici mes salutations à tout le peuple du Sud, pour son engagement et sa fierté. Voici quatre conclusions qui se dégagent des élections municipales :

  1. Une forte participation, surtout de la part des électeurs du Hezbollah et d’Amal, sur les listes communes du développement et de la loyauté. Même les opposants méritent des remerciements, car ils ont contribué à la réussite du scrutin.
  2. Nous avons adopté une logique d’unité nationale, en cherchant à créer un équilibre social et confessionnel. À Beyrouth, nous avons présenté une liste inclusive, même avec des partis qui nous critiquent. À Haret Hreik, nous avons désigné un président chrétien. À Bint Jbeil, à Baalbek, partout, nous avons fait preuve d’ouverture et d’unité.
  3. Le partenariat entre le Hezbollah et Amal est une force stratégique, indestructible. A ceux qui s’en plaignent, nous disons : ce front avance et ne reculera pas.
  4. Les listes d’union et les candidatures consensuelles sont un signe de maturité, de service et de proximité avec la population. Nous avons soutenu les municipalités depuis 9 ans, et pas seulement dans la période précédant les élections. Et nous continuerons à le faire.

Je remercie enfin nos partisans fidèles et courageux :

  • Dans la Békaa, ce bastion de la fierté et de la générosité.
  • À Beyrouth, cette forteresse de la résistance.
  • Dans la Banlieue Sud de Beyrouth qui constitue le cœur du sacrifice.
  • Au Sud, cette région pionnière de la libération.
  • Au Mont-Liban et au Nord, ces régions qui sont nos partenaires dans la solidarité.

Ces élections sont une base solide pour la gouvernance locale et le développement. L’État doit soutenir les municipalités. Et nous continuerons à travailler avec tous pour un Liban fort, uni, stable et souverain.

 

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