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Des participants à la «Marche pour Gaza» expulsés ou interpellés au Caire

Des participants à la «Marche pour Gaza» expulsés ou interpellés au Caire
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Par AlAhed avec AFP

Des Algériens, des Marocains et des Français devant participer à la marche internationale de solidarité «Marche vers Gaza» ont été arrêtés ou expulsés d’Égypte à leur arrivée à l’aéroport du Caire mercredi 11 juin.

Trois avocats algériens ont été interpellés à l’aéroport par les autorités égyptiennes, alors que trois Marocains ont été refoulés dès leur arrivée au Caire.

Selon une source, une quarantaine d'Algériens ont été retenus à l'aéroport sans en connaître la raison.

Par ailleurs, plusieurs Français ont été interpellés dans leur hôtel ou à leur arrivée à l'aéroport du Caire, selon Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française.

Une dizaine de militants sont retenus dans un local à l'aéroport du Caire, selon Coralie Laghouati, une infirmière de 39 ans, arrivée mercredi midi au Caire avec deux amies, l'une de 65 ans, l'autre de 58 ans, pour participer à la marche. «Mes amies ont été interceptées sans explication», a-t-elle dit à l'AFP.

Là, on est enfermés, on nous dit de ne pas sortir, on ne nous dit pas ce qui se passe, nos passeports sont confisqués», dit l'une d'elles dans une vidéo transmise à l'AFP par l'infirmière. Selon Catherine Le Scolan-Queré, «une dizaine de Français auraient été expulsés».

La porte-parole espère cependant que les autorisations seront «rapidement» délivrées par l'ambassade égyptienne à Paris et l'ambassade de France au Caire.

Le site français Blast rapporte également plusieurs témoignages de personnes présentes sur le sol égyptien qui font état d’arrestation et d’interpellations de citoyens français participant à cette marche.

Dans la soirée, plusieurs ressortissants français ont été relâchés, mais leur nombre reste inconnu pour le moment.

«Ils nous ont rendu nos passeports et nous ont relâchés», a déclaré un voyageur français à l'AFP.

«Ils ont arrêté tous les gens qui avaient des passeports européens», a raconté le militant sous couvert d'anonymat. «Il y en avait 50, voire 60. Il y avait même des personnes âgées, des mères de famille».

Les participants se sont donné rendez-vous au Caire jeudi 12 juin pour ensuite se rendre à Al Arich et de là entamer une marche vers le poste frontalier avec la bande de Gaza dans un geste symbolique appelant à la levée du blocus que subit la population gazaouie.

Selon les organisateurs, plus de 3000 personnes ont confirmé leur participation.

Une délégation canadienne est partie mercredi de Montréal pour rejoindre les délégations internationales au Caire.

Parallèlement au mouvement mondial «Marche vers Gaza», un autre mouvement appelé Somoud (résistance, en arabe) a été lancé dans les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) avec pour objectif d’atteindre la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza par la route.

La délégation de Somoud a pris la route de Tunis le 9 juin et envisage de rejoindre Le Caire le 12 juin. Elle se trouve actuellement en Libye.

L’idée de cette caravane citoyenne est née il y a quelques mois en Tunisie, où un groupe de militants ont commencé à réfléchir à une action citoyenne pour lever le blocus imposé par à la population de Gaza.

L’idée a fait son chemin pour atteindre des citoyens des pays voisins. Après plusieurs semaines de préparation, ils sont plus de 2000 personnes qui se sont inscrites pour participer à la caravane de Somoud.

Pendant la préparation, les organisateurs ont contacté les ambassades d’Égypte dans les pays du Maghreb pour obtenir une autorisation de rentrer dans le pays. Jusqu’à aujourd’hui aucune autorisation officielle ne leur a été accordée.

Tout au long de leur parcours, les participants ont été reçus avec «un accueil extraordinaire» par les populations locales, a confié Raouf Farah, un des participants.

Selon lui, cette initiative est «une forme de renaissance du Grand Maghreb à travers Gaza». Ce qui est déjà «une réussite», souligne-t-il.

En Libye, par exemple, le carburant a été offert gratuitement aux véhicules et aux autobus de la caravane.

Sans aucun appui gouvernemental, les réseaux sociaux ont servi de relais pour l’initiative citoyenne.

Les organisateurs ont ainsi reçu des dons en argent ou des denrées alimentaires et des médicaments dans plusieurs centres de collectes en Tunisie.

Position ambigüe de l’Égypte

Durant la journée, le ministère égyptien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué «l'importance des pressions sur Israël» tout en rappelant que toute action propalestinienne prévue par des délégations étrangères sur son territoire devait obtenir une «autorisation préalable».

L'Égypte «souligne qu'il importe de faire pression sur Israël pour lever le siège de la bande de Gaza et permettre l'accès [complet à l'aide] humanitaire», affirme ce communiqué qui souligne aussi la nécessité de respecter les procédures pour les «visites de délégations étrangères voulant exprimer leur soutien au droit des Palestiniens dans la zone frontalière adjacente à Gaza».

Durant la préparation de la marche, les organisateurs ont indiqué avoir pris attache avec les représentations de l’Égypte dans leurs pays respectifs pour obtenir les autorisations en question sans pour autant les obtenir.

Peu avant la diffusion du communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, «Israël» avait demandé au Caire de bloquer les «provocations» propalestiniennes à proximité de la bande de Gaza et obtenu de son voisin l'engagement de soumettre à des «autorisations préalables» toute action de militants étrangers sur son territoire.

«J'attends des autorités égyptiennes qu'elles empêchent l'arrivée de manifestants djihadistes à la frontière israélo-égyptienne et qu'elles ne les autorisent pas à se livrer à des provocations ou à tenter d'entrer dans la bande de Gaza», a indiqué le «ministre israélien de la Guerre», Israël Katz dans un communiqué.

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